Titre original : Thunderball
1965 – Angleterre
Genre : Espionnage
Durée : 2h10
Réalisation : Terence Young
Musique : John Barry
Scénario : Richard Maibaum et John Hopkins
Synopsis : L’organisation criminelle SPECTRE détourne un avion de l’OTAN transportant deux bombes atomiques et réclame une rançon au gouvernement britannique. L’agent secret James Bond est envoyé aux Bahamas à la recherche de Domino, la soeur du commandant Derval, qui pilotait le Vulcan. Celui-ci a en fait été tué et remplacé par un sosie. 007 découvre que l’instigateur de l’opération est un dénommé Emilio Largo, un homme riche et cruel passionné par les requins.
Je dois avouer que les premiers James Bond m’ont surpris. Après un premier opus qui m’avait ennuyé et deux opus que j’avais trouvé excellents, à savoir Bons Baisers de Russie et Goldfinger, la saga continue en 1965. La production n’aura pas perdu de temps, et il faut dire que Goldfinger est apprécié par la critique et le public, et est un carton au box office. On propose à son réalisateur de revenir, mais trop épuisé, il refuse, et c’est donc Terence Young, réalisateur des deux premiers opus, qui revient. Richard Maibaum reste au scénario, Sean Connery bien entendu est toujours là, tout comme M, Moneypenny et Q à ses côtés. Et ce coup-ci, on adapte un nouveau roman de Ian Flemming, à savoir Opération Tonnerre. Qui devait au départ être le tout premier opus de la saga, mais quelques petits soucis de droits fit de Dr No ce premier opus. Et le premier truc qui m’aura fait peur en lançant le film, ce fut sa durée. 2h10 ! Soit le plus long jusque là. Ils avaient intérêt à ne pas se planter, car 2h10, ça peut paraître long des fois. Et au final, il y a d’excellentes choses dans Opération Tonnerre. Beaucoup même… Mais la faute sans doute à un mauvais dosage, le métrage m’aura ennuyé. Enfin non, disons plutôt que ça ne m’a pas vraiment passionné, car la vision ne fut pas non plus déplaisante. Et pourtant ça commençait très bien avec cette scène d’ouverture suivie d’une fuite en jetpack, le tout en France, avant un générique certes un poil moins bon que le précédent mais malgré tout, tout à fait correct. Puis nous rentrons dans le vif du sujet. Enfin plus ou moins, car soyons clairs, les 45 premières minutes du métrage sont longues.
Affreusement longues. James Bond est en vacances, tout le monde cherche à le tuer sans que l’on comprenne pourquoi, mais il garde la patate et parvient même à coucher avec une femme du Spa où il est en vacances. Sacré James. Mais il a beaucoup de chance, puisque ses vacances, il les prend à deux pas de là où l’organisation SPECTRE va faire son prochain coup, à savoir voler deux bombes atomiques en falsifiant l’identité d’un pilote d’avion. Car c’est bien connu, lorsque l’on fait un vol d’essai, on charge vraiment l’avion avec des bombes atomiques. L’avion est du coup forcément détourné, et une demande de rançon est faite. James Bond va donc devoir retrouver dans un délai imparti retrouver les bombes. Et là, on se rend compte que oui, cela fait déjà presque 50 minutes de film ! Opération Tonnerre attend 50 minutes avant d’envoyer James en mission ! Moi qui gardait espoir qu’avec le budget plus que doublé de 9 millions (le précédant avait coûté 3 millions, et le premier seulement 1) d’en prendre plein les yeux, c’est râpé pour le moment. Mais bon, James part en mission, il reste 1h20 au compteur, le film peut démarrer, et là on trouve de bonnes choses. Comme de très belles scènes sous-marine, ou Claudine Auger, très belle James Bond Girl, qui va résister pendant un temps aux charmes de James. Mais les rôles féminins s’étoffent doucement dans la saga, et c’est du coup appréciable, pour l’histoire, comme pour les yeux. L’action sera elle souvent sous l’eau, puisqu’après tout, c’est le concept avec lequel on nous vend le film. Donc qu’est ce que ça vaut ? Techniquement, c’est franchement pas mal.
Tourner autant de scènes sous l’eau en 1965, avec une aussi belle photographie, une technique bien léchée, c’est superbe. Le souci par contre, c’est qu’à vouloir trop en faire, on en a marre. Plus long, plus compliqué, plus de scènes sous l’eau, plus de trahisons, plus de personnages. Pas mal de personnages débarquent dans l’aventure mais ne servent en réalité à rien, si ce n’est amener un élément de scénario. Scénario qui d’ailleurs se traîne en longueur, et ne sait pas toujours gérer son rythme. Parfois, tout va vite et on a même l’impression de manquer certains éléments, que le film passe d’un élément à un autre avec trop de fluidité, alors qu’à d’autres moments, voilà que l’on se tape des scènes qui s’éternisent et ne veulent vraiment pas passer à autre chose. Quand au méchant, s’il est très bien joué par Adolfo Celi, son rôle n’a en soit rien de marquant. D’ailleurs, le plan général dans le métrage n’a pas l’air extrêmement bien pensé vu sa complexité et ses failles. Alors quand ce même méchant veut torturer une fille pour la faire parler et que ses seuls moyens de pression sont des brûlures de cigarettes et des glaçons sur la peau, mouais… Et le final, parlons en. Après une intrigue de quasi deux heures, le métrage a la bonne idée de nous ramener encore une fois sous l’eau. Vous savez, l’eau, là où tous les mouvements paraissent lourds et lents. Rien à faire, après deux très bons opus, Opération Tonnerre a du mal à tenir la distance, surtout après Goldfinger. Pas totalement mauvais, mais bancal et mal rythmé.
Les plus
L’humour fonctionne bien
De beaux plans sous l’eau
Claudine Auger
Les moins
2h10
Le rythme très mal foutu
Trop de scènes lentes sous l’eau
Adolfo Celi qui joue un méchant peu marquant
En bref : Opération Tonnerre déçoit. Il n’est pas dénué de qualités, loin de là, comme sa scène d’ouverture, son générique, quelques belles scènes ou la présence de Claudine Auger. Mais ça ne suffit pas, et avec ses 2h10 au compteur qui auraient pu être réduite à 1h30, Opération Tonnerre ennuie parfois, en plus de ne pas convaincre à tous les niveaux.