Avec Itao Itsuji, Furuhara Yasuhisa, Yamasaki Mami, Emoto Akira, Asami, Ishikawa Yûya et Satsukawa Aimi
Synopsis : Une organisation criminelle nommée Sigma kidnappe des hommes d’affaire importants pour leur voler leur ADN et seul Karate-Robo Zaborgar peut mettre fin à leur terreur.
2011 fut une année fort productive pour Iguchi. Trois films tout de même. Tous fauchés certes, mais trois films tout de même, avec l’excellent Tomie Unlimited, le honteusement fun Zombie Ass et ce Karate-Robo Zaborgar dont j’avais honteusement oublié de vous parler à l’époque, mais une petite nouvelle vision, et nous voilà ici pour en parler. Et si je ne suis pas un gros fan d’Iguchi, notamment à cause de sa réutilisation à outrance des mêmes gags de films en films, et surtout celui de ne prendre qu’une seule idée et de l’étaler sur un film d’une heure trente, il faut malgré tout dire que j’en ai vu pas mal de ces métrages. Et ce même avant sa percée à l’international en 2008 avec The Machine Girl. Un film qui aura mis le genre de la comédie gore et du Japon sur le devant de la scène, le temps de quelques années, ce qui aura d’ailleurs permis à pas mal de métrages d’Iguchi et de sa bande de potes de sortir chez nous. Oui, on aura eu l’honteux et juste mauvais Robo-Geisha, les deux titres cités plus haut, et même Dead Sushi… qui est également mauvais. Mutant Girls Squad, réalisé à trois et affreusement gore lui reste inédit, allez comprendre. Mais donc, nous sommes en 2011, et avec la Nikkatsu et le studio Sushi Typhoon, studio qui n’aura finalement duré que quelques films et peu d’années, Iguchi réalise Karate-Robo Zaborgar. Un film finalement assez éloigné des habitudes du studio (pas de gore à outrance), mais pas tant que ça éloigné des habitudes du cinéaste, également scénariste, puisque le film a un ton léger, de l’humour en bas de la ceinture. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que le métrage remake en réalité la série Denjin Zaborger de 1970. Une série ayant tenue un peu plus de 50 épisodes. Excellente initiative de la part d’Iguchi d’ailleurs d’avoir animé son générique de fin d’images de la série, afin que l’on puisse comparer. Et on peut le dire, son métrage semble fidèle à 200%, tout en incorporant donc la patte d’iguchi dans le mix. Est-ce que ça marche, car malgré tout, la durée avoisine les deux heures ?
Etonnement, oui. En alliant son style, très limité, avec l’hommage à une série venant d’un genre lui aussi limité en soit, Iguchi a sans doute trouvé pour le coup la formule gagnante. Car on sent, minute après minute, que l’hommage rendu sur pellicule (enfin, sur disque dur, le film étant tourné en numérique hein) est sincère. Et du coup, on reste les yeux ébahis devant notre écran, un peu comme si l’on retombait en enfance, tel un gosse qui savourait alors un spectacle jouissif totalement kitch mais qui s’assume de la première à la dernière minute. Ça ne ment pas sur la marchandise, car dés la scène d’ouverture, nous assistons à l’enlèvement de politiciens par l’organisation Sigma, organisation dirigée par des androïdes, et se servant de robots. Dans le cas de la scène d’ouverture, un robot samouraï. Ça tranche, ça gicle (numériquement malheureusement), ça nous montre des idées bien stupides comme ce robot dont le visage prend la forme d’une bouche géante, le tout avant l’arrivée de notre justicier, notre grand héros, Daimon Yutaka, chevauchant sa fameuse moto, qui peut se transformer en Zaborgar. Oui, c’est limité, c’est kitch, mais c’est généreux, et ça s’assume pour ce qu’il est, en respectant les codes du genre, et la série qu’il adapte. De plus, à l’image d’une série, le film, bien que durant deux heures, est découpé en deux longs chapitres d’une heure chacun, donnant l’impression de regarder deux longs épisodes spéciaux se faisant suite, même si en terme d’intrigue, 25 années séparent les deux parties. Un procédé que malheureusement Iguchi au scénario ne va pas pleinement exploiter. La première partie met clairement l’humour en avant, et les combats. Il faut introduire les personnages, les concepts, multiplier les scènes d’action, les idées débiles, et c’est un pur plaisir tant l’ensemble est fait certes avec respect, mais surtout avec énormément d’humour et de bonne humeur. Daimon et Zaborgar vont affronter des ennemis improbables dans des combats joyeusement kitch, et parfois, débordant aussi de mauvais goût, encore une fois assumé.
Voir Zaborgar affronter Mecha Fourmi ou la voiture Bouldogue, forcément, ça fait sourire, voir rire. Et en plus, l’humour typique d’Iguchi vient souvent faire irruption dans le film quand on s’y attend le moins. Le combat du cimetière par exemple, avec un plan culotte de robot, et Daimon se prenant carrément une lame dans le front, ça vaut de l’or. Quand l’intrigue reprend pour la seconde partie, 25 ans plus tard, avec notre héros vieillissant et des enjeux plus vastes (la destruction du monde par un robot géant), on jubile. Mais malheureusement Iguchi n’exploite jamais son concept à fond, exception faite de la scène où Daimon cherche un emploi et rencontre le nouvel antagoniste pour la première fois. Une scène hilarante, à coups de jeunes ne respectant plus ce que la génération précédente a fait pour elle, et de héros devant prendre sa piqure d’insuline. Mais passé ce moment, le film retourne sur sa voie toute tracée, multipliant les affrontements, amenant les gags les uns après les autres, et ayant la folie des grandeurs sur la fin en se faisant s’asseoir notre robot géant, ayant les formes agréables à l’œil de Satsukawa Aimi sur le parlement japonais pour le faire exploser. Ce n’est pas profond, mais c’est amusant sur toute la ligne, kitch, et conscient de ce qu’il est, et donc, n’hésite pas à en faire des tonnes pour le plaisir du fan. De la part d’Iguchi, ce n’est pas si mal, on peut même dire qu’il signe une année 2011 plutôt sympathique. De là à dire qu’il signe l’un de ses meilleurs films, il n’y a qu’un pas, puisqu’ironiquement, ça reste toujours aussi limité, les CGI sont toujours foireux, et que, respectueux du genre, Iguchi a sans doute peur de trop s’en éloigner. Et surtout car depuis, il a signé The Flowers of Evil, tout en enchainant à côté les honteux ratages.
Les plus
Un hommage sincère
Amusant et parfois assez fou
Deux parties qui fonctionnent
La patte Iguchi dans certains gags
Les moins
Un côté trop gentil ?
Ça reste limité dans son propos
En bref : Iguchi rend hommage aux sentai de la belle époque, avec sincérité et amour. Il parvient à y injecter un peu de sa folie, même si cela reste très gentillet. Mais vu son style limité, c’était sans doute l’homme de la situation.
Zaborgar affronte Mecha Fourmi et la voiture Bouldogue ! Je ne comprends même pas qu’Hollywood ne s’en soit pas emparé.;-)
Non mais cette phrase ne doit pas sortir de son contexte, sinon le producteur US, sauf s’il vient de prendre une ligne de coke, il va te regarder bizarrement 😀
En tout cas si tu sais dans quoi tu te lances (l’hommage aux vieilles séries), c’est généreux, tu sens que le gars est fan et aime ça et tu rigoles devant même si c’est limité. Je l’avais même vu à l’Étrange Festival sur grand écran avec une amie haha.
Assez d’accord avec ta chronique. Et comme tu le dis en introduction, ce fut une assez belle année pour Iguchi !
PS : j’aime beaucoup Itao Itsuji aussi
Quand je disais que tu étais un homme de goût malgré nos rares désaccords 😉
Une année surtout très variée pour Iguchi, trois films qui ne se ressemblent pas (même si venant de lui, on dira que ZOMBIE ASS était un film facile), mais qui respirent tous les trois l’honnêteté, l’envie de bien faire même quand le propos est limité.
En même temps, quand tu regardes sa filmographie, un homme capable d’enchainer TOKYO GORE POLICE et LOVE EXPOSURE la même année, ou KARATE-ROBO ZABORGAR puis l’année suivante BE MY SLAVE, c’est forcément un bon 😉
Comme tu dis. Itao est vraiment super. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas l’un des acteurs les plus présents sur mon blog ! A la base il faisait le comédien humoristique à la télé. Mais il a bien plus d’une corde à son arc !
Plus présent qu’un Sakaguchi ?? Bon en actrice, la question ne se pose même pas, je dirais que la plus présente sur ton blog, c’est Asami ! haha
Tant que ce n’est pas Ayase Haruka, ça me va ! ^^
La pauvre, cela doit faire des années que ces oreilles sifflent avec nos remarques 😀
Ceci dit, malgré ce que l’on pense d’elle, j’admet que j’ai 2 films avec elle en Blu-Ray et un en DVD. Comme quoi…