THE BRAIN de Ed Hunt (1988)

THE BRAIN

Titre original : The Brain
1988 – Etats Unis / Canada
Genre : Horreur
Durée : 1h31
Réalisation : Ed Hunt
Musique : Paul Zaza
Scénario : Barry Pearson
Avec Tom Bresnahan, Cynthia Preston, David Gale, George Buza, Christine Kossak, Bret Pearson et Bernice Quiggan

Synopsis : Le docteur Blakely a un show télévisé appelé Independent Thinkers, un programme scientifique et religieux. Mais il ne fait pas penser son audience plus indépendamment. Avec l’aide d’un organisme alien en forme de cerveau, il essaye de contrôler l’esprit de la population.

The Brain, je dois bien avouer que je n’en avais jamais entendu parler. Merci donc à Shout Factory d’avoir édité ce titre méconnu aux States dans une magnifique copie HD. Donc, The Brain. Film coproduit entre le Canada et les Etats Unis en 1988, il s’agît d’un film de Ed Hunt, réalisateur plutôt méconnu par ici, mais qui a déjà une petite carrière dans le genre. Il avait signé par exemple en 1981 Les Tueurs de L’Éclipse (Bloody Birthday), très sympathique bobine, sur laquelle il collaborait déjà avec le scénariste Barry Pearson. Pas parfait, mais un film de gamins tueurs, avec une ambiance sympathique, je valide. Oui je suis comme ça, je n’aime pas les gosses de toute façon. Pour The Brain donc, c’est une toute autre histoire, puisque le duo de réalisateur et son scénariste ne livrent pas une bobine d’enfants tueurs, mais une série B un peu rentre dedans qui semble continuer des thèmes tels que ceux abordés par Cronenberg sur Videodrome. Le contrôle de l’esprit via la télévision, tout ça tout ça. D’ailleurs, en sortant de la vision, je me suis demandé ce que le film aurait été si Cronenberg l’avait réalisé, mais c’est une autre histoire. Car bien que série B sympathique, The Brain demeure une simple petite série B, parfois un peu fauchée et maladroite malgré pas mal de bonnes intentions. Par contre, il est assez amusant de voir au casting du métrage David Gale, qui après avoir voulu contrôler des corps réanimés dans le fameux Re-Animator de Stuart Gordon à coup de lobotomies, se retrouve encore ici à jouer le docteur qui cherche à contrôler l’esprit des gens. Mais ce coup-ci, avec l’aide d’un cerveau géant Alien, qui en plus bouffe le casting, rien que ça. On nous invite ici à suivre les aventures d’un jeune anti héros, farceur, avec de mauvaises notes en cours (comme dans un certain Le Blob datant de la même année), qui alors qu’il est envoyé au centre du docteur Blakely, va très rapidement comprendre que quelque chose cloche.

Entre hallucinations, docteurs fous qui le poursuivent et n’hésitent pas à éliminer des témoins à gros coups de haches dans la face, et un fameux cerveau géant se nourrissant des pensées des gens et grandissant à vu d’œil, jusqu’à avoir une tête carrément, il faudrait être bête pour ne pas se rendre compte que quelque chose cloche. Surtout lorsque l’on voit notre docteur arriver vers nous intégralement nue. Et contre toute attente, malgré un budget sans doute bien bas, The Brain fonctionne et s’avère une très solide série B. Il faut dire que le film déborde de bonnes intentions, et parfois d’idées visuelles forts sympathiques. Tout n’y est pas parfait, mais on va y revenir. Car ça commence fort en tout cas, avec une séquence d’hallucination, cash en ouverture, à coup d’ours en peluche prenant vie et pleurant du sang (du Fulci pour ours en peluche ?), murs d’une pièce qui rétrécissent, et tentacules géantes traversant les murs (non, ce n’est pas un hentai). Ça commence fort, si bien que la suite, un brin plus classique, a de quoi décevoir. Oui, notre héros, il est bien classique, il a son intérêt amoureux qui parfois est un peu cruche (mais le héros aussi je vous rassure). Tardivement dans le film, notre héros dira clairement à sa copine de ne pas regarder la télévision pour ne pas se faire laver le cerveau, et cette cruche, elle finira par le faire, et notre héros se demandera pendant de trop longs instants ce qui aurait bien pu se passer… Des petites erreurs, dans les personnages classiques ou un peu trop transparents (le docteur joué par David Gale) un peu trop en arrière plan, dommage), avec des acteurs pas toujours au top, ou parfois même dans sa narration, mais qui ne retire en rien au plaisir du visionnage.

Car The Brain est généreux. En hallucinations, en gore parfois quand notre cerveau se met à bouffer des gens. Et l’ensemble est plutôt bien emballé par Ed Hunt, aidé par la partition musicale de Paul Zaza (la saga du Bal de L’horreur, Blown Away), très sympathique et nous ramenant clairement dans ces bonnes vieilles années 80. En fait oui, on pourrait reprocher à The Brain de ne pas toujours avoir eu le budget de ses ambitions, car il veut nous raconter et nous montrer des choses, et lors de certaines scènes, on sent que Ed Hunt est très appliqué, et a même une approche très clinique du cadrage, mais à d’autres moments, ça fonctionne moins. On pourra citer la poursuite en voiture, un peu trop molle pour convaincre (mais pas catastrophique non plus), ou encore quelques plans extérieurs à la photographie un poil moins travaillée, et même quelques clichés persistants du genre (l’héroïne vierge qu’il faudra sauver et qui offre sa virginité à un moment critique). Mais The Brain transpire la bonne humeur, va très vite dans ce qu’il raconte quitte à se foutre des quelques incohérences, et se fait au final plus intéressant qu’il n’y paraît. Une petite perle injustement oubliée et boudée en France ? Nous n’irons peut-être pas jusque là, mais une bobine tout à fait recommandable pour tous les amateurs du genre.

Les plus

Une série B généreuse
Un message derrière
Une ambiance agréable
Pas mal d’idées sympathiques

Les moins

Parfois un peu trop fauché
Quelques aspects bancals

En bref : The Brain plaira à tous les amoureux des séries B des années 80. Il contient tous les tics de son époque, certains de ses clichés, mais a une ambiance particulière qui saura séduire, en plus d’être très généreux dans ce qu’il entreprend, et très rythmé.

6 réflexions sur « THE BRAIN de Ed Hunt (1988) »

  1. ça m’a l’air très sympathique tout ça. J’avoue que je ne connaissais pas non plus. Vu les compétences affichées par la toubib, je ne dis pas non pour une consultation, si j’ai du temps de cerveau disponible.
    Encore un bien chouette article.

  2. Merci pour la découverte ! Ce cerveau là m’a l’air bien plus cul et gore que celui de la planète Arous… Ta chronique fait envie, tout comme tes généreuses captures (ah, la trogne du docteur maboul de « Re-Animator » !). Kiffant la série B des 80’s, va falloir que je me le chope, celui-ci.

    1. De rien 😉 Si l’absence de sous titres ne te dérange pas (sauf sub Anglais), il est facile à trouver maintenant aux States. Mais je crois qu’en France, rien depuis l’ère de la VHS. Et ça fait toujours du bien de replonger dans cette ambiance 80s.

    1. Shout Factory nous gâte souvent de biseries oubliées lors de ses sorties BR aux States, du coup je guète tout ce qui peut me paraître intéressant. Un peu fauché, mais néanmoins fait avec sérieux et avec des idées, du coup je valide 😉

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