GODZILLA : LA PLANÈTE DES MONSTRES
Titre original : Gojira Kaijû Wakusei – GODZILLA -怪獣惑星
2017 – Japon
Genre : Animation
Durée : 1h29
Réalisation : Shizuno Kôbun et Seshita Hiroyuki
Musique : Hattori Takayuki
Scénario : Urobuchi Gen
Avec les voix de Miyano Mamoru, Sakurai Takahiro, Sugita Tomokazu, Suwabe Junichi, Miyake Kenta et Hanzawa Hana
Synopsis : A la fin du 20eme siècle, l’humanité à découvert qu’ils n’étaient plus seuls. Les Kaiju et Godzilla sont apparus sur Terre. La guerre entre Godzilla et les autres monstres obligea les humains à quitter la planète pour ne pas disparaître. Durant des années les humains vont chercher des planètes habitables pour survivre. Mais les résultats sont sans appel. Il faut retourner sur Terre…
Le dernier Godzilla, le vrai, le Japonais donc (même si j’ai beaucoup aimé le dernier film US), c’était Shin Godzilla, qui était une sorte de reboot. Godzilla apparaissait donc pour la première fois au Japon. Malgré quelques défauts, comme des personnages humains sacrément trop nombreux, le film s’en sortait bien et était un bien bel hommage nostalgique. On attendait donc la suite des aventures du Kaiju radioactif, car moi j’aime Godzilla depuis le premier opus de 1954. Et au lieu d’enchaîner sur un nouveau film live, voilà que la Toho se tourne vers l’animation, épaulée par Netflix, ce qui faisait peur. Quelques recherches plus tard et je suis rassuré, Netflix ne fait que distribuer hors du Japon, le film est bel et bien produit par Toho Animation et Polygon Pictures. Godzilla : La Planète des Monstres est donc un pari risqué, à savoir faire passer Godzilla dans le monde de l’animation. Il y avait déjà eu deux séries animées, respectivement en 1978 et en 1998, mais c’était des produits Américains. Là non, Japon ! Sauf que quitte à prendre des risques, ce produit en prend un deuxième histoire d’être certain que s’il se plante, ce sera en beauté. À savoir donc, être un film d’animation, et être une histoire de science fiction. Certes la saga Godzilla aura connue un certain nombre d’extra-terrestres venus rendre visite aux terriens, surtout pour les détruire et y amener des monstres, mais ça n’a jamais franchement dépassé ce stade. Avec La Planète des Monstres, un cap est franchit, puisqu’après l’apparition de Godzilla et d’autres Kaijus, l’humanité a reçu la visite de civilisations extra-terrestres, et ont tout simplement… fuit la Terre, errant pendant des années dans l’espace, avant de se décider d’y revenir, sauf qu’entre temps, il s’est écoulé juste 20 000 ans sur notre petite Terre bleue, rien que ça.
Le pari est risqué, mais pas inintéressant, la saga étant donc déjà passée par la science fiction en quelque sorte, le film pour enfants et j’en passe. Maintenant, est-ce que ce double pari fonctionne ? Et bien à ma grande surprise, ce n’était même pas mauvais du tout. Pas parfait, pleins de petits défauts, et nous laissons sur une impression un peu bancal, mais divertissant, plein d’idées et de bonnes intentions. C’est pas si mal non ? Du coup, on se retrouve devant un Kaiju futuriste, puisque nous prenons l’aventure dans l’espace, 20 ans après que les humains, aidés par d’autres civilisations, aient fuit la Terre. 20 ans qu’ils errent dans l’espace à la recherche d’une nouvelle planète habitable, en vain. Nous faisons la connaissance des quelques personnages principaux pas franchement développés (Haruo qui veut sa vengeance contre Godzilla, un religieux, une fille que l’on voit tôt mais qui débarque vraiment dans le dernier tiers du film) alors que les quelques 4000 survivants humains sont au bord de la déprime, avec peu d’espoirs, peu de nourriture, beaucoup de fatigue, et toujours aucune idée de là où aller. Cette première partie est d’ailleurs plutôt lente, essayant d’installer son nouvel environnement, sa nouvelle mythologie, mais l’ensemble passe plutôt bien, cela reste fluide, visuellement, entre des environnements en CG et des personnages plus classiques, ça a de la gueule et ça rappelle d’autres produits de SF animés. Le film en tout cas nous vend bien un Godzilla destructeur comme dans le tout premier opus, un Kaiju monstrueux, divin limite. On ne le voit pas, mais on sent sa puissance par les quelques flashbacks et via le traumatisme des survivants.
Mais nous, on veut du Kaiju ! Il faut attendre la seconde partie de l’histoire pour que nos survivants se décident à faire un saut dans l’espace pour revenir sur Terre, dans l’espoir de battre Godzilla et de récupérer leur planète. Planète sur laquelle il ne s’est pas écoulé 20 ans, mais 20 000 ans. Ils peuvent s’attendre à du changement donc. Là est la bonne idée du métrage, en nous offrant un environnement inédit pour un nouvel affrontement. La Terre est un peu une jungle, recouverte par une flore aussi solide que du métal, avec un nouvel écosystème, de nouvelles créatures. Quelle bonne idée. Dommage par contre qu’à part quelques moments, ce nouvel environnement n’est pas totalement utilisé. On nous vend une végétation ultra dense et solide, un brouillard pas naturel recouvrant la Terre, des créatures volantes, mais le film n’en fait pas grand-chose, il traite l’ensemble comme une simple jungle avec un petit bestiaire sympathique. Et notre Gojira préféré ? Semi déception également, même si finalement justifiée dans le final (mais je ne spoilerais pas). Il se fait assez rare, et s’il est imposant, il semble la plupart du temps extrêmement statique. Même lorsque les humains tentent de poser un piège et de l’amener à un endroit, on ne verra jamais ses déplacements. Du coup on est forcément un peu déçu. Encore plus arrivé au final, quand on se tape basiquement un gros « à suivre » car oui on a fait une trilogie les gars. Du coup même s’il n’est jamais ennuyeux, on a vraiment l’impression de voir une longue introduction. Un premier essai qui tient la route en tout cas, reste à voir la suite.
Les plus
Plutôt joli
Un Godzilla de science fiction et en animé
Jamais ennuyeux
De belles possibilités
Les moins
Beaucoup de choses peu exploitées
Godzilla peu montré
Juste la première partie
En bref : Un pari risqué, mais plutôt réussi, même s’il n’exploite jamais pleinement son potentiel, et nous laisse sur un gros cliffhanger et ça, c’est dommage.