Titre original : Glass House: The Good Mother
2006 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h34
Réalisation : Steve Antin
Musique : Steven Gutheinz
Scénario : Brett Merryman
Synopsis : A la mort de leurs parents, Abby et Ethan vont découvrir que leurs nouveaux tuteurs sont loin d’être ce qu’ils pensaient. Le cauchemar ne fait que commencer…
Une question revient sans cesse dans mes esprits. Comment les producteurs décident-ils de leurs projets et des titres de leurs films ? La Prison de Verre, très honnête thriller de 2001 malgré un manque de surprises, n’avait pas fonctionné au box office, et n’avait pas eu des critiques extraordinaires non plus. Pourquoi donc 5 ans plus tard une suite, surtout qui passé son pitch de départ, n’a plus rien à voir avec le premier ? Et surtout, The Glass House, c’était autant pour une maison en verre que le nom de famille adoptive, les Glass. Ici donc, on nous sort un La Prison de Verre 2, mais sans famille Glass, et avec une maison qui n’est plus en verre. Passons donc. La Prison de Verre 2, c’est comme ces nombreuses suites DTV qui fleurissent durant les années 2000, surfant sur un film à succès (ou pas) : Hollow Man 2, 8mm 2, Hypnose 2. D’ailleurs, le producteur exécutif du film qui nous intéresse s’y connait en suite bas de gamme pour le marché vidéo : Mimic 3, Dracula 2 et 3, Hellraiser 7 et 8. Nous sommes rassurés tout de suite non ? Mais bon, comme il est facile (trop facile) de tirer sur l’ambulance, essayons d’analyser un minimum le film pour ne pas partir avec un avis prémâché du style « c’est mauvais ». Non pas que le film soit bon, mais tout n’y est pas à jeter. La Prison de Verre 2 commence donc comme le premier film. Mais il y multiplie les accidents. La famille Goode perd leur fils, et peu de temps après, c’est au tour de la famille Snow de perdre leurs parents. Quelle merveilleuse coïncidence. Par contre, on comprend immédiatement que le film ne veut pas perdre de temps en présentation inutile, car ici, pas d’enterrements ou quoi que ce soit non, dés les enfants seuls, les super Goode débarquent, les adoptent, et hop, tout le monde est content avec un grand sourire. Seulement, comme dans le premier, les enfants vont vite se rendre compte que quelque chose cloche avec leur famille adoptive.
Oui, leur maison n’est pas en verre…. Ah non pardon je m’éloigne. La mère semble quelque peu étrange, possessive, super protectrice. Et quand on ne lui obéit pas, ça peut faire mal, à coup de repas empoisonnés, de maison fermée à clés pour que l’on ne mette pas le nez dehors, ou d’accidents à coups de verre brisé qui laisse une plaie ouverte à suturer sans anesthésie. Autant le dire qu’elle est fort gentille cette fameuse Eve Goode. Alors donc, La Prison de Verre 2, qu’est ce que ça fait de bien ? Contre toute attente, Angie Harmon dans le rôle d’Eve est très convaincante. Peu subtile certes, on comprend en 5 minutes que quelque chose cloche, mais c’est sans doute plutôt un souci d’écriture ça. Car Angie Harmon livre une plutôt bonne prestation, elle sait faire flipper, semer le doute, et quand elle se lâche devient une vraie psychopathe que l’on n’aimerait pas croiser. Joel Gretsch dans le rôle du père est lui totalement effacé et peu utile à l’intrigue. Les enfants, joués par Jordan Hinson toute mimi et Bobby Coleman, font du bon boulot, même si Bobby Coleman est un peu en retrait. La Prison de Verre 2, c’est un film de femmes donc ! Ça me va. Quelques scènes dans le film sont plutôt efficaces, et l’ensemble est assez rythmé, préférant jouer sur le rythme que sur une quelconque ambiance. Bon point donc, le métrage ne va pas ennuyer. Malheureusement, passé ces quelques points, il faut en venir à l’évidence, La Prison de Verre 2 n’est pas forcément bon et croule sous les défauts, certains petits mais revenant souvent, d’autres plus gros. Premier gros défaut, clairement, la mise en scène.
Certes, on me dira que le film est un DTV, que le budget n’a pas du être bien élevé, mais pour un film se déroulant quasi intégralement dans une maison, un lieu unique donc, il limite justement son budget et peut se faire sobre. Les huis clos ne manquent pas dans le monde du cinéma, surtout depuis quelques années : Cercle, Splinter, 400 Days, The Void, Pet, 247°F, Frozen, ou même avec un budget plus confortable et une sortie cinéma, Don’t Breathe. Renfermer l’action dans un lieu unique permet justement d’affuter sa mise en scène, de poser une ambiance, un doute. La Prison de Verre 2 lui, fait le choix de l’efficacité par son scénario et filme le tout à la va vite, à la steadycam (oui, on économise du temps en filmant en steadycam). Mise en scène plutôt ratée, alliée à une photographie de DTV, et un montage peu fameux, forcément, ça ne fait pas bon ménage. Car le gros souci du film, c’est que l’on sent qu’il a véritablement été tourné à la va vite. Pas pour sa mise en scène, mais pour son montage, qui toutes les deux scènes, ne peut s’empêcher de nous mettre en transition un plan extérieur de la maison. Un effet qui semble anodin en soit, mais qui prouve que le film a été mal pensé. Il n’y avait personne pour mieux travailler les transitions entre les scènes ? Personne pour dire au monteur d’essayer de varier, en mettant un fondu au noir, un fondu enchaîné ? Résultat, au bout de 30 minutes, on en a marre de voir cette maison sous le même angle toutes les 3 minutes, et à l’arrivée de chaque fin de scène, on anticipe déjà le fameux plan. Et sur 1h35, c’est laborieux. Et du coup oui, c’est dommage, car tous ces défauts techniques auraient pu être évités de manière simple avec plus de préparation, plus de rigueur, pour nous fournir un DTV certes bancal et inutile, mais divertissant. Pour preuve, certaines scènes restent efficace, et les acteurs principaux semblaient y croire eux au moins. Dommage. Par contre clairement, la production aurait juste du nommer le film The Good Mother et oublier Glass House !
Les plus
Angie Harmon dans le rôle de la mère
Rythmé malgré tout
Les moins
Une mise en scène à l’arrache
Un montage mal pensé
Un DTV inutile et oubliable
En bref : La Prison de Verre 2 n’est pas bon. Pas catastrophique, mais bancal, mal pensé, mal filmé. Dommage, car les deux actrices principales y croient.