Titre original : Zekkyou Gakkyuu – 絶叫学級
2013 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h17
Réalisation : Sato Tetsuya
Musique : –
Scénario : Miura Yuiko
Synopsis : Kana est une lycéenne ordinaire. Un jour, sa photo est sélectionnée par un magazine, et à cause de ça, Kana reçoit l’attention des autres personnes du lycée, en particulier Rio, qui va commencer à la maltraiter et abuser d’elle. Et bien entendu, il y a une légende dans ce lycée, un fantôme capable d’exaucer le vœu en échange de quelque chose d’important à ses yeux.
Screaming Class est un film étrange dans les faits, et beaucoup moins dans sa conception. Il s’agît bien évidemment d’une énième adaptation d’un manga, d’un film à très petit budget qui tente de bien faire les choses avec ce qu’il a. Screaming Class, ou Zekkyou Gakkyuu est donc une histoire classique se déroulant dans un lycée, où l’on va retrouver un peu avec tous les clichés du genre horrifique Japonais. À savoir la jeune fille dans un lycée martyrisée par ses camarades de classes, la méchante très méchante avec sa bande, et bien entendu, la légende du lycée sur un fantôme. Oui, tous les clichés habituels sont là pour ne pas bouleverser le connaisseur. Et jamais le film ne va dévier de ses rails passé son point de départ. On aurait pu penser par exemple à Hana-Dama de Satô Hisayasu, qui a un point de départ assez similaire et part dans des délires l’éloignant de la J-Horror traditionnelle, mais ce n’est pas le cas de Screaming Class. Nous faisons donc la connaissance de Kana (jouée par l’idole Haru, ou Kawaguchi Haruna pour ceux qui préfèrent, lycéenne comme les autres, passant le plus clair de son temps à subir les moqueries de ses camarades de classe, en particulier la petite bande dirigée par Rio (Hirose Alice). Et pendant quasi une heure, nous allons suivre son petit quotidien, à base de moqueries, de coups bas, et d’autres éléments que l’on n’oserait même pas faire à son pire ennemi…quoi que.
Cela va du produit bien dégueulasse déversé sur la pauvre Kana pendant qu’elle mange tranquillement cachée des yeux de tous, à l’humiliation pure et simple dans un karaoké, où des hommes vont abuser d’elle et que la jeune femme sera photographiée pour lui laisser un souvenir inoubliable malgré elle. Alors, je suis bien d’accord qu’il faut bien placer l’intrigue et les personnages d’un film avant d’en arriver au point de non retour, mais à ce niveau, Screaming Class fait un choix assez étrange, qui est de retarder le plus possible l’arrivée du fantastique, et donc du surnaturel dans son récit. Il le retarde, mais longtemps, très longtemps, si bien que le métrage prend le plus souvent des airs de drame en milieu scolaire que de véritable film fantastique. Cet aspect se retrouve être à double tranchant, puisque d’un côté, nous sommes surpris de voir l’élément plus ou moins commercial du métrage prendre autant de temps (après tout, la pochette est une pochette typique de film horrifique), autant le procédé peut également paraître un poil malhonnête. Le manga que adapté était-il pareil ? Bonne question. Avec sa courte durée en tout cas, Screaming Class n’a pas franchement le temps d’ennuyer son spectateur dans tous les cas, mais laisse un sentiment étrange en ce qui concerne son scénario, surtout que l’arrivée du fantastique dans le récit est plutôt discutable.
On ne va pas mentir même, malgré quelques très (trop ?) rapides scènes fantastiques, il faudra attendre la dernière partie pour voir cet élément en avant, et il n’est pas des plus convaincants, faisant appel à quelques effets spéciaux trahissant alors le très bas budget du film. Ce qui est certain, c’est que le film ne tente jamais véritablement d’être un film horrifique, se contentant d’être un drame. Jamais désagréable il est vrai, mais pouvant décevoir, et décevant quoi qu’il arrive. Par contre, à l’exception du final, le plus surprenant dans le métrage sera clairement sa technique. Avec un budget que l’on imagine ridicule, le réalisateur, Sato Tetsuya, au départ travaillant plutôt dans l’animation, livre un travail extrêmement propre, et bourré d’idées. C’est là d’ailleurs le plus gros point fort du métrage. La photographie est travaillée et ultra propre, la mise en scène en elle-même est plutôt solide, il y a pas mal d’idées de montage bien trouvées pour créer une ambiance assez particulière, autant dans les plans en eux-mêmes que dans l’utilisation du son, musique ou bruitage. C’est tout bête, mais il fallait bien ça pour donner une certaine identité au métrage et le différencier des autres films du genre (autant les drames en milieu scolaire que les films de fantômes, même si ici en arrière plan jusqu’à la fin). Ce côté original et bien troussé, il aura fonctionné sur moi. Ça ne fait pas du métrage un film à voir absolument, mais une petite bobine sympathique qui m’aura divertie pendant 1h17.
Les plus
Techniquement propre
Mise en scène bourrée d’idées
Des actrices assez convaincantes
Les moins
Le côté horrifique très en retrait
Quelques effets bien ratés
En bref : Screaming Class n’est pas exceptionnel, et n’invente rien. Il semble même vouloir se mettre son côté horrifique à dos en le retardant le plus possible et en évitant de faire peur. Par contre, il faut avouer que le film se regarde malgré tout avec plaisir, avec sa courte durée et l’inventivité dont faire preuve le réalisateur.
Un petit film pour ado nipponnes qui aiment se foutre la trousse… Je ne suis pas le cœur de cible, j’en ai peur.
Oui ça vise clairement un public adolescent. Pas dénué d’intérêt, visuellement j’entends, mais pas top. Dans le genre, mieux vaut rester dans le haut du panier avec les classiques que sont RING et tous les autres.