Titre original : Shadow Dead Riot
2006 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h31
Réalisation : Derek Wan
Musique : Vernon Reid
Scénario : Michael Gingold et Richard Siegel
Synopsis : Condamné a mort, Shadow attend son exécution. À sa mort, tous les prisonniers sont transformés en zombie et tués. 20 ans plus tard, il s’apprête à revenir !
Shadow Dead Riot, c’est un film étrange, pas seulement à l’écran, mais dés sa mise en chantier. Et je ne m’en cache pas, la raison du visionnage fut la présence d’Erin Brown dans le film, à savoir Misty Mundae. Voilà, ça c’est dit, jetez moi des pierres et on passe à autre chose. Avec un budget de 750 000 dollars, ce qui est bien peu au final, Shadow Dead Riot a pour ambition de nous fournir un film de zombies, en prison, avec de la magie noire, le tout en rendant également hommage au genre hyper codifié des femmes en prison qui était en vogue dans les années 70, autant en Amérique, au Japon, en Europe qu’à Hong Kong. Car en parlant de Hong Kong, Shadow Dead Riot a aux commandes un certain Derek Wan. Nom qui ne parlera pas à grand monde, et qui a pourtant un CV plutôt sympathique, notamment comme directeur de la photographie. Car à la grande époque du cinéma HK, il officiait sur les tournages express de films tels que Le Sens du Devoir en 1986 (excellent polar de David Chung avec Michelle Yeoh), d’autres films obscurs, quelques opus d’Il était une Fois en Chine et j’en passe. Et dans le cas présent, ce n’est pas si anodin, car si en plus le mélange de genres et de styles du métrage ne suffisait pas, Shadow Dead Riot veut également mettre de l’action dans le lot. Derek Wan amène donc avec lui Siu-Hung Leung, cascadeur qui aura bossé avec Jackie Chan (sur Drunken Master 2 par exemple), Donnie Yen (sur le premier IP Man) ou Cynthia Khan (sur le Sens du Devoir 3). Arts martiaux, filles à poils torturées en prison, zombies, vaudou. Shadow Dead Riot part avec une ambition au final très simple, à savoir divertir l’amateur de série B, mais à force de vouloir trop en faire, est-ce qu’il ne deviendrait pas indigeste malgré toutes les bonnes intentions du monde ?
En tout cas, autant doute, cela semble être son seul but, et on s’en rend compte dés les premières minutes, avec la présentation d’un détenu dangereux, un brin cannibale et adepte de la magie noire, joué par nul autre que Tony Todd (Candyman), dents taillées du plus bel effet, qui doit être exécuté, et là ça tourne mal. On nous offre cash une scène d’émeute, avec les gardiens recevant l’ordre de tout simplement tirer dans le tas au fusil à pompe. Têtes explosées, tout ça, avant d’enterrer tous les cadavres dans la cour. L’histoire reprend des années plus tard avec l’arrivée d’une détenue dans la prison, transformée en prison pour femmes. Et en quelques minutes, scène de douche avec nudité frontale et donc fatalement entrée en scène d’Erin Brown toujours aussi charmante, puis baston en mode kung-fu du pauvre dans les vestiaires. Au compteur, seulement 15 minutes, et le métrage, à défaut d’être vraiment bon, donne déjà au fan de séries B décomplexées ce qu’il est en droit d’attendre. Autant en terme de contenu qu’en terme de défauts, c’est-à-dire une réalisation parfois maladroite, un produit un peu fauché, et des acteurs et actrices pas franchement au top. Et pourtant, grâce à sa générosité, l’amateur passera un bon moment, tandis que les personnes ayant encore un esprit saint ne comprendront pas le délire ni ce qu’il pourrait bien y avoir à sauver dans un tel produit d’exploitation. Car si ça démarre fort, le métrage ne compte pas du tout s’arrêter là, et en fait, continuera sur cette lancée durant ses 90 petites minutes, alternant donc les genres et les styles, nous offrant un mélange pas toujours bien pensé certes de sexe, de gore et d’action.
Shadow Dead Riot est une œuvre ultra référencée, et le réalisateur ne s’en cache pas. Grand méchant exécuté en prison qui revient à la vie façon Prison de Renny Harlin, un zombie ressemblant comme deux gouttes d’eau au premier zombie de L’Enfer des Zombies de Fulci, un bébé zombie sautant littéralement au visage de sa victime rappelant Braindead mais également La Septième Malédiction, scène de douche avec nudité frontale et grand angle pour mieux en profiter que n’aurait pas renié Jess Franco. Les références, ça y va, et l’intrigue ne perd pas de temps, car même si les zombies ne reviennent qu’assez tardivement finalement, le spectacle n’en est pas moins généreux, entre les scènes de sexe gentilles, le bébé zombie, les combats entre prisonniers et gardiennes, un docteur fou qui profite des patientes (mais se voit refuser ses avances de la part d’Erin Brown, toc !). Ça va vite, ça bastonne, c’est gore, c’est stupide, assez mal foutu. Et Tony Todd lui semble se faire plaisir. Vous avez déjà vu quelqu’un avec des gerbes de sang façon jets d’eau sortir de ses bras pour arroser la pelouse et faire revenir les morts enterrés là à la vie ? Vous pouvez avec ce film ! Alors cinématographiquement, c’est nul à tous les niveaux on ne va pas mentir, mais le capital sympathie persiste pour cette œuvre bancale, généreuse, grotesque, et qui ne semble exister que pour rendre hommage aux films de zombies, aux films de femmes en prison, et aux films de kung-fu. J’ai même envie de dire qu’en le prenant ainsi, c’est aussi bancal et attachant qu’une bobine d’exploitation HK des années 80. Et j’en ai la preuve. Des zombies faisant du kung-fu, c’est bien quelque chose que seul Nam Lai Choi aurait osé faire lors de ces quelques années d’activité.
Les plus
Bien gore
Bien stupide parfois
Tony Todd et Erin Brown !
Sexe gore et kung-fu, que demander de plus ?
Les moins
Bon ok ça reste fauché…
… et ça reste aussi souvent mal foutu…
… et ça ne vole pas très haut non plus…
En bref : Shadow Dead Riot, c’est un peu comme les films nawak de Nam Lai Choi. En gros, on a Tony Todd en gros psychopathe qui s’invite avec des zombies dans un film de femmes en prison pour ajouter aux festivités du gore et du kung-fu, et Erin Brown pour rajouter son avantageux physique. Mauvais mais fun.