Titre original : Spider-Man 2
2004 – Etats Unis
Genre : Super Héros
Durée : 2h07
Réalisation : Sam Raimi
Musique : Danny Elfman
Scénario : Alvin Sargent
Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Alfred Molina, Rosemary Harris et Donna Murphy
Synopsis : Ecartelé entre son identité secrète de Spider-Man et sa vie d’étudiant, Peter Parker n’a pas réussi à garder celle qu’il aime, Mary Jane, qui est aujourd’hui comédienne et fréquente quelqu’un d’autre. Guidé par son seul sens du devoir, Peter vit désormais chacun de ses pouvoirs à la fois comme un don et comme une malédiction. Par ailleurs, l’amitié entre Peter et Harry Osborn est elle aussi menacée. Harry rêve plus que jamais de se venger de Spider-Man, qu’il juge responsable de la mort de son père. La vie de Peter se complique encore lorsque surgit un nouvel ennemi : le redoutable Dr Otto Octavius. Cerné par les choix et les épreuves qui engagent aussi bien sa vie intime que l’avenir du monde, Peter doit affronter son destin et faire appel à tous ses pouvoirs afin de se battre sur tous les fronts…
Spider-Man 2, il était temps d’en parler, oui oui. Car si bien entendu, je ne suis pas un fan du genre super héros, il m’arrive malgré tout d’en apprécier certains, et le fait d’être totalement vierge des comics d’origine rend mon point de vu finalement uniquement cinématographique. Ceci explique sans doute mon appréciation de la saga X-Men (presque intégralement, virons quelques stand alone et un troisième opus désastreux à bien des niveaux), et le fait que j’apprécie les films de Christopher Nolan (quelle trilogie) ou encore The Amazing Spider-Man qui se veut plus réaliste. Mais dans le cœur des fans de l’homme araignée, Spider-Man 2 a une place de choix, celle du saint Graal, du film qui met tout le monde d’accord. Un peu à l’image d’X-Men 2 à l’époque, Spider-Man 2 a un plus grand budget, plus d’ambitions, et plaçait la barre haut dans le genre, devenant ainsi en quelque sorte le film modèle pour le genre. Je l’avais d’ailleurs vu sur grand écran à l’époque, le fait que je travaillais dans un cinéma a du aider (on ne crache pas sur une place de cinéma gratuite). De mémoire, je n’avais vu le premier opus, que je n’avais pas franchement aimé, que quelques jours avant de découvrir cette suite. Et j’avais largement préféré ce second opus, sans pour autant l’élever au rang de modèle, comme tant d’autres. Le but n’est bien entendu pas de vous dire que Spider-Man 2 est juste un film sympathique, que j’ai raison et que vous avez tort, ou que je me plante et ne sait pas apprécier un simple spectacle divertissant, mais bien d’analyser les choix artistiques du métrage qui me dérangent, ou qui me plaisent. Car Spider-Man 2 est assurément un film de Sam Raimi, encore plus que le précédent. Et voir un réalisateur qui a un style bien à lui se retrouver avec un budget de 200 millions de dollars pour concrétiser ses idées, dans le fond, cela fait toujours plaisir. Raimi aime le grotesque, aime l’humour, mais aime aussi les films violents.
Et tout cela se retrouve clairement dans Spider-Man 2, avec un enrobage de blockbuster coûteux. Premier bon point pour le film, le budget augmente, et en l’espace de deux petites années, les techniques évoluent. Les CGI sont bien plus naturels que ceux du premier film. Autre bon point, le grand méchant du film sera le Dr Octopus. Pas de costume flashy et kitch comme le bouffon vert du premier film, mais un look qui a clairement de la gueule, le tout porté par Alfred Molina, bon choix. Ayant sans doute un poil plus de liberté sur cette suite, Raimi se fait plaisir à bien plus de niveaux. Le budget bien entendu lui permet de laisser libre court à sa créativité, ou sa folie dirons nous, ce qui nous donne quelques excellentes scènes d’action, notamment celle du train, qui reste encore à ce jour plutôt jouissive de par son côté excentrique. Excentrique, voilà bien le mot qui caractérise d’ailleurs bien la trilogie de Sam Raimi, autant dans ses qualités (l’action, certaines scènes intimistes) et dans ses défauts (son côté niais qui m’a toujours rebuté, Peter Parker par Tobey Maguire auquel je n’adhère définitivement pas). Mais le plus surprenant ici, c’est la liberté qu’a eu Raimi dans la mise en scène de l’horreur. Attention, Spider-Man 2 n’a jamais été et ne sera jamais un film d’horreur, ni un film sanglant, mais Raimi se lâche lors de deux scènes, quasiment bout à bout d’ailleurs, concernant la mort de la femme du Dr Octopus (moment en soit horrible, sans même que la caméra ne nous le montre), et la naissance du grand méchant, dans une scène rappelant clairement l’esprit des Evil Dead. Rien d’étonnant donc à ce que la musique accompagnant la première scène soit une reprise d’un thème de Christopher Young (qui signera la musique de Spider-Man 3) pour… Hellraiser 2 ! Et que la seconde ne soit accompagnée que des cris des personnages.
Plutôt bien rythmé, plaisant et parfois amusant, avec quelques moments clairement virtuoses et avec des moments surprenants, Spider-Man 2 bénéficie du retour des nombreux acteurs du premier film. Kirsten Dunst est de retour et est toujours aussi charmante, James Franco même s’il ne tient pas là son meilleur rôle est à bord, Alfred Molina joue le Dr Octopus, et bien entendu, J.K. Simmons, meilleur élément comique de la trilogie, explose à l’écran. Willem Dafoe revient pour un court caméo (au départ non prévu), Bruce Campbell est toujours fidèle pour un caméo également, et on remarquera même la présence de John Landis lors de l’horrifique scène à l’hôpital. Mais il y a toujours des choses qui pour moi, à mes pauvres yeux d’homme ne lisant pas de comics, ne fonctionnent pas. Peter Parker version Tobey Maguire est clairement un personnage auquel je n’adhère pas, et ses quelques tentatives d’humour lorsqu’il a son costume, comme lors de la scène de la banque, tombent à l’eau. Kirsten Dunst, pourtant bourrée de talent et charmante comme tout, continue sur la lancée du premier opus, et ne sert finalement à rien, si ce n’est crier (de préférence en gros plan), et rendre la vie de Parker difficile, lui qui est déjà indécis tout du long des trois films. Et si aujourd’hui je pardonne au métrage son Peter Parker abandonnant ses pouvoirs et marchant en musique dans la rue suite à cette scène miroir honteuse dans le troisième opus, d’autres éléments résolument niais ne fonctionnent pas dans le dernier tiers du film. La résolution finale paraît finalement hyper simpliste, au lieu d’être explosive. Et que dire de Mary Jane courant au ralenti dans les rues avec sa robe de mariée ? Je sais, tout cela est volontaire et s’inscrit dans l’ADN même du métrage, mais tout cela, je n’y adhère pas un instant. Reste finalement un blockbuster assez solide, et qui va au moins au bout de ses idées, bonnes comme mauvaises. Et reste le meilleur de la trilogie, ainsi que le plus équilibré.
Les plus
Quelques scènes étonnement violentes
La scène du train
Dr Octopus, un bon méchant
Des moments amusants
Les moins
L’humour fonctionne rarement
Que c’est niais par moment
Le final simpliste
Tobey Maguire, je n’y arrive pas
En bref : Spider-Man 2 est pour beaucoup le meilleur film de l’homme araignée. Si en soit, cela reste un bon blockbuster, blindé d’idées et avec des scènes marquantes, tout n’y est pas parfait. On y adhère et accepte ses défauts, ou pas.
Bon tu le sais, je suis très fan de celui-ci, comme du précédent d’ailleurs (bien moins du 3). J’avais zappé Landis au générique, mais Campbell ne m’avait pas échappé, comme les clins d’œil à evil dead dans le bloc opératoire (tronçonneuse incluse). Tout ça est quand bien plus fun que les Amazing, quand bien même Tobey Maguire qui ne te revient pas.
Le petit Holland s’en sort pas mal aujourd’hui. J’ai un peu peur des suites qui vont se mettre à toutes les sauces. Et vu la crise du blockbuster actuellement, Marvel/Disney a du souci a se faire…
Je sais, toi, Oli, tout plein de gens, tout le monde est très fan de ce second opus, et je l’aime bien hein perso. Pas une claque pour moi à cause des éléments qui me dérangent que j’énumère, mais c’est un film en effet fun.
Par contre, toujours absolument pas tenté par les films avec Holland. J’attendrais un nouveau reboot pour me dire qu’il faudra tenter haha !
J’en parlais avec mon amie actrice Sarah (avec qui j’avais fais mon dernier long), la crise actuelle touche les gros, mais également les petits. En ce moment, faire un petit tournage, c’est du suicide, il faut prendre plus de temps, et pour une petite production, le temps, c’est une dépense en plus parfois impossible. Les gros studios peuvent toujours retomber sur leurs pieds, avec tous les films déjà sortis, la VOD, et malheureusement pour certains films (le Nolan), en les laissant sur une étagère en attendant le bon moment.
A force de repousser ça va finir par se bousculer à la sortie. Disney a déjà annoncé qu’ils procéderaient à un repli stratégique sur 2021,voire 2022. Quant un Nolan, vu l’enjeu financier (surtout que ce n’est pas une franchise, encore plus casse gueule pour la Warner), je me demande quand on pourra le voir.
Même le Verhoeven est reporté, pourtant il y moins d’argent en jeu je pense.
Il va falloir espacer les sorties, histoire de compenser le manque qu’il y aura du aux tournages retardés / annulés.
Après Disney Disney, je suis un peu en guerre contre eux, leur absence des plannings pendant un an ferait sans doute du bien, ça permettrait de la visibilité pour d’autres métrages.
Le Nolan en effet, c’est plus embêtant. Il n’a jamais eu de flop à ma connaissance, même sur des films qui ne viennent pas de franchises (Inception, je l’avais vu, deux fois, en salles pleines), mais Warner faisant des choix parfois étranges… même si leurs choix n’ont jamais atteint encore Nolan.