Titre original : Strip Club Massacre
2017 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h40
Réalisation : Bob Clark
Musique : Alex Atlantis
Scénario : Bob Clark et Bruce Kilroy
Synopsis : Megan vit ce qu’on appelle une sale journée. Elle perd son travail, son petit ami la trompe avec sa meilleure amie, qui était sa colocataire, et elle se retrouve à la rue. Elle se retrouve, sur les conseils du mari d’une amie, à aller postuler dans une boite de striptease. Seulement elle ne sait pas que Jazz et sa bande, travaillant là-bas, font un peu la loi de manière extrême.
Poursuivons nos aventures avec la carrière d’Erin Brown, anciennement Misty Mundae donc. Au programme, l’un de ses derniers métrages en date, à savoir Strip Club Massacre. Un titre qui fait bien envie, promettant nudité et gore, pour un budget comme toujours hyper faible, mais ça, on le sait depuis le temps, si la passion est présente, le budget n’est qu’un détail pour moi. Je préfère de loin de bonnes idées à une exécution parfaite de vide. Et au final, 1h40 après le début du métrage, Strip Club Massacre nous laisse une impression très mitigée. Et on peut le dire d’emblée, le réalisateur, Bob Clark, n’a pas le talent de l’autre Bob Clark, réalisateur du génial Black Christmas. Mais là, le résultat final est plutôt amer. Oui, amer ! Car si dans les faits, cela reste une petite production extra low cost que beaucoup verront comme insignifiante, le scénario fait des efforts. Rien d’extraordinaire bien entendu, mais on sent une envie de raconter quelque chose, de développer ses personnages pour que les acteurs puissent se faire plaisir à les jouer, du moins pour les deux personnages principaux. Une intrigue simple mais agréable, celle de Megan (Alicia Watson) qui a une vraie journée de merde et se retrouve à bosser dans un bar à striptease, d’abord comme serveuse, puis comme danseuse pour gagner plus d’argent. Et surtout cella de Jazz (Erin Brown), travaillant là depuis bien plus longtemps, suivie par sa petite bande, aimant martyriser les nouvelles et tuer employées et mauvais clients dans les bois non loin de là.
Oui simple, mais de quoi pouvoir divertir sur 1h40. Et quitte à continuer sur les bons points, que dire de l’interprétation ? Si l’on sent chez certains une pointe d’hésitation, comme l’héroïne, jouée par Alicia Watson qui commence là sa carrière, ou Courtney Riggs (qui tient aussi son tout premier rôle), elle est en tout point potable, même si c’est clairement Erin Brown qui tire son épingle du jeu dans le rôle de la pouf du film, la grosse sal***, n’hésitant pas à arracher un œil d’une bargirl qu’elle n’aime pas, à trancher des jugulaires en forêt, et à se servir de godemiché en ceinture pour punir les mauvais clients. La demoiselle se lâche totalement et livre même une excellente prestation ici. Malheureusement, les bons points s’arrêtent là, car si dans les faits, Strip Club Massacre bénéficie d’un casting investi et d’un scénario plus développé que la moyenne pour ce genre de production, le bas budget de la production n’a pas du aller dans les domaines adéquats tant le résultat à l’écran est bancal. Bob Clark, qui signe son premier film et écrit en parti le scénario par exemple, livre une mise en scène peu inspirée, se contentant de filmer le plus simplement du monde ce qui se passe, et basta, rien de plus. Certes, il ne fallait pas attendre des miracles, mais alors que l’on distingue quelques beaux plans (j’aurais été surpris par la scène de nuit en forêt, avec un magnifique plan de lune puis un éclairage plutôt joli pour le dialogue qui suit), le reste est quasi une catastrophe. On ne compte en effet plus le nombre de plans flous, peu éclairés et nous offrant aussi un magnifique grain numérique (du bruit donc comme on l’appelle) sur de nombreuses textures en arrière plan, des tremblements.
Visuellement, à quelques exceptions près qui font plaisir et quelques rares vraies idées de mise en scène, ce n’est pas fameux, surtout quand le réalisateur se décide à tourner des scènes extérieures en lumière naturelle et que l’on a l’impression de voir un film de vacances. Autre point qui fâche, le son, et surtout le mixage du son. Clairement là où le réalisateur aurait dû miser un peu plus, et amener un peu plus d’argent. Je l’ai souvent dit, mais il est plus facile de pardonner une mauvaise image si le son est nickel. Hors là aussi, ça fait mal. Certains dialogues sont inaudibles, la musique est tout à coup parfois beaucoup trop forte comparé au reste et à ce qui précède (et suit), si bien que l’on jouera souvent avec les boutons volume de la télécommande. Pire, on s’aperçoit lors de certaines scènes extérieures que la prise de son a dû être bien chaotique (ou faite directement avec le micro de la caméra, j’en tremble déjà), tant l’ambiance en arrière plan change d’un plan à l’autre au sein d’une même scène, ainsi que parfois le niveau sonore des dialogues. Cela donne à l’ensemble une grosse impression d’amateurisme. Et c’est dommage. Car oui, Erin Brown est très bien dedans, le scénario plus développé et sérieux que d’habitude, les rares effets spéciaux sont plutôt bons, et la nudité tant attendue par le titre au final plutôt rare et donc jamais vraiment envahissante. Mais l’aspect technique est totalement à la ramasse.
Les plus
Un scénario sérieux et développé
Casting investi
Erin Brown
Les moins
Visuellement vraiment pas fameux
De nombreux plans flous
Le mixage audio catastrophique
En bref : Malgré quelques bons points, la vision de Strip Club Massacre n’est pas des plus enthousiasmante, la faute à une partie technique catastrophique. Oui, c’est mal filmé, pas très bien éclairé, presque pas mixé du tout. Dommage pour le scénario qui tient la route et les actrices, bonnes.