Titre original : Manhunt – 追捕
2017 – Hong Kong / Chine
Genre : Policier
Durée : 1h46
Réalisation : John Woo
Musique : Iwashiro Tarô
Scénario : John Woo d’après Nishimura Jukô
Avec Hanyu Zhang, Fukuyama Masaharu, Stephy Qi, Ji-Won Ha, Kunimura Jun, Angeles Woo, Takenaka Naoto, Kurata Yasuaki et Saitô Takumi
Synopsis : Du Qiu, avocat d’une grande firme pharmaceutique japonaise, est accusé à tort du meurtre de sa femme. Il parvient à prendre la fuite pour tenter de faire la lumière sur cette machination.
Ah John Woo ! De longues années que tous ces fans attendaient son retour au polar Hard Boiled qui a fait sa réputation, qui nous l’a fait découvrir, qui nous l’a fait l’aimer. Le Syndicat du Crime, The Killer, Une Balle dans la Tête, À Toute Épreuve. Que de grands moments de cinéma, qui paraissent tous si loin. Alors forcément, l’annonce d’un nouveau John Woo, qui serait un polar avec son lot d’action, le tout étant un remake (ou une réadaptation d’un livre, au choix) d’une œuvre Japonaise, avec un casting mêlant Japonais, Chinois et Coréens, ça faisait envie, et on s’est tous jetés dessus, les yeux pleins d’étoiles, avec l’espoir de retrouver nos ralentis ultra violents lors de gunfights avec vol de colombes. Le verdict après 1h46, ben on a eu ce qu’on voulait dans le fond, mais pas vraiment comme on s’y attendait. Manhunt, c’est donc l’histoire d’une traque. Un flic (Yamura, joué par Fukuyama Masaharu) traque un avocat (Du Qiu, joué par Hanyu Zhang) accusé, à tort évidemment, du meurtre d’une femme à Osaka. Tout le monde semble être après le pauvre homme, entre les flics intègres, les flics ripoux, des tueuses à gages, et les hauts gradés d’une firme pharmaceutique contrôlée par ce bon vieux Kunimura Jun (Outrage, Why Don’t You Play in Hell ?, Ichi the Killer). Tous les éléments sont là pour un polar, une traque rythmée et inoubliable, de la poursuite, du gunfight et bien plus, avec comme terrain de jeu Osaka, ce qui est plutôt plaisant et nous change de l’habituelle Tokyo. Alors pour ce qui est du rythme, sans faute, John Woo maîtrise son film, sait quand il faut nous mettre une poursuite, de la fusillade, poser son intrigue, révéler ses enjeux. Mais au niveau du reste, il faut bien avouer que ça coince, et que le spectateur peu voir pas habitué au cinéma de John Woo va fuir en courant.
En fait, même le fan de John Woo un tant soit peu pointilleux sur la qualité pourra grincer des dents. Car au-delà des éléments qui font le cœur de son cinéma Hard Boiled, et du rythme du film, Manhunt accumule les faux pas, et parfois, les moments embarrassants. Le bon truc par contre, c’est qu’il le fait dés sa scène d’ouverture. Au moins, on sait dans quoi on se lance. Quand le film débute, on rencontre notre héros, et deux tueuses, Rain (Ji-Won Ha) et Dawn (Angeles Woo). Et on trouve déjà le premier défaut du film. Des erreurs de casting, il y en a. Ji-Won Ha a beau être mignonne comme tout, les deux sont peu crédibles en tueuses, et Woo aura beau nous les mettre flingues en main à trucider du Yakuza au ralenti, ben, non, c’est plutôt risible. Beaucoup de choses à dire d’ailleurs sur le casting, puisqu’à part Hanyu Zhang, généralement bon en toute circonstance, en anglais comme en chinois, et bien, la plupart des acteurs doivent parler deux langues. Au choix, le chinois et l’anglais, ou le japonais et l’anglais. Et la plupart du temps, quand ça passe en anglais, ça perd de la crédibilité. Mais bon, passons sur les acteurs, et venons en à l’histoire. On retrouve des thèmes chers à Woo, avec l’amitié entre un flic et sa proie, tout ça tout ça, le tout sur une traque, un complot pharmaceutique, un super médicament qui donne des supers pouvoirs (ouais ouais véridique), et… non, impossible de prendre cette histoire au sérieux. Si la traque qui a lieu sur la première heure passe, la dernière partie mettant en avant le complot, le médicament, des méchants très méchants et tout ça, ça ne passe pas. Ça a un côté très comic book, voir très jeu vidéo dans son approche visuelle de l’histoire, et c’est étrange, rigolo parfois. Mais bon, il y a l’action vous me direz. Oui, il y en a, beaucoup. C’est d’ailleurs le plus souvent là où le film fait plaisir.
Des fusillades, des poursuites en jet ski, à pieds, en moto, et même du combat à mains nues. Oui il y a de quoi faire avec Manhunt. Même si tout n’est pas convaincant, la faute à certains fonds verts littéralement hideux, notamment lors de la scène en jet ski, ou à un montage étrange, comme s’il manquait certains plans. Reste que la fusillade dans la grande maison est assurément le meilleur moment du film. Et que serait un film de John Woo sans ses fusillades, ses ralentis, son sens esthétique… Malheureusement, si John Woo fait du John Woo, il en fait parfois des tonnes à ce niveau là. En résulte par exemple l’embarrassante scène des colombes, colombes qui d’ailleurs viendront dans le film deux fois. Mais John Woo va plus loin, allant parfois jusqu’à s’auto citer jusqu’à plus soif, avec des idées, des plans qui rappellent la bonne époque, ou même certains dialogues, lorsque tardivement, un des personnages lancera un « let’s hope for A BETTER TOMORROW ». Oui, ça va jusque là. De la carrière de John Woo, Manhunt se place comme une œuvre très référentielle, mais surtout comme son œuvre la plus fragile. Oui car avant, soit c’était très bon, soit c’était très mauvais (Hmmm, Paycheck ?). Là dans Manhunt, le meilleur peut côtoyer le pire, parfois même dans la même scène, voir dans le même plan. Une œuvre du coup très facile à détester, assez difficile à vraiment aimer, mais qui a pourtant ses bons moments. Parfois on jubile, et parfois, ça en fait trop. Mais de là à dire que le film est bon…
Les plus
Un métrage bien rythmé
La fusillade mi-parcours
Généreux
Les moins
Une histoire dure à prendre au sérieux
Quelques CGI discutables
Souvent over the top
Quand ça parle en anglais
En bref : Œuvre bancale par excellence, Manhunt est le retour de John Woo à son genre de prédilection. Et… c’est moyen, en étant gentil. Beaucoup de choses ne vont pas, dans le montage, le casting, son histoire, son climax. Mais John Woo se fait plaisir, et parfois, ça fonctionne et on en prend pleins les yeux. Mais juste, parfois.
Déception. C’est ce qui semblait aussi des commentaires que j’ai pu lire et entendre quand je préparais mon article sur « Une balle dans la tête ». Fin de carrière difficile pour le prodige de Hong Kong tout de même. Ce que tu en dis, et les captures que tu publies laisse entrevoir un film finalement assez cheap, trop ambitieux pour ce qu’il peut proposer.
Ce qui semblait « ressortir »… Manque un mot.
Ça a clairement une allure de dtv un peu cheap, mais certains ont malgré tout aimé, plus que moi, comme Oli (oui je balance haha). C’est facile après de tirer sur l’ambulance, mais il y a malgré tout une scène bien cool mi-parcours dans une grande maison, un gunfight forcément. Après le reste est flou, j’admet que j’ai retrouvé l’article qui trainait, je l’ai écris il y a déjà plus d’un an et demi.
J’en ai aussi qui traînent depuis des mois.
J’en ai qui trainent depuis des années même…. Par exemple un écrit sur Get Carter, bien un an qu’il traine, ou Jeepers Creepers 3… Mais à chaque fois, soit je met un truc qui me tient plus à coeur, ou alors quand je le peux, j’essaye de coller un minimum sur l’actualité.
Ces prochains jours je compte plutôt par exemple poster sur le dernier film de Shimizu (Inunaki) qui sort Mercredi en Blu-Ray en France, et Attraction 2 qui sort en Octobre aussi chez nous.
Du coup j’ai des articles qui restent sur le côté pendant trop longtemps… En plus rien que pour toi, j’ai encore du Chuck Norris de côté hahaha… Ok je sors ===>