RAMBO LAST BLOOD de Adrian Gunberg (2019)

RAMBO LAST BLOOD

Titre original : Rambo Last Blood
2019 – Etats Unis / Espagne / Bulgarie
Genre : Action
Durée : 1h31 (montage US), 1h41 (international)
Réalisation : Adrian Gunberg
Musique : Brian Tyler
Scénario : Matthew Cirulnick et Sylvester Stallone
Avec Sylvester Stallone, Paz Vega, Sergio Peris-Mencheta, Adriana Barraza, Yvette Monreal et Genie Kim

Synopsis : Onze ans après les évènements en Birmanie, John Rambo vit dans l’ancien ranch de son père à Bowie, dans le comté de Cochise dans l’Arizona. Il gère les lieux avec Maria Beltran, une vieille amie, et Gabrielle, la petite-fille de Maria. Pensant y rencontrer son père biologique, Gabrielle se rend au Mexique mais elle est kidnappée par un Cartel de la drogue mexicain. Rambo va alors tenter de la sauver.

2019 fut l’année des suites, en particulier le dernier quart. Terminator Dark Fate, Star Wars épisode IX, Rambo Last Blood et j’en passe. Le point commun entre toutes ces suites ? Elles ne sont pas très bonnes. Terminator Dark Fate est un remake déguisé, incohérent et qui ne respecte pas sa mythologie, Star Wars ne sait pas où aller et accumule les bourdes. Et Rambo ? La suite de trop, inutile, pas fameuse, avec un personnage qui a bien changé, mais qui peut s’avérer malgré tout divertissante. Le moins raté du lot donc, même si on peut avoir un sentiment très amer envers lui, vu que John Rambo, le film précédent, réalisé par Stallone lui-même, semblait boucler la boucle et s’avérait être une fin satisfaisante. Ultra violent, mais finalement, à la fin, Rambo rentrait chez lui, dans un plan pouvant rappeler un des plans du premier film. Rambo avait enfin droit à un peu de repos. Mais Stallone ne veut pas lâcher ses personnages clés, et après un développement chaotique de plusieurs années, à coup de rumeurs, de scénario, d’annulation, de reboot, suite, remake, voilà donc Rambo Last Blood, en opposition avec le premier film donc, qui s’appelait dans sa langue natale First Blood (et non pas Rambo donc, puisque Rambo, c’est John Rambo, le quatrième opus. Vous suivez ?). John Rambo donc, vit dans son ranch avec Maria, une amie, et sa petite fille Gabrielle. Enfin, notre fameux gaillard vétéran du Vietnam a droit au repos, même si comme le montre la scène d’ouverture, il ne peut s’empêcher de venir aider la veuve et l’orphelin dés qu’il se passe quelque chose. Mais sinon, le voilà, retranché dans son ranch, s’occupant des chevaux, écoutant sa musique, et comme on ne le changera jamais, se préparant en cas de gros pépin avec des tunnels souterrains et un arsenal à faire rougir Sarah Connor et le terminator.

Sauf que ce dernier épisode de Rambo, espérons le, le dernier, trahis quelque peu le personnage, assez rapidement. D’homme traumatisé par la guerre, et toujours forcé à continuer des combats qui ne sont pas les siens, et surtout qui accepte toujours à contre cœur de livrer des combats car c’est la seule chose qu’il sait faire, Rambo devient un homme posé animé par la vengeance personnelle. Rapidement, Gabrielle, en quête de sa famille, et en particulier de son père, se rend au Mexique, et y laissera des plumes, kidnappée par un réseau de prostitution. Bien entendu, c’est à Rambo de reprendre les armes, de la retrouver, et d’obtenir vengeance. Et dans les faits, on se retrouve clairement devant un produit ressemblant plus à du Taken qu’à du Rambo. Alors oui, on y retrouve la violence du personnage, bien que souvent exagérée, au point d’avoir un petit côté comic book, mais c’est bien une des rares choses que l’on semble retrouver du personnage, du moins thématiquement. Même si cette violence tarde à arriver, étant volontairement souvent repoussée, puisque le spectateur sait pertinemment ce dont John est capable. Mais voilà, thématiquement, ce Last Blood n’est pas le plus intéressant qui soit, même si en soit, avec sa courte durée (à peine 1h30), et son rythme relativement bien maitrisée, le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer devant le spectacle proposé. Qu’en est-il techniquement ? Adrien Gunberg (Get the Gringo) est le nouveau réalisateur du film, succédant ainsi à Ted Kotcheff, George P. Cosmatos, Peter MacDonald et Stallone himself. En soit, il livre une copie plutôt propre, si ce n’est l’utilisation du numérique lors de certaines séquences de carnage, ce qui donne encore plus de côté exagéré, over the top.

Mais cela reste proprement filmé. Brian Tyler revient à la musique, faisant ainsi le lien avec l’opus précédent, même si cela donne un côté assez fainéant à l’ensemble. Il reprend pas mal des thèmes déjà existants, sans ajouter grand-chose. Déception à pas mal de niveaux. Surtout que finalement, ce nouvel opus n’a plus grand-chose à raconter sur son personnage, ne bénéficie pas d’un scénario franchement palpitant, si ce n’est un petit moment surprenant et censé ajouter encore un peu de noirceur au tableau. Et qui fonctionne, étant la seule grosse surprise du métrage, même si cela ne changera pas la ligne directrice du scénario, prévisible au possible. On avance sans réel enjeu ou surprise jusqu’au carnage final, attendu. Et là pour le coup, le réalisateur se lâche totalement dans une violence radicale, over the top, et sur le moment, plutôt salvatrice puisque défoulante, mais ne parvenant malgré tout jamais à élever le métrage. Le recours constant au CGI, l’utilisation de la violence sans réel but et allant toujours plus loin (voir le sort réservé au dernier ennemi debout face à Rambo). Alors oui, la noirceur générale est là pour forcer Rambo à être extrême, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Last Blood apparaît souvent comme un film vain. Le film de trop d’une saga qui avait pourtant été conclu il y a bien 10 ans. Le paradoxe, c’est que dans son aspect de série B violente et débridée, on semble retrouver un peu de l’esprit de ses bobines assurément B des années 80, violente, sans pitié, loin du cinéma actuel souvent aseptisé. Et pourtant, Last Blood arrive trop tard. Aurait-il été plus efficace (même si en soit, le spectacle reste rythmé et divertissant) s’il n’avait pas porté le nom de Rambo ? Rien n’est moins sûr.

Les plus

Ultra violent
Rythmé et divertissant
Stallone veut y croire

Les moins

Le film de trop
Sans surprises
Une violence extrême parfois allant trop loin

En bref : Rambo aurait dû s’arrêter au précédent opus, efficace, violent et pertinent dans son final. La boucle était bouclée. Mais maintenant, on y retourne et Rambo se retrouve dans une histoire de vengeance classique et violente.

8 réflexions sur « RAMBO LAST BLOOD de Adrian Gunberg (2019) »

  1. Tagada tagada voilà le Stallone ! Avec ses gros sabots, ses gros muscles, sa tête de vieux bœuf triste, bref tous les clichetons qui ont depuis belle lurette fait passer le personnage pour un gros bourrin. Avec Last Blood, Stallone enfonce un dernier clou dans le cercueil ouvert dès le deuxième épisode. Plus rien à sauver de la dépouille du Viet Vêt décrit dans le roman selon moi, Rambo (il n’a pas de prénom dans le roman, et le flic l’appelle surtout « le gamin ») est définitivement changé en John Rambo, ici pour le pire.

    1. Ahlala, je sens beaucoup de regrets et de haine envers les opus 2, 3 et 4. Bon le 3, je ne t’en veux pas, je préfère clairement la parodie faite dans Hot Shots 2. Mais j’aime beaucoup le 4 pour ses excès de violence, son final aussi. Le 2 est un actionneur bourrin qui n’a plus rien à voir avec le premier film mais qui reste un honnête divertissement.

      1. Ce n’est pas cela vraiment car j’ai de la tendresse pour le 2 dont j’étais fan quand j’étais gamin (je l’ai vu au ciné, j’en rêvais la nuit, je devais être un sale gosse reaganien à l’époque), mais aussi pour le 4, vu aussi au ciné et qui a les charmes du cinéma bis. Par contre le 3, vu au ciné aussi mais pas pressé de le revoir.
        Ce qui me gêne dans Last Blood, et que je trouve très dommage, c’est qu’il laisse le personnage dans cet état dans l’imaginaire collectif, à savoir une mauvaise caricature de ce qu’il était à l’origine. Comment expliquer à des gens qui auront vu ce film que Rambo ce n’était pas ça dans le premier film, mais quasiment tout le contraire.

        1. Oui dans l’évolution (ou la non évolution au final sur ce dernier opus) du personnage, c’est clair et net, ça fait mal, très mal parfois. Et donc je m’excuse, tu as la même tendresse que moi pour le 2, même si je l’ai vu plus tardivement, mais avant le premier, du coup j’ai eu directement l’image du gros bourrin qui part seul face à l’ennemi avec ces flèches explosives 😀
          Pas besoin de revoir le 3, comme dit, un bon Hot Shots 2 avec quelques potes et des bières, et c’est le même film, mais volontairement parodique au moins.
          Après, ce dernier opus n’a apparemment pas bien marché au box office, donc pas sûr qu’il ai réussi à toucher un nouveau public. Et comme il a déçu les fans, de tous les précédents opus (enfin, le 3 a-t-il des fans ?), il se pourrait bien que John Rambo soit au bout de son chemin. Et il était temps, on est d’accord.

  2. Loué ce soir. Je rejoins la plupart des choses écrites dans ta chro. Film assez vain, et une certaine trahison du personnage.
    RAMBO 1 : chef d’oeuvre.
    RAMBO 2 : excellent film bourrin qui porte la marque de son époque.
    RAMBO 3 : film d’aventure over the top jamais crédible parfois ridicule mais punaise que ça fait du bien avec certaines choses bien ficelées cependant (la manière dont est filmée l’intrusion chez les Russes, le final hélicoVStank complètement dingue…)
    RAMBO 4 : chef d’oeuvre, déjà revu 10 fois je crois.
    RAMBO 5 : le plus faible… J’ai parfois eu du mal à reconnaitre mon John Rambo. Pourtant la 1ère partie est pas si mal, on le voit vivre tranquillement, beaucoup de dialogues… Pas mal, ça change. Eh puis patatra, rebelote, il replonge et trahit quelque peu le personnage tel qu’on l’imaginait. Je trouve aussi comme toi que ça manque d’enjeux, on sent tout venir, la 1ère tentative est impossible donc on ne se sent pas impliqué en tant que spectateur, on sent qu’il va échouer… Et le final, trop facile, on n’a pas peur pour lui. On reste spectateur, seulement spectateur. Presque passif. Dommage. Le final de RAMBO 4 était sublime et aurait fait une belle fin à la saga… J’en viens presque à espérer un 6 pour recoller les morceaux…

    1. Ah tu ne l’avais toujours pas vu !!
      Mais oui, ça se regarde, mais l’âme du personnage n’est plus là, il n’y a rien de vraiment exceptionnel, même dans sa violence. Tu as bien résumé l’ensemble de la saga, même si je serais moins gentil que toi sur le 3 (le seul que je n’ai pas en Blu-Ray, avec le 5). Et même s’il divise, le 4 est en effet excellent, hyper bien filmé, et la violence fonctionne pour le coup, elle fait mal, très mal. Et par moment quelle tension, comme lorsque l’équipe infiltre le village.
      Après bon pour un 6, perso je ne suis pas pour. Il ne faudrait pas que ça finisse comme Die Hard, avec un dernier opus tellement catastrophique qu’il me ferait presque apprécier le précédent et relativiser.

        1. Je risque bien de craquer et de t’accompagner, après tout, je n’ai pas écris dessus (oui c’est une excuse que j’assume totalement pour revoir le film).

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading