THE WICKER MAN de Robin Hardy (1973)

THE WICKER MAN

Titre original : The Wicker Man
1973 – Angleterre
Genre : Thriller
Durée : 1h28
Réalisation : Robin Hardy
Musique : Paul Giovanni
Scénario : Anthony Shaffer
Avec Edward Woodward, Christopher Lee, Diane Cilento, Britt Ekland, Ingrid Pitt et Lindsay Kemp

Synopsis : Sur une île de la Manche où d’ordinaire rien ne se passe, des disparitions d’enfants finissent par alerter la police. L’enquête met au jour des évènements étranges, la population semblant se livrer à des cérémonies d’un autre âge.

Ah The Wicker Man ! Un autre film culte qui eu droit à son remake récemment, avec Nicolas Cage cabotinant à fond. Un remake détesté de tous, mais qui, prit sur le ton comique, est divertissant, sans jamais avoir l’originalité, le ton osé ni le fun que propose le film original. Revenons donc en 1973. Après un petit texte d’introduction, nous faisons la connaissance de notre personnage principal, le sergent Howie (Edward Woodward), envoyé sur une petite île au large de l’Ecosse, île étrange dirigée par Lord Summerisle (Christopher Lee). Son but, c’est d’enquêter sur la disparition d’une petite fille. Seulement il va se heurter aux habitants de l’île, pas vraiment déterminés à l’aider dans son enquête. Il faut dire que notre sergent venant du continent, croyant (et ancien prêtre), va se heurter aux coutumes des habitants de l’île, des coutumes pas franchement chrétiennes, où l’on se retrouve le soir au bar pour se bourrer la gueule, où l’on apprend aux enfants le sexe, où les symboles phalliques sont normaux, où les couples font l’amour le soir devant l’auberge dans l’herbe, mais surtout, où on obéit aux ordres du Lord de l’île et à sa coiffure improbable, et où l’on chante tout le temps, si possible nu. Sur le papier, The Wicker Man, c’est un choc des cultures, une enquête qui piétine, bref, des éléments bien connus et pas franchement neufs.

C’est là que le ton du film vient faire toute l’originalité de The Wicker Man, et lui donner son ton aussi bien jubilatoire que perturbant, fun qu’anticonformiste, aussi gratuit que parfaitement mené. On comprend vite que les productions actuelles ne prennent plus ce genre de risques, au vu du remake, ne reprenant que la trame et certains événements, mais aseptisant le reste. Le métrage nous propose donc de suivre l’enquête d’Howie, ou plutôt sa quête, de son point de vu à lui. Nous découvrons en même temps que lui un autre monde, un monde qui de notre point de vu n’a pas de sens. La force du métrage est d’amener doucement mais sûrement ses éléments. À l’auberge, tout commence gentiment par une petite chanson sur la fille de l’aubergiste, avant que tout le monde ne se mette à chanter, et que dehors, la débauche continue, dans la joie, la bonne humeur, et la musique. Son côté chanté, libertaire, donne à The Wicker Man un côté léger, drôle. Les chansons sont d’ailleurs excellentes, et certaines nous rentrent en tête, comme celle chantée par les enfants devant l’école, ou tout simplement celle que chantera dans la chambre la fille de l’aubergiste, en dansant, intégralement nue. Drôle, enjoué, provocateur sans doute un peu également. Tout comme les réponses apportées par Lord Summerisle, énorme Christopher Lee, qui considère lui-même sa prestation comme étant la meilleure de sa carrière.

Et l’enquête dans tout ça ? The Wicker Man ne doit pas oublier que sous ses aspects comiques, il demeure également un thriller, voir même un film d’horreur. Ici aussi, le film fait un pari ultra osé. Si pendant dix petites minutes, le film se joue du personnage principal, avec des habitants chantants mais peu enclins à l’aider, le métrage prend alors sur les 1h20 restants le contre pied total du genre. Ici, sur cette île aux rites et croyances étranges, on ne cache pas la vérité. Tout se dit, ouvertement, sans conséquences. On enterre les cadavres dans la Terre car de toute façon, les corps pourrissent, et au lieu de mettre une croix chrétiennes, on met un lièvre mort, car la défunte aimait les lièvres. Si bien qu’au bout d’un moment, on ne sait plus si The Wicker Man nous fait rire de ses situations, ou si l’on rigole jaune face aux propos au final si différents de nos croyances que cela en est grotesque oui, mais également effrayant. Tout comme son final, étrange, tragique, cruel, unique, logique également vu la direction générale prise par le métrage. Une belle leçon, pour un film sacrément original, sacrément provocateur également pour son époque, hautement divertissant, et qui fait réfléchir au final, sur ce choc de religions.

Les plus

L’humour du film
Les chansons
Le choc des religions
Christopher Lee, énorme

Les moins

 
En bref : The Wicker Man est un film tout simplement unique, et surprenant. Enjoué, amusant et étrange à la fois, il nous offre en plus un final inoubliable.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *