Titre original : An American Werewolf in London
1981 – Etats Unis / Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h37
Réalisation : John Landis
Musique : Elmer Bernstein
Scénario : John Landis
Synopsis : David Kessler est le seul survivant de l’agression d’un animal féroce qui a tué son ami Jack dans le nord de l’Angleterre. Transféré à l’hôpital de Londres sous la direction du docteur Hirsch, l’américain essaye de reprendre des forces avec l’aide d’une jeune infirmière, Alex, qui l’accueille bientôt chez elle. En proie à des hallucinations, il reçoit la visite de Jack, revenu d’entre les morts pour lui annoncer une terrible nouvelle : il serait atteint de lycanthropie.
Si le début des années 80 marque l’arrivée massive sur les écrans de la mode des slashers, 1981 marque également l’arrivée, ou plutôt le retour d’un monstre sacré du cinéma d’horreur avec deux métrages, ayant la particularité de mélanger dans les deux métrages l’horreur et l’humour. Oui, il y a eu Hurlements de Joe Dante, dont les effets spéciaux sont signés Rob Bottin (le protégé de Rick Baker), et Le Loup-Garou de Londres de John Landis, avec justement Rick Baker aux effets spéciaux. Pourtant, l’idée du métrage arrive à John Landis plus de 10 ans plus tôt, alors qu’il n’était qu’assistant de production, alors en Yougoslavie. Son idée, il la gardera de côté pendant dix ans donc, réalisant alors des comédies lui assurant le succès, jusqu’à The Blues Brothers en 1980. Il lance alors son film de loup-garou avec un budget de 10 millions. Son scénario ne sera pas du goût de tous, de nombreux financiers trouvant le métrage trop sanglant pour une comédie mais trop drôle pour un film d’horreur. Qu’à cela ne tienne, Landis croit en son film. Et il a bien raison, car avec Le Loup-Garou de Londres, il réussit plusieurs exploits. Le premier, souvent comparé à Hurlements, est la prouesse de ses effets spéciaux, bien que finalement, les deux métrages n’ont aucunement le même but, le Loup-Garou de Londres faisant le choix de se focaliser sur la souffrance du personnage lors de sa transformation avant de nous montrer un loup avançant à quatre pattes.
Là où dans Hurlements justement, le personnage aime et veut la transformation, et finira en loup avançant comme un humain, sur ses deux pattes arrières. Le second exploit de Landis est d’apporter un peu de sang neuf au mythe du loup-garou. Ici, il n’y a pas que le loup, mais également ses victimes, traversant le film comme des morts-vivants, ne pouvant qu’errer, tourmentant ainsi leur « tueur ». Cet ajout permet à Landis d’appuyer un autre aspect de son récit, c’est-à-dire sa partie dramatique. Ici, nous suivons David, un jeune Américain, attaqué un soir de pleine lune en pleine lande anglaise avec son ami, qui périt. Alors que la bête est tuée, David est emmenée à l’hôpital. Traumatisé par cet événement, le drame continue pour lui lorsque son ami vient lui rendre visite, son état se dégradant de jours en jours. Perte de son ami, perte de sa santé mentale, et en plus, on lui annonce qu’il a été blessé par un loup-garou, mort, et qu’il est donc le dernier de la lignée. Il sera donc hanté par chacune de ses victimes et tuera chaque nuit de pleine lune jusqu’à sa mort.
John Landis parvient l’exploit de mixer ses trois genres sans que jamais l’un ne vienne faire tache. L’humour est présent mais n’abuse pas de ficelles faciles, ni de gags lourds. Certes le spectateur ne va pas rire aux éclats, mais il aura à plusieurs reprises un large sourire au visage. Le drame lui, permettant à l’intrigue d’évoluer, fonctionne parfaitement sans jamais en faire trop. Et l’horreur bien entendu, outre la fameuse scène de transformation aujourd’hui célèbre, fonctionne à merveille, les errances nocturnes du loup-garou étant souvent tendues, et ce dès la magnifique attaque d’ouverture. Landis filme ses scènes d’horreur de manière crue et frontale, et n’hésite pas dès qu’il le peut à étirer ses plans en longueurs, rendant la tension et la prouesse technique des effets spéciaux encore plus impressionnantes. Si bien que malgré une sortie plusieurs mois après Hurlements, Le Loup-Garou de Londres impressionna le public, et Rick Baker en gagna des prix. Le métrage n’est pas parfait pour autant. Si les effets spéciaux sont impressionnants, j’ai personnellement toujours un peu de mal lorsque la bête se déplace à quatre pattes au final, lui faisant donc perdre son côté « humain ». De plus, si l’humour fonctionne parfaitement, tout comme le drame de David et son histoire d’amour avec l’infirmière, on pourra regretter le rôle des deux flics, peu utiles au récit.
Les plus
De bonnes notes d’humour
La transformation
Quelques bonnes scènes de tension
D’excellentes idées dans le scénario
Les moins
Les deux flics
Le loup est à quatre pattes
En bref : Film culte, Le Loup-Garou de Londres fonctionne toujours autant aujourd’hui en mélangeant l’horreur, le drame et l’humour. La scène de transformation reste impressionnante.
« N’allez pas dans les landes, restez sur la route ! » Culte, génial, novateur : le film qui – avec le « Hurlements » de Joe Dante – a fait entrer le loup-garou dans la modernité, tout en rendant hommage à ses racines gothiques. La fameuse séquence de la transformation fait partie de ces moments qui vous marquent à vie (la progression, les détails, la souffrance, le réalisme). Gamin, j’étais impressionné. Aujourd’hui, je le suis toujours. Et puis, il y a cet équilibre miraculeux entre horreur et comédie. Du grand Landis. Rien à voir avec l’embarrassant « Loup-garou de Paris »…
Oh je suis toujours impressionné aujourd’hui, après je ne sais combien de visions en 20 ans voir plus.
D’ailleurs, amusant, mais le fils de John Landis, Max, devait réaliser un remake/relecture/film se déroulant à côté (les infos que j’ai trouvé hier soir ne sont pas hyper claires), sauf que scandale cette année dans la veine de Weinstein et compagnie, du coup projet plus ou moins avorté à moins que quelqu’un d’autre prenne la barre.
En ce qui concerne sa fausse suite à Paris, j’en ai un très douloureux souvenir avec son loup tout en CGI lors de sa première diffusion sur Canal +. Jamais reposé mes yeux sur la bête depuis, pas forcément tenté, même sous la torture ou la menace… Quoi que…. j’ai bien vu toute la saga Hurlements, donc à ce stade au final…
Je crois que je n’ai jamais autant ri que lorsque David essaie de se faire arrêter par la police !
Excellente chronique, comme d’hab, je me sens pousser les poils tout d’un coup.
Je sens que tu vas te faire une petite vision du film (again) prochainement 😉 Un film que je ne me lasse pas de revoir, j’en arrive même à chanter les nombreux morceaux à force.
Aurais-tu entamé une petite moondance en compagnie de Van Morrison ?
😉