Titre original : Antisocial 2
2015 – Canada
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Cody Calahan
Musique : Steph Copeland
Scénario : Chad Archibald, Cody Calahan et Jeff Maher
Avec Michelle Mylett, Stephen Bogaert, Josette Halpert, Samuel Faraci, Kassandra Santos, Kristina Nicoll et Robbie Graham-Kuntz
Synopsis : Des années après que son enfant lui ait été volé, Sam part à sa recherche dans un monde rempli d’infectés touchés par le virus Redroom qui s’est propagé sur internet. Après s’être liée d’amitié avec une jeune fille nommée Bean, Sam est capturée et enfermée dans un lieu dédié à la recherche d’un remède contre le virus. Piégée et torturée, Sam essaie de s’échapper avant qu’une mise à jour imminente sur le site de Redroom n’atteigne 100 % et libère sa dernière phase d’attaque.
Antisocial, c’était le film découvert par hasard lorsqu’un ami me lança « on se fait une semaine spéciale zombie ». N’étant au final pas fan du genre en dehors des films de Romero, j’ai forcément cherché des films qui sortaient de l’ordinaire. Et bingo, ce fut le cas, avec un mélange étrange entre Zombie et Videodrome, des morts vivants infectés par un site internet développant une tumeur dans le cerveau de l’utilisateur. Imparfait mais fort plaisant, plutôt original, bien tourné malgré quelques petits défauts de rythme. Le film avait d’ailleurs fait sensation dans les festivals et eu droit du coup à une sortie hors de son pays d’origine, aux Etats Unis, en Allemagne, en Angleterre. Du coup, à peine deux ans plus tard, la même équipe lance un Antisocial 2. Là le succès est beaucoup moins présent, et après quelques festivals, il faudra attendre 2 ans pour que le film ne débarque, au Canada seulement, et en DVD seulement. Manque d’intérêt, ou un signe qu’il s’agît vraiment d’une mauvaise suite ? Non, juste une suite qui tente d’approfondir ces thèmes, et qui délaisse donc l’horreur viscérale en huis clos pour se focaliser sur l’aspect fantastique de son intrigue, et va donc en décevoir plus d’un. Pas une mauvaise suite donc, mais une suite bien différente, reprenant quelques mois après le premier opus. On y retrouve Sam (Michelle Mylett, également vue dans The Drownsman), enceinte (nous apprenons qu’elle l’était durant le premier film donc), qui essaye de survivre dans un monde détruit. Les infectés, appelés les connectés, sont nombreux. Alors qu’elle se trouve un lieu pour accoucher tout sauf clean (un bâtiment délabré), voilà qu’on lui vole son bébé. L’intrigue reprend des années après.
Le monde est toujours dévasté, les connectés sont là, et rien ne va plus. Le site Red Room prépare une mise à jour, ce qui fait peur aux survivants. Nul ne sait ce qu’il se passera une fois que la mise à jour atteindra les 100%. D’un autre côté, les survivants qui n’ont pas eu de soucis craignent les « defects », ceux qui comme Sam, ont retirés à la barbare la tumeur qui poussait. Car oui, ils ont toujours en eux le virus, il est juste dormant. Sam elle recherche son enfant, voyageant dans une vieille voiture, dormant dans le coffre, cherchant la moindre piste, évitant humains comme connectés. Antisocial 2 étend son univers, ne se cloisonne plus dans une maison universitaire, il s’ouvre au monde. Du moins durant sa première partie, puisque pour mettre en image un monde dévasté, il faut du budget, et Antisocial 2 reste une série B modeste. Sa première partie, avec la recherche de Sam, sa rencontre avec une autre survivante qui comme elle a eu la chirurgie, surnommée Bean, fonctionne parfaitement. On retrouve dans un sens malgré l’aspect plus ouvert l’ambiance du premier métrage. Il faut dire que la même équipe est derrière le projet, devant et derrière la caméra. Et surtout, entre temps, Cody Calahan, le réalisateur, a fait des progrès. Quand le rythme s’emballe, il filme le tout avec plus de distance et moins de shaky cam, ce qui rend l’action beaucoup plus lisible. Le reste est comme toujours bien éclairé, Michelle Mylett s’en sort toujours bien, c’est du boulot professionnel. Mais rapidement, le film renferme de nouveau son intrigue, dans un hôpital avec un groupe de survivants.
C’est là surtout que Antisocial 2 se fait plus ambitieux et décide d’explorer le côté scientifique de son infection, de son univers. Et qu’il perdra sans doute une partie des spectateurs voulant avant tout un divertissement à base de zombies et de gore. Antisocial 2 se calme alors, pose son rythme, son propos, ses personnages, et essaye de rendre le tout crédible. Il y parvient d’ailleurs, mais réduire le rythme du métrage mi-parcours était risqué. Ce qui amènera une petite déception. Petite car malgré tout, Antisocial 2 fait au moins un choix risqué, mais un choix plaisant : celui de ne pas livrer un copier coller du premier film, d’étendre son univers en racontant avec la même base quelque chose de nouveau. On y perd en tension, mais on y gagne en profondeur. Même si on ne pourra pas dire que le film soit toujours subtil, certaines de ces idées se repérant à des kilomètres, tandis que d’autres, à l’opposé, nous feront nous gratter la tête en nous interrogeant sur ce que l’on vient de voir, notamment avec ce final. Et bien malgré tout, j’aurais adhéré à ce final, et même au film en général. Oui, il y a des défauts, comme pour le premier film, quelques baisses de rythme (comme le premier aussi), mais le métrage ose parfois prendre le contre-pied de ce qu’on attend de lui, tout en gardant la même ambiance et le même univers, et ça, je le salue.
Les plus
Une suite différente
L’aspect scientifique de l’infection
Retrouver Michelle Myllett dans le rôle
Les moins
Des baisses de rythme
Des moments très prévisibles
En bref : Antisocial 2 va encore plus diviser que le premier. Différent, développant plus son univers, son virus, il se fait parfois prévisible ou étrange, mais c’est une bonne suite malgré tout.