This is the Police 2 (2018 – Gestion et Tactiques – Playstation 4)

THIS IS THE POLICE 2

2018
Studio : Weappy Studio
Editeur : THQ Nordic
Genre : Gestion de commissariat
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : PC, Playstation 4, Xbox One, Switch, Linux

Synopsis : Jack Boyd a échappé à la justice. Mais alors qu’il se la coule douce dans une maison louée dans la ville de Sharpwood, il se fait arrêter et finit par aider le shérif Reed en échange de sa liberté.

Avant toute chose, je tiens à signaler que je n’ai jamais joué au premier opus, du coup tout sobrement intitulé This is the Police. Cela n’a jamais dérangé mon expérience de jeu, les quelques éléments importants de l’intrigue du premier jeu étant bien exposés sans pour autant nous donner de longs résumés. This is the Police 2, c’est donc le petit jeu découvert au hasard, et après lecture du genre et des différentes mécaniques de gameplay, comme la gestion d’un commissariat, du personnel, et des assauts tactiques, je me suis lancé dans l’aventure. Aventure qui m’aura au départ donné du fil à retordre. Car This is the Police 2 commence par ce que j’appellerais un extrêmement long tutorial blindé de scènes de dialogues au rythme lent (pas longuet hein, juste lent), et qu’avoir débuté le jeu lors de journées plutôt fatigantes, ce n’était clairement pas le bon plan. Quand pendant un peu plus d’une heure, le jeu enchaîne dialogue sur dialogue pour bien nous placer l’intrigue et ses différents personnages, avec des petits tutos concernant la gestion et les assauts, le temps peut paraître long. De même, pour les assauts tactiques, rappelant clairement le jeu Xcom, je tiens à signaler que n’étant pas franchement habitué à ce genre de jeu, This is the Police 2 m’aura offert de sacrés pics de difficulté par moment. Si bien qu’une fois l’aventure terminée et toutes les mécaniques assimilées, une seconde partie lancée ce sera avérée tellement plus simple, plus intuitive, et moins hésitante. Car This is the Police 2, et c’est dans le fond tout à son honneur, essaye de faire beaucoup de chose. Sans doute beaucoup trop d’ailleurs. Car d’une part, certains éléments seront donc souvent laissés en arrière plan, et d’autre part, cela fait beaucoup à assimiler pour le nouveau joueur qui débarque.

Dans le fond, This is the Police 2 est un jeu avec une histoire très importante. On pourrait presque dire un jeu qui se focalise beaucoup sur son histoire, bien que celle-ci soit incroyablement linéaire (un seul chemin, une seule fin possible à l’exception de quelques game over). Dans une ambiance pouvant rappeler Fargo (des flics, pas mal de crimes, une ville paumée et enneigée), This is the Police 2 montre toutefois rapidement une influence allant plus chercher du côté de Tarantino. Oui je vous disais que ça parlait en réalité beaucoup au début du jeu, mais pas seulement. Avant certaines journées de travail, à des moments importants de l’histoire, les personnages sont parler, beaucoup, beaucoup trop, de tout et de rien parfois, si bien que certaines scènes paraissent néanmoins un poil longues, dés lors que les dialogues s’éternisent et ne concernent plus le cœur de l’intrigue. Pire, en voulant en faire trop et traiter de beaucoup de sujets, le scénario et surtout les dialogues se mordent un peu la queue en n’allant pas au bout de leurs sujets. Un exemple est frappant dés le début de l’aventure avec le shérif Lilly Reed qui a beaucoup de mal à se faire respecter par les policiers, souvent masculins. On se dit que le jeu va développer un propos social et sexiste sur ce milieu là. Sauf que non, dés que Jack Boyd, héros de l’aventure que l’on « dirige » entre en scène, Lilly se retrouve en arrière plan, vulgaire personnage secondaire qui ne sera quasi plus développé. Tout le propos social ou autre est alors éclipsé, et l’intrigue se resserre seulement sur Jack. Qui heureusement, est un personnage très intéressant et travaillé. Tiraillé en permanence entre sa justice, son travail, les escrocs qui le manipulent ou qu’il cherche à manipuler, Jack est l’élément central du scénario, et le seul véritablement développé.

Sauf que comme dit plus haut, This is the Police 2 n’est pas un jeu narratif, les choix sont limités, et il n’y a qu’un seul chemin possible, à l’exception de game over. Certains moments nous laissent l’impression d’avoir un choix, mais ce ne sera en réalité pas du tout le cas. Mais donc, This is the Police 2 est avant tout, en réalité, un jeu de gestion. Tous les jours, Jack Boyd s’en va au commissariat, va choisir le personnel qui va travailler en fonction de leur barre d’endurance, et répondre aux appels très divers, allant du vol de voiture, troubles à l’ordre public, viol, tentative de suicide, prise d’otages, prostitution, altercation dans un bar et j’en passe. Les situations sont nombreuses. À chaque appel, il faudra envoyer un ou plusieurs agents pour atteindre le nombre de points requis pour l’appel (points que l’on gagne en répondant à des appels et en réussissant à ramener l’ordre), et après réussir à gérer la situation en fonction des choix proposés. Là, il faudra pour chaque action choisir l’officier de police adéquat. Vouloir passer discrètement derrière un truand avec un officier n’ayant aucun point de discrétion est le meilleur moyen de voir notre coupable s’échapper, et notre agent finir quelques jours à l’hôpital. Il faudra donc faire attention, et surtout prévoir d’envoyer des officiers variés en compétences et en équipements pour répondre aux appels.

Et surtout, faire les bons choix et avoir de l’équipement solide à chaque fois évitera de futurs soucis, puisque si le jeu commence de manière simple, avec des appels nécessitant peu de points (du 190 points, alors que notre meilleur officier a déjà 300 points), ça se corse très rapidement lors de la seconde moitié du jeu, avec des appels nécessitant un nombre de points énormes (parfois 3000). Du coup forcément, avoir deux gros appels tombant en même temps alors que l’on ne peut répondre qu’à un appel en y envoyant déjà tous nos agents, cela n’est pas sans incidence. Car à chaque fin de journée, nous recevons des pièces pour chaque suspect arrêté ou tué, mais en perdant pour chaque suspect s’échappant et chaque civil tué. Et si l’on joue mal trois jours de suite, notre brave Lilly va appeler le FBI et c’est le game over. Ah oui, ça calme ça quand arrivé en moitié de jeu, on se dit que l’on n’a pas franchement bien joué durant toute la première partie et que l’on va en chier sévère. Heureusement, le jeu permet de relancer une partie au jour de notre choix, mais tout de même. Ajoutons à cela des faux appels qui sont là pour nous faire perdre du temps, certains flics qui viennent parfois travailler bourrés et vont avoir un accident de la route, et on se dit que l’aspect gestion est assez poussé, mais assez punitif sur la durée. À côté de tous ces petits appels, il y aura aussi deux autres éléments de gameplay. Le premier, simple, sera des petites enquêtes. Il suffira de reconstruire des événements pour amener le bon coupable devant le tribunal. Simple, mais prenant du temps, puisqu’il faudra envoyer des agents travailler sur ses enquêtes.

Mais le gros morceau, ce sera les missions tactiques, souvent des assauts lancés sur un gang, ou alors pour répondre à des situations particulières comme une menace à la bombe ou une prise d’otage. Dans un style donc à la Xcom, donc en vue isométrique avec des combats au tour par tour. Et autant au début, on se dit que ce sera facile, autant les situations se corsent en fonction des missions. Une mission avec une bombe devra par exemple se finir en un nombre de tour donné avant l’explosion, tandis qu’une prise d’otage devra se régler en mode ninja, car si l’ennemi nous repère, échec de la mission, les otages sont exécutés. Cela en tout cas permet de varier le gameplay, de varier les situations, et fera bien plaisir aux amateurs du genre. Surtout qu’il est possible de jouer ses assauts en tuant tout le monde, que ce soit au couteau ou à l’arme à feu (penser que recharger son arme équivaut à une action), ou bien en arrêtant tout le monde, en leur passant les menottes après les avoir assommés avec la matraque, ou bien après l’usage d’un gaz lacrymogène ou d’une grenade aveuglante. Bien entendu, capturer les ennemis au lieu de les tuer octrois beaucoup plus de points, et permet donc tout naturellement d’embaucher de nouveaux agents, ou d’acheter du matériel à la fin de la journée.

This is the Police 2 est donc assez complet, notamment avec ces morceaux de choix que sont la gestion du commissariat et les assauts tactiques. Oh, ai-je précisé qu’en plus, il faudra payer 20 000$ par semaine et que ne pas payer équivaut au game over également ? Mais oui, This is the Police 2 est un jeu punitif, très punitif, autant dans ces pics de difficultés lors de certains assauts que sur la durée avec des appels rapidement très nombreux et très couteux. Du coup, rien d’étonnant de voir le trophée pour atteindre la fin du jeu n’avoir été acquis mondialement que par 3,70% des joueurs. Le jeu est très dur, très punitif, le game over n’est jamais loin. Alors qu’ironiquement, This is the Police 2 n’est pas si long que ça, se déroulant environ sur un petit mois. Et vu la vitesse à laquelle les journées passent, c’est peu. Mais comme on pourra parfois passer jusque 3h (pour moi en tout cas) sur un seul assaut, cela contrebalance. Vous savez au moins dans quoi vous plongez. Quand à la technique, on ne va pas mentir, ce n’est pas la folie. Petit studio certes, et une patte graphique bien reconnaissable, mais laissant parfois à désirer. L’ambiance sonore alterne quelques morceaux punchy lors des journées avec un unique morceau assez stressant lors des assauts. Les doublages sont en soit corrects mais manquent souvent de punch. Peu mieux faire en terme de technique. Entre sa difficulté, ses moments frustrants, sa technique pas fameuse, This is the Police 2 est sans doute à réserver aux fans du premier jeu, et à ceux qui auront soit la patience, soit le talent pour s’en sortir. Pour finir, je tiendrais à rajouter que si le jeu contient peu de bugs (quelques bugs d’éclairages, notamment dans le dernier assaut), il aura eu tendance durant toute la moitié du jeu de planter assez souvent en fin de journée… juste avant le point de sauvegarde, ce qui est assez rageant quand on vient enfin de réussir une journée compliquée.

Les plus

Un contenu varié
De la gestion parfois assez poussée
Des assauts tactiques corsés
Beaucoup de thèmes abordés

Les moins

Mais de la gestion parfois punitive
Et des assauts parfois hyper difficiles
Beaucoup de thèmes peu développés
Quelques plantages

En bref : This is the Police 2 essaye de faire beaucoup de choses, et sur le moment, il fait plaisir. L’aventure est diversifiée et sait se renouveler. Mais il s’avère aussi bien dur et incroyablement frustrant plus il avance.

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