LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS (Diamonds are Forever) de Guy Hamilton (1971)

LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS

Titre original : Diamonds are Forever
1971 – Angleterre
Genre : Espionnage
Durée : 2h
Réalisation : Guy Hamilton
Musique : John Barry
Scénario : Richard Maibaum et Tom Mankiewicz
Avec Sean Connery, Jill St. John, Charles Gray, Lana Wood, Jimmy Dean, Bruce Cabot, Putter Smith, Bruce Glover, Bernard Lee et Desmond Llewelyn

Synopsis : James Bond, agent secret britannique au service du MI6, enquête sur la disparition de diamants en Afrique du Sud. Tout laisse croire qu’une organisation subversive essaie de constituer d’importants stocks Son investigation va le mener des Pays-Bas aux États-Unis, et lui faire affronter une fois de plus son ennemi juré, Blofeld.

Malgré les croyances qui ont la dent dure, Au Service Secret de sa Majesté, l’épisode précédent de 1969, seul opus de George Lazenby dans le rôle de l’agent secret, n’a pas été un flop au box office. Certes il a rapporté un peu moins d’argent que les précédents, mais le succès fut malgré tout au rendez-vous. Mais quelques tensions dans l’équipe, ainsi que le fait que l’acteur prit apparemment la grosse tête firent de cet opus son seul opus. Les producteurs ne veulent pas prendre de risques, et avec un cachet de plus d’un million, parviennent à motiver Sean Connery de revenir dans la saga pour un ultime opus, Les Diamants sont Éternels donc, en 1971. Ils vont d’ailleurs rechercher Guy Hamilton, réalisateur de Goldfinger, épisode préféré du public, pour mettre en scène le métrage. Avec encore et toujours un budget de 7 millions mais un cachet plus élevé pour Connery, il va falloir faire des concessions, et ici, ce seront les scènes d’action, moins nombreuses que d’habitude. Après une scène d’ouverture donnant l’impression de voir un film entier en accéléré, avec James Bond traquant son ennemi juré Blofeld (qui tuait sa femme dans le précédent opus joué par Lazenby donc), le trouve, le tue, générique. Ah oui, cash, ça va vite. Une ouverture pas parmi les meilleurs mais qui annonce le ton de ce film. Blofeld d’ailleurs a droit à son troisième interprète. Après Donald Pleasence et Telly Savalas, c’est Charles Gray qui s’y colle. L’excuse, enfin, l’argument ? La chirurgie esthétique, permettant même de se fabriquer des doubles. Pourquoi pas hein…

Du coup on s’en doute dés le début, Bond n’a pas tué le bon Blofeld, qui reviendra dans la deuxième heure pour encore et toujours expliquer son plan au lieu de tuer son ennemi. Son plan ce coup-ci ? L’utilisation d’un laser dans l’espace, révolutionnaire, afin d’obtenir la suprématie nucléaire dans le monde. Alors que vaut ce septième opus de la fameuse saga, et dernière incursion officielle de Sean Connery dans le rôle titre ? Et bien si ce n’est pas totalement mauvais, il faut également avouer que ça commence un peu à tourner en rond, sans se renouveler. Toujours le même méchant, les mêmes clichés, toujours des gadgets, et retour de l’humour, qui se fait ici peu subtil. Rajoutons à tout cela, sans doute à cause du budget plus réduit pour les effets spéciaux, quelques effets plutôt discutables alors que les insertions sur fond vert tiennent mieux la route qu’autrefois. Il faut voir cette explosion nucléaire un brin ridicule pour le croire. Le scénario lui aussi fonce parfois dans le ridicule, avec Blofeld devenu chevelu alors qu’il était chauve depuis deux films, et parvenant parfois à s’échapper en se déguisant en vieille dame. Pourtant ne nous voilons pas la face, quelques excellentes idées surnagent du métrage, et le rendent même attachant sur certains points. L’ouverture, si elle n’est pas parfaite, nous montre un Bond énervé, voulant se venger. Dommage que passé l’ouverture, ce trait de son caractère soit jeté à la poubelle. En Bond Girls, on nous présente la charmante Lana Wood, qui malheureusement ne survivra pas bien longtemps dans le métrage (dommage, son passage par la fenêtre était amusant), puis Jill St. John dans un rôle qui aurait pu être un peu différent, sauf que son traitement ne suivra pas, et pire, elle deviendra sacrément cruche et surtout un élément comique dans la dernière partie.

Mais oui, quelques bonnes idées se trouvent dispersées dans le métrage. Localiser l’histoire à Las Vegas n’était de base pas une si mauvaise idée, tant narrativement que visuellement, la ville étant avant tout une ville nocturne, illuminée (même si c’est surtout pour brosser le spectateur Américain dans le sens du poil en situant l’histoire chez eux). Mais l’ensemble semble ne jamais vouloir totalement exploiter le lieu, et d’ailleurs une bonne partie de l’histoire se déroulera de jour. Le final pouvait se faire épique, mais un peu trop d’humour s’invite dans la partie, ou de situations malheureuses (l’échange de cassettes, deux fois). Les deux autres méchants du film, deux homosexuels (qui auraient fait croire à Sean Connery qu’ils l’étaient vraiment), sont plutôt sympathiques également. Beaucoup disent que Sean Connery tire d’ailleurs la gueule tout le long du film, et s’il est vrai qu’il semble un peu moins concerné qu’auparavant, je l’ai trouvé malgré tout tout à fait correct sur la durée du métrage. Métrage qui a revu d’ailleurs sa durée à la baisse (2h22 le précédent, juste 2h ici), évitant ainsi de quelconques baisses de rythme. Si bien que même si l’on commence à trop bien connaître la formule, que l’on peut deviner à l’avance les retournements de situations, mais aussi son final, on suit l’aventure sans s’ennuyer et c’est sans doute le principal. Mais la saga s’épuise, il est temps de mettre de la nouveauté dans la formule, et pour les producteurs, de trouver un remplaçant durable pour Sean Connery.

Les plus

Une aventure sympathique
Quelques bonnes idées

Les moins

Une formule que l’on commence à trop connaître
Des idées pas toujours exploitées
L’humour ne fonctionne que moyennement

En bref : Le dernier film officiel de Sean Connery est loin d’être le meilleur de la saga (et loin d’être le pire). Il divertira, l’ensemble se suit sans ennui, mais ça manque cruellement d’imagination.

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