HIDDEN (Skjult) de Pal Øie (2009)

HIDDEN

Titre original : Skjult
2009 – Norvège
Genre : Thriller
Durée : 1h35
Réalisation : Pål Øie
Musique : Trond Bjerknes
Scénario : Pål Øie
Avec Kristoffer Joner, Cecilie Mosli, Bjarte Hjelmeland, Marko Iversen Kanic, Anders Danielsen Lie et Karin Park

Synopsis : Kai Koss revient malgré lui dans la petite ville qu’il a fui 19 ans auparavant. Devant régler une succession, il se trouve pris au piège d’une présence inexplicable qui semble ressurgir du passé.

Le cinéma de Pål Øie ne m’était pas inconnu, loin de là, j’avais même vu ces deux opus nommés Villmark, qui avait déjà pour le premier opus Kristoffer Joner dans le rôle principal. Pas le meilleur réalisateur au monde, ni même de la Norvège, mais un réalisateur qui aime le cinéma de genre et essaye toujours de privilégier l’atmosphère, même si on voit souvent par moment des bribes cherchant à copier ce qui se fait ailleurs (bordel, les jumpscares). Mais, un peu comme le cinéma d’horreur Japonais d’ailleurs, la Norvège ainsi que d’autres pays d’Europe de l’Est aiment privilégier l’ambiance. Et ça, ça me parle. Du coup, c’est tout heureux que j’ai commencé la vision de ce Skjult, renommé Hidden pour l’international, un thriller du réalisateur avec Kristoffer Joner, que l’on a pu voir également dans Next Door ou récemment The Wave. 1h30 après, si ce n’était pas un chef d’œuvre, et bien ça se tient, c’était divertissant, c’était comme les autres métrages du réalisateur. Une excellente ambiance, de bonnes idées, et quelques moments cherchant un peu trop à copier ce qui se fait en Amérique avec encore des jumpscares. Rares heureusement. Nous suivons donc ici Kai qui retourne dans une petite ville après la mort de sa défunte mère, afin de régler quelques soucis de successions. Sauf que le petit, il n’a pas que des bons souvenirs de jeunesse dans cette ville, ni dans cette demeure. Immédiatement, le réalisateur pose une ambiance. Une ambiance lourde, avec des silences lourds de sens, des plans lents et calmes, une photographie sombre très travaillée. Au début, il veut jouer avec nous. De manière pas forcément convaincante d’ailleurs.

Le réalisateur veut nous emmener dans des directions opposées, multiplier les possibilités dans son récit, et du coup, on ne sait pas trop devant quel produit on se trouve au début. Film dramatique sur comment surmonter des traumatismes de jeunesse ? Thriller sombre jouant sur l’arrivée du personnage dans une ville qui ne veut pas l’accepter en raison de son passé ? Ou bien tout simplement la voie de la facilité, un film de fantôme ? Car oui, on aura droit au lot d’apparitions furtives, et de jumpscares pas forcément réussi. Le début donne presque l’impression de vouloir bouffer à tous les râteliers, et du coup quelques moments pas forcément utiles sont ratés, car soyons clairs, Hidden n’est même pas un film de fantômes, ni un film à jumpscares d’ailleurs, et heureusement. Ces éléments parasites sont rapidement éloignés, pour recentrer le métrage sur ce qu’il veut être, à savoir un thriller sombre et d’ambiance. Et ça tombe bien, car ce côté là fonctionne très bien. Les lieux sont peu nombreux, mais Pål Øie sait les filmer pour faire son petit effet. Que ce soit la vieille maison délabrée, les quelques scènes dans l’hôtel avec son long couloir ou tout simplement la forêt envahie par la brume, c’est du beau boulot visuellement parlant. On aura même droit à certains moments en forêt plutôt inquiétants qui ne seront pas sans rappeler le premier Villmark. Sauf que Hidden, à proprement parlé, n’est pas un film d’horreur, mais plus un thriller d’ambiance. Un film qui sait parfois qu’une ambiance lourde et des plans marquants voudront dire plus de choses que de longs discours.

Ça aura marché d’ailleurs, à plusieurs reprises, j’étais persuadé que l’intrigue m’emmenait dans une certaine direction, puis dans la direction opposée, puis la fin nous offre une version, et même après cette fin, je me questionne encore. Le pouvoir des images, encore une fois. EEt du coup, ce Hidden donne clairement envie d’être revu, pour confirmer telle ou telle version de l’intrigue, et ça, c’est fort. C’est même hautement agréable. Mais oui malgré tout ça, malgré le gros travail sur l’ambiance, sur l’image et le son, et les acteurs plutôt bons, Hidden n’est pas parfait. Son plus gros défaut, déjà mentionné plus haut, c’est clairement sa première partie qui veut un peu bouffer à tous les râteliers, avec apparitions et jumpscares. Vouloir tromper le spectateur c’est bien, mais les ficelles sont malgré tout grosses et un peu trop appuyées. Surtout que le scénario, plutôt bien écrit, fait déjà du très bon boulot à ce niveau. Le visuel tente donc d’en rajouter assez inutilement une couche. Pål Øie veut clairement en faire trop. Et c’est dommage, car si sa mise en scène magnifie les décors avec de merveilleux panoramiques extérieurs (aidés par le format scope), elle se fait un brin plus facile et vulgaire à d’autres moments. Surtout que quand le film se bouge vraiment beaucoup, le réalisateur a l’air un peu paumé, hésitant entre le côté facile et vulgaire que je parlais précédemment et le côté beaucoup plus beau et lent du reste du métrage. Du coup, j’ai envie de dire que Hidden, c’est comme les deux Villmark, ça a le cul entre deux chaises, mais c’est parsemé de moments et d’une ambiance qui font que je les aime bien.

Les plus

Une très bonne ambiance
Ça sait prendre son temps
Le travail visuel et sonore
Une histoire plutôt intéressante

Les moins

Quelques éléments parasites
Parfois trop complexe pour rien sans doute

En bref : Hidden est un bon thriller d’ambiance, même si par moment, il tente d’en faire beaucoup trop, de ratisser trop large. Il aurait du garder la simplicité et la beauté de ses meilleurs moments.

2 réflexions sur « HIDDEN (Skjult) de Pal Øie (2009) »

  1. Te voici dans une Norvegian mood 😉

    Je n’avais jamais jusqu’ici ouï dire qu’il existait un autre « Hidden » que celui dans lequel Kyle MacLachlan pourchasse un poulpe oesophagien, un de mes grands bonheurs cinématographiques de jeunesse ! Je prends bonne note de ce scandinave homonyme.

    1. Ah j’adore la Norvège, mais malheureusement, peu de choses nous arrivent venant de là-bas, il faut souvent se tourner vers l’import, et encore, c’est limité aussi (car parfois, ça sort en Allemagne, mais Norvégien sous titré Allemand, pas trop possible).
      J’aime beaucoup le « Hidden » de Jack Sholder également. D’ailleurs je l’avais revu, et avais noté une des premières apparitions (même si caméo) de Danny Trejo dans la scène du carnage du poste de police. Forcément, il jouait un détenu 😀

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