THE CLOVERFIELD PARADOX de Julius Onah (2018)

THE CLOVERFIELD PARADOX

Titre original : The Cloverfield Paradox
2018 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h42
Réalisation : Julius Onah
Musique : Bear McCreary
Scénario : Oren Uziel
Avec Gugu Mbatha-Raw, David Oyelowo, Daniel Brühl, John Ortiz, Chris O’Dowd, Aksel Hennie, Zhang Ziyi et Elizabeth Debicki

Synopsis : Après un accident avec un accélérateur à particules, une station spatiale américaine découvre que la Terre a disparu. Les résidents de la station vont alors être confrontés à l’étrange présence d’une autre station spatiale tout prêt de leur position.

Il y a pile 10 ans sortait Cloverfield. Le film de Matt Reeves produit par J.J. Abrams était une plutôt bonne surprise dans un genre où il est difficile de surprendre, à savoir le found footage, mais son budget de 25 millions de dollars lui permettait bien des choses. Préparé dans le plus grand secret, 10 Cloverfield Lane débarquait en 2016. Nouveau genre, nouveau style, nouveaux personnages, des liens pas franchement épais, mais finalement le même univers, pour un huis clos assez oppressant et qui fonctionnait. Le film était même meilleur à mes yeux. Puis 2018, voilà que The Cloverfield Paradox débarque directement sur Netflix le 4 Février. Encore une fois, un nouveau genre, nouveau style, nouveau lieu, de nouveaux personnages. Et même une autre époque, le film se déroulant en 2028. Les liens avec les deux précédents films ? Encore plus petits à mes yeux. Un nouveau réalisateur encore une fois est à la barre, c’est Julius Onah, réalisateur Nigérien qui signe là son second long métrage après une longue série de courts métrages. Après le huis clos dans une maison pour 10 Cloverfield Lane, The Cloverfield Paradox nous propose un huis clos dans l’espace. Est-ce que ça fonctionne, joue au même niveau que son prédécesseur ? La réponse est simple. Si The Cloverfield Paradox pourra divertir car il n’ennuiera pas, il est dans la saga Cloverfield le plus faible de la saga, la faute à une écriture qui manque de surprise, des personnages peu attachants ou même marquants, et des tentatives d’humour qui désamorce un peu trop le peu de tension qui aurait pu s’inviter dans le récit.

The Cloverfield Paradox manque de surprise clairement, si bien que quiconque aura vu quelques films de science fiction dans sa vie aura une grosse impression de déjà vu. Il y est question d’une équipe de scientifiques dans une station spatiale, essayant de faire fonctionner un accélérateur à particules pour produire de l’énergie pour notre bonne vieille planète Terre. Car en 2028 les choses vont mal. Très mal, tous les pays sont prêt à se foutre sur la gueule tellement ça va mal, l’Allemagne est prête à partir en Guerre, la Chine aussi, la Russie meurt de fin, les attentats se multiplient en Amérique. Tous les yeux sont donc rivés sur notre équipe internationale dans l’espace, une équipe peu marquante où l’on remarquera d’ailleurs la présence de Zhang Ziyi. Et, science fiction oblige, ce qui doit arriver arrive, alors que l’expérience va être un succès, quelque chose tourne mal, la station est endommagée, et les ennuis commencent. La Terre a disparue, des sons étranges parcourent le vaisseau, des choses disparaissent et j’en passe. L’horreur est dans la station, et la petite équipe, après juste 600 jours dans l’espace (ils ont l’air de la vivre bien d’ailleurs, trop bien), va tout tenter pour survivre et surtout pour retourner sur leur planète. Honnêtement, The Cloverfield Paradox aurait pu être bon. Avec 26 millions de budget (ou 45 selon d’autres sources), une belle photographie, des décors pas à tomber par terre mais qui tiennent la route, un casting tout à fait compétent, le réalisateur aurait pu jouer sur la claustrophobie, sur l’attente, la peur de ce qu’on ne voit pas. Surtout quand le scénario veut jouer sur les paradoxes temporels et les réalités alternatives.

Sauf que malheureusement, même si divertissant, The Cloverfield Paradox manque ce qu’il entreprend. Dès que les ennuis commencent, on se retrouve à pester contre les personnages. Un son déchirant et flippant parcourt la station, l’équipage en trouve l’origine présumée, et leur réaction « allez, on découpe le mur pour voir ce que c’est ? ». Je suis prêt à parier que dans ce cas là, 99% des gens auraient isolés le couloir. Ce n’est qu’un petit détail, mais qui annonce d’emblée tout ce qui va venir, à savoir, être efficace au détriment de la logique parfois, et surtout au détriment de la prise de risque. Quand un moment pourrait être trop grave ou même verser clairement dans l’horreur, le scénario ne peut pas s’empêcher de dédramatiser immédiatement avec quelques éléments comiques dans les réactions des personnages, ou dans les situations mêmes. Si bien que oui, parfois, je l’admet, j’aurais ri, mais pas parce que le film est drôle, mais parce qu’il ose se détruire en quelque sorte lui-même. J’aurais ri de ses mauvais choix en fait. Du coup, une petite histoire sans prétention, très clichée, dans son scénario, ses personnages. Quand au dernier acte, il m’aura laissé de marbre, jusqu’à son image finale qui me semble bien forcée et qui ne nous fait du coup rien ressentir. Malheureusement, ça ne s’arrête pas là, le quatrième film de la saga Cloverfield devant sortir au cinéma en Octobre…

Les plus

Un film divertissant
Le début intrigue

Les moins

Ultra cliché
Un déroulement classique
De l’humour qui nous déconnecte du film

En bref : The Cloverfield Paradox est le moins bon de la saga. Pas de tension, très cliché et prévisible, avec en plus un dernier acte pas glorieux… Il parvient malgré tout à divertir.

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