A.X.L. de Oliver Daly (2018)

A.X.L.

Titre original : A.X.L.
2018 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h38
Réalisation : Oliver Daly
Musique : Ian Hultquist
Scénario : Oliver Daly
Avec Alex Neustaedter, Becky G, Thomas Jane, Lou Taylor Pucci, Dominic Rains, Alex MacNicoll, Patricia De Leon et Eric Etebaru

Synopsis : Miles, jeune homme malchanceux, fait la rencontre d’un chien robot de conception militaire et se lie d’amitié avec lui. Lorsque les scientifiques qui l’ont fabriqué tentent de remettre la main dessus, Miles décide de protéger son nouveau compagnon avec l’aide de son amie Sara.

Avant toute chose, j’aimerais que l’on m’explique quelque chose. Pourquoi Netflix se sent obligé de tromper le spectateur en rajoutant devant certains films A Netflix Original alors qu’ils n’ont absolument pas produit le film ? C’est le cas ici pour ce A.X.L. produit par 3 sociétés qui n’ont rien à voir de près ou de loin avec Netflix. Ça ne change rien à la qualité (et aux défauts) du film mais cela m’énerve. Voilà, ça c’est dit. Maintenant, nous pouvons parler du film. Un film visant, grosso modo, on ne va pas mentir, le public adolescent actuel, en s’inspirant d’un autre film tout public des années 80, j’ai nommé Short Circuit. Vous vous rappelez de ce film, qui a eu d’ailleurs une suite, Appelez Moi Johnny 5 ? Ben j’adorais gamin. A.X.L. tente clairement d’être le Short Circuit des années 2010 en réalité, tout en surfant sur le succès (tout relatif, le film a ses détracteurs) de Chappie. Tout un programme. Pour cela, le réalisateur Oliver Daly, également scénariste, n’a pu récolter que 10 millions pour mettre en scène son métrage. Métrage adaptant apparemment son propre court métrage de 2015 nommé Miles. Le nom du personnage principal donc. A.X.L. nous raconte donc l’amitié entre Miles, un jeune peu doué pour les études mais doué pour la motocross et A.X.L., ou Axel pour les intimes, un chien robot programmé pour aider l’armée dans les conflits. Une machine de guerre donc. Pourquoi pas, Short Circuit a réussi ça par le passé, et Chappie a également réussi sur le même sujet à rendre son robot attachant. Et avec son budget réduit, on est en droit d’attendre un traitement plutôt intimiste du sujet, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Mais à l’écran, c’est une autre histoire, puisque la sauce a bien souvent du mal à prendre, la faute à de grosses fautes de goûts, des CGI trop présents et pas toujours réussis, et une certaine parasse d’écriture qui ne parvient jamais à cacher que le film s’adresse en particulier aux adolescents et jeunes adultes. D’ailleurs, ce n’est pas une surprise, ma copine a été réceptive au film, bien qu’elle ai vu et appréciée Chappie. Par contre oui, elle est trop jeune et n’est pas assez branchée cinéma pour avoir vue Short Citcuit. Une erreur à réparer un jour ? L’occupation principale de notre héros sera donc les courses de motocross, car les sportifs, ça plait, et le film se focalisera, en plus bien entendu de sa relation avec le chien robot du titre, sur une romance. Aie. Dans son écriture, A.X.L. est un film bourré de clichés, et qui ne cherche jamais à surprendre le spectateur. Un adolescent seul, un méchant adolescent bad guy, la romance avec une fille qui forcément a un lien avec le méchant adolescent pas gentil, un toutou robot tantôt bien fichu tantôt approximatif (mais vu le budget, pouvaient-ils faire mieux ?), quelques gentils gags pour détendre l’atmosphère, et forcément, le créateur du robot, geek un brin cliché et stéréotypé qui en rajoute souvent des tonnes, ce qui lui retire toute crédibilité. Même dans le traitement de son robot, A.X.L. ne propose pas de grandes surprises, puisqu’il suit un arc narratif déjà utilisé et bien prévisible, avec la découverte du chien pouvant potentiellement être une menace, puis la confiance, l’attachement, le rebondissement et le final avec une belle preuve d’amitié. Est-ce que cela fait de A.X.L. un mauvais film ? Non, il reste divertissant, mais je ne suis pas forcément le public visé pour le coup.

Mais la vision du métrage n’est pas forcément désagréable, même si on regrette que le film soit vraiment si propre sur lui. Que ce soit avec l’antagoniste adolescent véritable tête à claque ou le constructeur du chien, jamais le film ne nous récompensera en les faisant souffrir. Alors je ne demandais pas au robot de les massacrer comme dans un film gore, mais un brin de folie aurait été bienvenu. Dans son traitement, le sujet en reste aux clichés et ne veut absolument jamais s’en éloigner, préférant la sécurité à l’audace. Quand au robot en lui-même, sans aller jusqu’à dire qu’il est le point faible du métrage, et bien le choix du chien super agile et qui ne parle pas et à double tranchant. Chercher à le faire agir comme un vrai chien est une bonne idée, mais au final, le priver de parole empêche tout développement, et même tout attachement envers l’animal. En faire une machine au départ de guerre, meurtrière, agile, c’est cool sur le papier, mais au final jamais le chien ne se servira pleinement de ses capacités meurtrières, même quand il a toutes les raisons de le faire. Par contre, la bête est agile, mais dévoile des CGI de qualité bien variable suivant les plans. A.X.L. ne surprend jamais, il sera oublié aussi vite qu’il est regardé, et il demeure une déception. Totalement regardable, mais totalement anecdotique.

Les plus

Court et divertissant
Pour le budget, pas trop mal emballé

Les moins

Visant trop le public adolescent
Cliché et prévisible dans le genre
Des CGI à la qualité variable

En bref : En prenant un peu de Chappie et beaucoup de Short Circuit, A.X.L. n’arrive pas au même résultat. Il lui manque un scénario plus développé et adulte, un robot plus attachant, et sans doute un vrai regard de réalisateur.

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