SALE TEMPS POUR UN FLIC (Code of Silence) de Andrew Davis (1985)

SALE TEMPS POUR UN FLIC

Titre original : Code of Silence
1985 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h41
Réalisation : Andrew Davis
Musique : David Frank
Scénario : Michael Butler, Dennis Shyack et Mike Gray

Avec Chuck Norris, Henry Silva, Ron Henriquez, Bert Remsen, Mike Genovese, Nathan Davis et Dennis Farina

Synopsis : Eddie Cusack est un détective du Chicago Police Department qui est sur un gros coup : préparer l’arrestation de Luis Comacho, un trafiquant de drogue colombien, alors que ce dernier prépare une guerre des gangs.

Après avoir fait quasiment le tour de la carrière de Chuck Norris chez la Cannon Films, il était temps de se pencher un peu sur le reste de la filmographie du monsieur, et surtout, sur ses œuvres plus recommandables de manière sérieuse, et plus aimées du public et de la critique. Premier essai, Sale Temps pour un Flic (Code of Silence), réalisé en 1985 par Andrew Davis, qui débutait alors et devait faire ses preuves, après avoir été directeur de la photographie durant 15 ans. Après quelques métrages passés inaperçus, voilà que le studio Orion lui propose ce Code of Silence, acheté par le studio, et qui avait été au départ proposé à Clint Eastwood pour en faire la quatrième opus de sa saga L’Inspecteur Harry, dés 1979. Eastwood n’est pas intéressé, tout comme la Warner. Pourtant, le scénario a été en parti écrit par Michael Butler, qu’Eastwood connait bien, puisqu’il a écrit pour lui L‘Épreuve de Force. D’ailleurs, il réalisera la même année Pale Rider, également écrit par Michael Butler. Le film fut ensuite pensé pour Kris Kristofferson, qui avait subit un gros échec avec La Porte du Paradis de Michael Cimino (44 millions de budget, 3 millions au box office), mais il refuse également, trouvant le scénario trop violent, et préfère tourner dans Flashdance. Également écrit par Michael Butler tiens ! Le monde est petit. Mais bref, on propose donc le film à Andrew Davis, qui donne tout ce qu’il a pour livrer un bon film, avec le petit budget alloué de 7 millions, et ce sera le bon choix, le film rapportant 20 millions rien qu’en Amérique, et les critiques trouvant le film comme étant le meilleur métrage de Chuck Norris. La suite de la carrière de Davis sera plus anecdotique, réalisant Piège en Haute Mer et Nico pour mettre en avant Steven Seagal, puis le très bon le Fugitif en 1993, ou encore Dommage Collatéral pour Schwarzenegger. Voilà ce que l’on appelle une carrière en dents de scie. Et avec Sale Temps pour un Flic, je ne vais pas donner tort aux critiques, il signe un bon film, et peut-être un des meilleurs de Chuck Norris. Le meilleur que j’ai vu pour le moment en tout cas.

Prévu donc pour être le quatrième opus de l’inspecteur Harry, aucune surprise à se retrouver devant un polar burné, avec un flic droit comme pas possible, qui fait son devoir, et vit pour son devoir. La bonne surprise du métrage, c’est qu’il se permet deux intrigues au sein du même film. Il y a forcément l’intrigue de notre brave flic qui avec son nouveau coéquipier prend en chasse un trafiquant de drogue. Mais il y a également à côté l’histoire de cette bavure policière que certains cherchent à cacher, qu’ils le vivent bien ou pas, mais qui doit être jugée. Aux côtés de Chuck, on retrouve pas mal d’acteurs inconnus au bataillon mais qui s’en sortent extrêmement bien, et Dennis Farina, ancien flic dans la vraie vie qui tient d’ailleurs là son premier rôle au cinéma, et qui réapparaitra souvent dans des polars, autant d’un côté de la loi que de l’autre (Manhunter de Mann, Piège en Eaux Troubles aux côtés de Bruce Willis, Get Shorty, Hors d’Atteinte, Snatch et j’en passe). Une gueule que j’apprécie énormément. Un casting plutôt solide, de l’action généreuse malgré le petit budget et le tournage urbain, un ton sérieux, une mise en scène sérieuse, Code of Silence a de bonnes cartes en main. Si son scénario lui ne révolutionne rien, il n’empêche que l’ensemble est rythmé et se suit avec grand plaisir. On y retrouve bien certains clichés vus et revus, mais l’ensemble tient la route et ne dévie jamais de sa ligne de conduite, celle de livrer un polar tendu qui tient la route, avec ce que cela signifie d’arrestations, de surveillances qui tournent mal, de trafiquants très méchants, de kidnapping, de courses poursuites, de fusillades, et même, Chuck oblige, de coups de pieds dans la face. Par moment, le film essaye de surprendre quelque peu via quelques éléments du récit, comme ce robot présenté à la police et présageant certains éléments de Robocop : et si la rue pouvait être sûre avec des machines, aussi rudimentaires soient-elles ?

Un élément non pas ajouté au scénario à la va vite, mais trouvant bel et bien échos dans le final. Que j’aurais trouvé un peu décevant, sans doute que le budget ne permettait pas un meilleur rendu, mais cela paraît un poil cheap, même si peu présent à l’écran. Quand à la vraie question, est-ce que Chuck Norris est crédible dans son rôle ? Et bien le rôle de l’inspecteur Cusack semble avoir été écrit sur mesure pour l’acteur. Pas de sentimentalisme, pas énormément d’émotions à montrer. Juste un flic sûr de lui, qui aime son boulot, et restera droit, quoi qu’il arrive, même si tout le monde est contre lui, flics comme bandits. Mais le film ne veut pas en faire trop. Il ne partira pas seul en guerre contre le crime (il a un coéquipier, et se prendra une bonne dérouillée à un moment), il n’est pas un surhomme parvenant à l’impossible (dans une moindre mesure bien entendu), il ne fera même pas tomber les rares demoiselles du film à ses pieds. Il y a bien quelques actes héroïques, mais qui ne sont jamais vraiment hors de proportions. Un flic droit, un peu (beaucoup ?) casse-cou, mais pas un homme sauvant le pays tout seul comme chez la Cannon. Les scènes d’action d’ailleurs fonctionnent bien, et n’essayent jamais d’en faire trop, étant spectaculaires juste ce qu’il faut, comme cette course poursuite sur le toit du tramway de Chicago, plutôt réaliste et avec quelques cascades bien sympathiques. Bien entendu, le final devra aller plus loin, et là ça explose, ça fusille, mais en gardant des proportions aussi divertissantes qu’honorables, pour être à la fois fidèle au genre, mais ne pas rendre l’ensemble risible ou surréaliste. Voilà ce qui fait du métrage un polar solide et fort plaisant.

Les plus

Un polar classique mais sympathique
De l’action réaliste
Mise en scène carrée
Le meilleur Chuck Norris ?

Les moins

Un élément du récit un peu cheap
N’attendez pas d’étincelles : c’est très classique dans son déroulement

En bref : Sale Temps pour un Flic est un vrai bon métrage pour Chuck Norris. Ça reste impressionnant sans en faire trop, ça tient en haleine même si c’est très classique, et ça fait passer un bon moment pendant 1h40.

2 réflexions sur « SALE TEMPS POUR UN FLIC (Code of Silence) de Andrew Davis (1985) »

  1. Un Chuck en mode « Dirty Norris »! Ça fait envie. J’avais bien aimé « le fugitif », celui-ci a des chances de me plaire aussi je crois. Le script de Michael Butler pèse sans doute aussi dans la balance.

    1. J’avais revu il y a peu LE FUGITIF, ça reste un divertissement solide, et presque miraculé vu le nombre de monteurs qui ont bossé sur le film.
      Un bon scénariste en effet, qui sait s’adapter aux genres, et aux acteurs, le rôle semblant être taillé pour Norris, qui a toujours eu un jeu limité, et qui du coup passe nickel ici sans en faire trop. Il y traite de sujets intéressants en tout cas.

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