Through the Woods (2016 – Survival – Playstation 4)

THROUGH THE WOODS

2016
Studio : Antoganist
Editeur : 1C Publishing EU
Genre : Ah la Norvège !
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : PC, Playstation 4

Synopsis : Sur la côte ouest de la Norvège, une femme veuve nommée Karen vit dans une cabane dans les bois avec son fils Espen. Cependant, malgré les avertissements de Karen, Espen se dirige vers une vieille jetée et disparaît soudainement. Karen court après et découvre qu’un vieil homme mystérieux, Erik, a enlevé Espen et l’emmène sur une île mystérieuse en bateau. Karen part à la recherche de son enfant.

Ceux qui me connaissent le savent, j’adore la Norvège, j’en parlais encore il y a deux jours. Leur cinéma, leur culture, leurs mythes. C’est un pays qui m’attire. Du coup, quand un film Norvégien sort, j’accours, peu importe s’il se fait classique et un peu américanisé comme avec les slashers Cold Prey ou Villmark, ou qu’il utilise le folklore typique du pays, comme The Troll Hunter ou Thale. Mais dans le monde du jeu vidéo, la culture Nordique, les créatures de ces pays là, c’est rare. Très rare, voir même inexistant. Du coup, rien qu’avec un petit trailer, Through the Woods, sorti fin 2016 sur PC et en Mai 2018 sur Playstation 4 m’avait déjà conquis. Il faut dire que jouer une mère de famille à la recherche de son fils, perdue de nuit dans une forêt où le danger rôde et peut attaquer sans prévenir, ça me plaisait. L’ambiance, autant visuelle que sonore, allait clairement dans mon sens. Et malgré de gros défauts, l’aventure ne m’aura pas déçu. Car il faut avouer que le début fait plutôt peur. Ça tombe bien, car l’introduction nous permet de nous habituer au gameplay, au concept du jeu, mais à ses quelques défauts souvent présents. Car si le jeu bénéficie d’une direction artistique très jolie, il faut avouer que les personnages eux, graphiquement, ou même en terme d’animation, ben… c’est moche. Les textures des personnages sont parfois grossières, l’animation pas terrible, quand on monte un escalier on peut souvent voir nos jambes traverser les marches. Et comme l’aventure commence de jour, forcément, ça se voit encore plus. Fort heureusement, après cette rapide introduction des deux personnages, nous prenons le contrôle de la mère, et après l’enlèvement de notre fils, nous voilà sur une île.

Là, l’aventure peut vraiment commencer. La nuit commence à tomber, on panique, on recherche notre fils, on ne sait pas où aller. Les quelques défauts passent alors inaperçus et on rentre clairement dans le jeu. On fait quelques pas, on hésite, puis on prend un chemin en apercevant quelques maisons de bois au loin. Content, on se met à courir, on avance, et puis on découvre un village. En ruines, sans habitants. Quelques notes nous en apprennent plus sur la culture de cette île, sur les créatures qui pourraient y roder. On comprend vite que l’île et son exploration ne sera pas forcément de tout repos, mais des traces du passage de notre fils nous force à continuer. Une grotte est non loin de là, on s’y aventure, et on ressortant, il fait nuit. L’aventure peut alors véritablement commencer ! Through the Woods va nous demander durant cinq chapitres de nous y retrouver sur cette île, contenant notamment des grottes, des forêts et quelques villages. Le but étant bien entendu de suivre les traces de notre fils et de le retrouver. On pourrait dire dans les faits qu’il s’agît ici d’un jeu d’atmosphère, et un particulièrement réussi par ailleurs. À savoir qu’il n’y aura ici aucun jumpscare non. C’est l’atmosphère qui fait tout le boulot. Ça, et l’obscurité constante. Car si notre personnage a bien une lampe torche, que l’on peut allumer et éteindre quand on veut d’une pression sur le joystick droit, nous sommes malgré tout au milieu de la forêt, et donc dans le noir quasi complet, à l’exception de la lueur de la lune.

Du coup, l’atmosphère fort réussie du titre, additionnée à l’obscurité, ça fonctionne du tonnerre. On se met facilement à avoir peur de la chose la plus simple au monde : ce qu’on ne voit pas. Le jeu sait ménager son ambiance, et sait surtout laisser au joueur le temps de profiter de l’aventure. À savoir qu’il ne faudra donc pas courir comme un dératé pour fuir un danger (et ainsi également louper des notes importantes pour l’histoire et pour le folklore), mais bel et bien explorer un minimum. Et de toute façon, pour peu que vous jouiez comme je l’ai fais dans le noir complet avec le son à fond (et la VO Norvégienne, le jeu proposant également des voix anglaises), vous n’aurez vraiment pas envie de courir dans ses bois, mais plutôt d’avancer prudemment. Non pas en réalité que le danger soit donc constant, nous ne sommes pas dans un jeu comme Outlast 2 (ah, la frustration), mais le danger peut-être partout, puisque l’on avance constamment vers l’inconnu durant tout le jeu, soit environ 5 ou 6h, suivant si vous fouillez tout, et si vous mourrez souvent ou pas. Car oui, si Through the Woods n’est pas un jeu de fuite à la Outlast 2, il n’est pas non plus un Walking Simulator façon Layers of Fear. Le joueur pourra mourir. Le joueur, aidé par les informations trouvées dans les notes, saura comment faire pour s’en sortir face à tel ou tel ennemi. L’appréhension sera notre pire ennemi pendant une partie de l’aventure, mais des créatures errent également dans la forêt et n’hésiteront pas à nous tuer.

À ce titre d’ailleurs, rajoutons également à la liste des défauts du jeu l’animation de game over. Certes, cela part d’une idée suggestive et plutôt sympathique, allant d’ailleurs très bien avec le style du jeu, mais dans les faits, sur mes 4 ou 5 morts durant tout le jeu, l’animation aura toujours été buggé avec des éléments traversant le décors pour se retrouver on ne sait pas trop où. Malgré tout comme vous le remarquez sans doute, les défauts énoncés sont pour la plupart des petits détails techniques qui n’auront au final jamais nui à mon immersion ni à la qualité de l’aventure. Car l’aventure, bien que courte (mais plus long aurait sans doute été… trop), est prenante d’un bout à l’autre, et une fois la nuit tombée, on ne lâche plus le stick, entre l’envie d’en savoir plus sur les mythes et donc le fin mot de l’histoire, et l’atmosphère bien pesante qui s’est abattue sur nous en même temps que la nuit. En soit, le danger n’est pas permanent, et les ennemis pas forcément très nombreux (pour ne rien gâcher, je ne parlerais que du premier ennemi), mais ils sont imposants, bien trouvés, et leur première apparition fait la plupart du temps son petit effet. Le premier ennemi donc, à savoir le troll, m’aura rappelé bien des souvenirs (The Troll Hunter), et forcément, pour l’éviter, il faudra plutôt se faire discret, ne pas courir, ne pas utiliser sa lampe. Tandis que par la suite, d’autres ennemis feront leur apparition et réagiront totalement différemment. Pour notre plus grand plaisir. À ce niveau, c’est le second ennemi du jeu qui m’aura le plus marqué, et même donné quelques frissons.

Comme dit plus haut, si le bestiaire n’est pas énorme, il fait tout à fait le travail, et vu la durée de l’aventure, il varie assez bien les plaisirs. Certains gros jeux AAA pourraient en prendre la graine (hein Resident Evil 7 et tes 3 malheureux ennemis). Et ce bestiaire, il fonctionne ici totalement grâce à la direction artistique et sonore du titre, qui sont tous les deux de haute volée. Visuellement, malgré les couacs sur les personnages et certaines animations, ça fonctionne du tonnerre. Les décors sont beaux, les effets de lumières saisissants, entre la lampe torche, puis une vraie torche enflammée plus tard. On a véritablement l’impression de s’enfoncer dans les ténèbres uniquement armé de notre lumière. Même les moments de calme ont ce petit quelque chose qui nous scotche à notre écran. Et il faut dire que l’ambiance sonore, que ce soit les nombreux bruitages, les sons émis par les monstres, ou bien les musiques composées par Dan Wakefield font de l’excellent travail. Ça nous plonge immédiatement dans l’ambiance flippante et parfois pleine de tristesse du titre développé par le studio Antagonist. Seule la fin, logique mais arrivant de manière un peu trop brute, m’aura laissé véritablement sur ma faim. Sans pour autant me décevoir, puisque l’envie de repartir à l’aventure se fait sentir, déjà. Through the Woods, c’est un jeu que je conseille vivement, du moins à ceux qui préfèrent l’ambiance aux jumpscares, le doute et le stress à l’accumulation d’effets, la simplicité d’écriture à l’absence de subtilité. Un jeu prouvant que des idées bien huilées permettent de pardonner quelques défauts techniques.

Les plus

Une superbe ambiance
La peur de l’inconnu
Une aventure courte mais intéressante
Les jeux de lumières
Le bestiaire sympathique

Les moins

Quelques bugs
Les personnages, en terme d’animation et graphismes

En bref : Dans le fond, malgré des défauts évidents, Through the Woods est une petite perle indépendante qui nous plonge dans le folklore Nordique, et le fait plutôt bien. Même si l’aventure est courte, elle est plaisante tout du long et quelques moments feront bien frissonner.

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