Titre original : Dickshark / Frankenshark
2016 – Etats Unis
Genre : Alors là, démerdez-vous pour le genre
Durée : 3h20
Réalisation : Bill Zebub
Musique : –
Scénario : Bill Zebub
Synopsis : Un homme utilise une crème qui a des conséquences étranges, changeant son pénis en requin assoiffé de sang. Sa copine le tue et se débarrasse de la bête dans les toilettes, mais la bête n’est pas morte, et va revenir, et violer les jolies demoiselles du coin.
Car il ne faut jamais s’arrêter en si bon chemin et que rien ne me fait peur… ou rien ne me faisait peur car j’ai vieillis quand même, me voilà à continuer l’exploration de la carrière d’Erin Brown, allant du B qui tâche chez Kurtzman (The Rage), aux films sérieux de McKee (Masters of Horror, The Lost), aux bobines B fauchées (Shadow Dead Riot) aux micro budgets (Strip Club Massacre). Et le film du jour me fait pénétrer dans un univers étrange que je ne connaissais pas, à savoir le monde de Bill Zebub. Un monsieur qui a un bon paquet de films derrière lui, dont certains ont des fans d’ailleurs, des films aux titres souvent provocateurs comme Zombiechrist, Rap Sucks, Antfarm Dickhole ou Jesus, The Total Douchebag. Alors en me lançant dans Dickshark, un autre titre bien évocateur, je m’attendais à bien me marrer, mais j’admet que je ne savais surtout pas du tout dans quoi je mettais les pieds. Grand mal m’en a pris. Alors avant toute chose, mettons un point au clair. Dickshark est une production au très haut budget de 6 000 dollars, et Bill Zebub, non content d’écrire et de réaliser la chose, produit, joue dedans, s’occupe du montage et de la photographie. Après tout, si Robert Rodriguez le fait pour économiser le budget, on peut bien le faire dans les mini productions pour les mêmes raisons. Ce n’est pas comme si je faisais mes propres montages et tout également… Maintenant, là où ça se corse, c’est que Dickshark existe dans 3 montages différents messieurs dames. Et que suivant quel montage est en votre possession, vous allez passer un sale quart d’heure, et surtout un sale quart d’heure sacrément long. Car en VOD, Dickshark dure 3h20. 3 putain d’heures et 20 satanées minutes ! En DVD, la bête ne durera « que » 2h30, tandis que si vous avez la chance (et de l’argent à perdre), le Blu-Ray sous le nom de Frankenshark ne dure que 1h30. Pauvre de moi, c’est la version de 2h30 que j’ai eu en ma possession, et débile comme je suis, j’ai commandé le Blu-Ray pensant qu’il s’agissait d’un autre film, et la bête devrait atteindre ma boite aux lettres incessamment sous peu.
Maintenant que je vous ai bien situé la chose, le film, ses nombreux montages, sa durée, son créateur, mon amour pour l’actrice, rentrons dans le vif du sujet… C’est pas bon, voilà, on remballe, tchao !
Ah non ? Je dois développer ? Comment décrire Dickshark, dans son montage de 2h30 ? C’est long. Vous allez souffrir ! Ça expérimente beaucoup mais ça étire tellement tout qu’on n’a pas franchement envie d’en rire. Donc, c’est l’histoire d’un mec, Dick, joué par Bill Zebub justement, qui parle souvent un peu de tout et de rien dans de très longs monologues, et qui a inventé une crème magique. Pour que personne ne lui vole, il a été malin, sur l’étiquette, il a dit que c’était une crème pour pénis, pensant que personne ne l’utiliserait. Pas de bol, un de ses amis a utilisé sa crème, et son pénis est devenu carnassier, avec une belle gueule de requin en plastique, et s’est fait la malle, pouvant enfin vivre sa vie et s’occuper des demoiselles du coin. C’est absurde, improbable, ça pourrait faire rire d’ailleurs si ce n’était pas aussi long et si ça n’usait pas autant de ralentis. Si on rajoute qu’il y a aussi une araignée mutante géante en caoutchouc dans le film et qu’elle viole Erin Brown, ça rajoute au côté absurde ? Alors oui, il y a aussi une araignée mutante géante en caoutchouc qui viole Erin Brown. Absurde et improbable sont les deux mots qui décrivent le mieux le métrage. Et avec un tel concept, on peut se dire qu’on aurait là une perle du cinéma Z qui se fou de tout et fonce dans le mauvais goût qui n’a peur de rien. Et la scène d’ouverture nous y fait croire d’ailleurs, avec cette scène de sexe totalement nawak avec un pauvre acteur avec un pénis requin et une fille qui n’arrive même pas à ouvrir la bouche pour prendre la bête, le tout avec ralentis et musique métal parce que c’est comme ça vous allez aimer le métal avec ce film.
Il y a un côté dans Dickshark qui veut briser toutes les règles, les règles de cinéma, les règles de narration, un peu toutes les règles en somme. On abuse du ralenti, on fait durer les plans à l’extrême, on n’hésite pas à faire des méga gros plans sur des fesses ou des vagins (vous allez connaître l’anatomie féminine par cœur), et on n’hésite pas à mettre du métal partout. Désolé Lynch et Twin Peaks the Return, d’autres faisaient déjà durer les plans, mais je te rassure, ils n’ont pas ton talent, pas une seule seconde. Donc en gros, pour ce que l’on parvient à comprendre, nous suivons Dick, qui parle à des femmes, en profite souvent pour leur toucher les seins (ou autres), dans ce qui s’apparente à un porno soft et bien bavard. Les discussions seront bien variées, puisqu’il y sera question de cinéma, d’Hollywood, de politique, de science et j’en passe. Le bougre y croit, ça se voit, il veut se faire entendre, il a des choses à dire. Mais c’est long, ça ralentit le rythme général, ça n’a pas forcément grand-chose à faire là, et au final, ça rend surtout le film assez indigeste. Car je le rappelle, 2h30. Je n’ose imaginer la version Uncut de 3h20, sachant que déjà là, mon cerveau aura demandé une pause au bout d’une heure.
Donc, venons en à ce qui intéresse tout le monde hein, ne nous mentons pas, à savoir le fameux requin, et les femmes. Le requin, en mousse (on dirait, vu comment il rebondit lorsqu’il est lancé sur les corps dénudés), est aussi faux que tout ce que l’on voit sur les photos de production, affiches et j’en passe. De quoi bien se marrer, mais malheureusement on ne le verra pas tant que ça. Il est parfois lancé à la gueule des actrices, parfois on sent qu’un technicien hors champ le tiens par la queue (!!!!????) pour tenter de faire des bisous à… euh… vous voyez bien entendu ! Il aura beau grossir (le requin hein, enfin…), on ne voit que ce faux requin inanimé lancé n’importe comment dans les plans. Puis il y a l’araignée en mousse aussi. Bref. Évacuons ce traumatisme et venons en aux femmes. Elles sont nombreuses, très souvent nues, filmées sous tous les angles, de préférence en ultra gros plans (soit Bill Zebub a usé du zoom, soit il s’est collé à ses actrices), et très souvent tatouées. On s’en fou mais moi ça me fait plaisir de le préciser. Alors, par contre, vu le niveau de la production, j’ai envie de dire que lorsqu’elles parlent, les demoiselles ne sont pas si mauvaises que ça, même si comme souvent, c’est Erin Brown qui s’en sort le mieux. Il faut dire que la demoiselle est habituée aux objectifs de caméra depuis le temps. Mais attention oh spectateurs masculins, ce qui intéresse Bill Zebub n’est pas de les faire parler 2h30, mais bien de les filmer intégralement nues au ralentis, de préférence en contre plongée, de préférence en zoomant bien sur leurs divines paires de fesses… mais aussi sur leur vagin.
Et je vais vous avouer, si voir les fesses et l’entre jambe d’Erin Brown ne me dérange absolument pas sur le papier, dans les faits, c’est une autre histoire. Car voir tout ça au ralenti pendant 20 minutes tandis qu’une araignée en mousse tente de la violer… et bien en fait, ce n’est pas si bien que ça. C’est même en fait, comme dirait une amie à moi, super malaisant. Et comme c’est ainsi durant 2h30, je peux vous laisser imaginer l’ampleur des dégâts. Et je vous laisse imaginer ce que ça doit donner sur 3h20. Pour le coup, la version de 1h30 sous le nom de Frankenshark doit être déjà un peu plus digeste. Petite Erin, tu vois un peu tout ce que tu me fais subir ! Bon quand à la note, ne m’en voulez pas, mais mon cerveau est dans l’incapacité totale de pouvoir mettre une note sur ça. Est-ce que ça se note même ? Est-ce du cinéma ? (enfin, de la vidéo ?) Est-ce qu’en réalité, Dickshark, ce ne serait pas plutôt l’examen de philo sur divers sujets de Bill Zebub, le tout entrecoupé par ce qu’il aime dans la vie, à savoir des filles nues en très gros plan ? Possible. Le mystère est aussi épais que celui de notre existence même ! Ahlala, ce qu’on peut regarder pour l’amour de l’art !
Les plus
Une proposition de cinéma ultra différente
Erin Brown, rien à redire, elle est charmante
Les moins
2h30 !!!!!
Mais tous ces dialogues pour rien
Et tous ces gros plans foufounne et cul au ralentis
Et c’est looooooong, et du coup pas drôle
J’ai fais une overdose de vagin
En bref : Impossible à noter, difficile à regarder en entier (oui, j’aurais fais une longue pause après une heure), Dickshark, on ne sait pas trop ce que c’est. Il y a beaucoup de paires de fesses, beaucoup de vagins, énormément de ralentis, énormément de gros plans, énormément de métal, et ça dure 2h30.
Il a l’air assez dingue ce machin ! Ce robinet d’amour en forme de requin (au départ, j’ai cru à une production The Asylum) m’a fait penser aux délires du grand Frank Henenlotter (Brain Damage et Bad Biology en tête). Mais à te lire, on en est bien loin ! Cela dit, j’admire ton sens du courage et de l’abnégation : la cinéphilie (ce n’est pas une maladie), c’est aussi avoir suffisamment de curiosité pour se frotter aux péloches les plus improbables. Et puis côtoyer Erin Brown, ça se mérite ! En tout cas, merci pour la découverte.
Ah ben je n’ai jamais été franchement fan de Henenlotter (même si ironiquement, j’adore Brain Damage, sans doute moins connu que les autres), mais à ce côté, ce sont de vrais bijoux. Une amie de longue date m’avait dit qu’une nuit narnarland avait diffusé des extraits de ce Dickshark il y a un an, et que ça lui avait fait envie. Je lui économise 2h30 de sa vie !
Et ma cinéphilie en prend tout de même un sacré coup là, mon cerveau est en train de faire une crise et me demande autre chose. Pour ça que pour ce soir, je pense que ce sera un James Bond ou le nouveau Hellraiser, des trucs moins costaud quoi, plus classiques en contenu et narration. Bikini Girls on Dinosaur Planet, il attendra sagement son tour, même s’il devrait du coup passer tout seul !
Par respect pour Erin et les autres actrices, j’ai volontairement viré les captures du film les plus…. osées dirons nous. Et de rien en tout cas, l’aventure continuera après une courte pause 😉