Avec Kitahara Rie, Kojima Fujiko, Asakawa Nana, Matsuda Ruka, Komiya Arisa et Takenaka Naoto
Synopsis : Lorsqu’elle était au lycée, Saki allait souvent au parc Toshimaen avec ses amies. Maintenant, Saki est étudiante à l’université, et décide de se rendre avec ses amies de l’époque au parc d’attraction. Une rumeur là-bas justement fait rage sur les réseaux sociaux, une malédiction parlant d’une vieille maison au sein du parc. Croyant à une blague, Saki rentre dans la vieille maison.
Etre un scénariste réputé, c’est bien. Takahashi Hiroshi l’est, assurément, et il suffit de regarder un peu sa filmographie pour voir qu’il a participé à plusieurs sagas importantes de la J-Horror. Déjà en écrivant pour Nakata Hideo son fameux Ringu en 1998, mais également son film précédent, Don’t Look Up. Mais il signa aussi Ringu 2 et 0, même si bon, l’impact n’est tout de suite par la même. Ceci dit, sa carrière ne s’arrête pas à Ringu, ni aux films de Nakata, puisqu’il signa également les scénarios de Crazy Lips, film démentiel pour public clairement averti, ou encore celui de Orochi pour Tsuruta Norio, ou de The Sylvian Experiments, qu’il réalise (et d’ailleurs, je dois le voir depuis des années). Encore récemment, il avait signé les scénarios des épisodes de la série Ju-On Origins. Mais derrière la caméra, il fut également présent dans l’équipe technique de films comme les deux premiers téléfilms Ju-On en 2000, ou la première adaptation pour le cinéma en 2002, mais également sur Marebito, toujours de Shimizu. Un homme touche à tout donc, mais surtout présent derrière pas mal de sagas bien connues du genre. Mais est-ce que ça en fait un bon réalisateur pour autant ? Car écrire un scénario, c’est bien, mais après, le réalisateur prend le relais, travaille tout ça, rajoute le visuel, les acteurs, pose une ambiance, fait des ajustements. Takahashi Hiroshi doit en avoir conscience, puisqu’il est passé plus d’une fois derrière la caméra comme réalisateur, et que malheureusement, que ce soit donc The Sylvian Experiments, ou Sodom the Killer, ou encore Occult Bolshevism, je n’ai vu aucun de ces métrages. La sortie de Toshimaen, qui se retrouve avec le sous titre Haunted Park, était l’occasion de voir ce que valait Takahashi derrière la caméra, le tout avec la Toei derrière qui produit (et donc l’assurance d’un minimum de budget) et cinq idoles dans les premiers rôles (aie). Mais ne jetons pas de pierres aux pauvres idoles avant de les avoir vu jouer la peur, car après tout, on trouve également dans un (minuscule) petit rôle le vétéran Takenaka Naoto à l’imposante carrière depuis le milieu des années 80, et ça, ça fait toujours plaisir.
Malheureusement, on ne va pas y aller par quatre chemins, Toshimaen commence mal, avec cette bande de jeunes dans le fameux parc d’attraction en pleine nuit, qui se filme et diffuse tout ça sur internet, ce qui justifie donc la caméra qui tremble, les flous, et inonde l’écran de commentaires qui défilent. Je suis méchant oui, mais heureusement, ça ne dure qu’une poignée de minutes, avant que l’on ne fasse la connaissance de nos jolies idoles, menées par Saki (Kitahara Rie, 30 ans cette année, vue dans la blague gore Rise of the Machine Girls dont j’attend la sortie hors du Japon, et ancien membre de… AKB48). Au casting donc, Kitahara Rie oui, mais aussi Kojima Fujiko (mignonne comme tout, et avec une carrière déjà plus consistante, comme Fatal Frame ou Lesson of the Evil, malgré son premier rôle dans… Oppai Volleyball), Asakawa Nana (membre du groupe Super Girls, et vue au cinéma dans les deux sympathiques Black Maiden), Matsuda Ruka que je ne connais absolument pas, Saito Nari qui débute sa carrière au cinéma et Komiya Arisa bien plus habituée à jouer dans des Sentai. Niveau idoles, on est servis, ça oui. Est-ce qu’elles jouent bien ? Pas forcément. Est-ce que c’est une catastrophe ? On a vu bien pire, mais il faut bien reconnaître que pour le coup, elles ne sont absolument pas aidée par le scénario, et surtout par les personnages. Car des soucis d’écriture, il y en a un paquet ici, si bien que dés qu’un danger pointe le bout de son nez, nos idoles se recroquevillent sur elles-mêmes comme des enfants de primaire et que leur première idée sera de prendre leur téléphone pour appeler leur mère. Oui, des étudiantes à l’université qui régressent mentalement quand le danger est là, c’est possible. Il ne faudra du coup pas forcément attendre un maximum de réactions intelligentes dans le métrage. Et si l’on sait qu’une bonne ambiance peut sauver un scénario banal voir bancal, ce n’est pas le cas ici.
Scénario assez banal, malédiction qui ne restera pas dans les mémoires, personnages un peu stupides, idoles qui crient pour rien (oui j’ai du par moment baisser le son du film), mise en scène pas honteuse mais jamais inspirée non plus. Là vous croyez que Toshimaen est un très mauvais film, et qu’il n’y a rien à en sauver. Et pourtant, tout n’est pas à jeter. Malgré un scénario banal et des situations souvent prévisibles et déjà vues (les personnages qui disparaissent les uns après les autres, tour des différentes attractions, apparitions furtives), le film tire par moment son épingle du jeu. Lors de certaines attractions par exemple, comme celle avec tous les miroirs, qui parvient à jouer astucieusement avec les reflets, et donc à nous faire perdre nos repères, ou lors de quelques jeux de lumières plutôt habiles. On a même quelques plans qui ont franchement de la gueule. Et bien entendu, l’ensemble ne dure que 1h21, générique de fin compris, ce qui donne forcément un film plutôt rythmé et qui ne perd que rarement de temps en bavardages inutiles, à quelques flashbacks un peu vains près. Et j’aurais beau dire beaucoup de choses sur les idoles, et il est vrai que certaines sont énervantes, une bonne moitié, mais l’autre moitié ne s’en sort pas trop mal malgré des personnages creux et parfois énervants. Clairement pas le haut du panier dans le genre bien morne récemment, mais pas non plus le bas du panier. Dommage que ce soit finalement juste assez moyen et facilement oubliable.
Les plus
Plutôt rythmé
Une scène bien fichue avec pleins de miroirs
Quelques beaux plans par moment
Six idoles, toutes mignonnes…
Les moins
Mais six idoles qui ne jouent pas très bien
Prévisible sur toute la ligne
Des personnages très mal écrits
La peur ne sera pas au rendez-vous ce coup-ci
En bref : Toshimaen, il y avait du potentiel là-dedans. Un scénariste connu et réputé, un vrai parc d’attraction (comme pour Shock Labyrinth de Shimizu), beaucoup d’idoles et la Toei qui produit. Hélas, on se retrouve clairement devant un petit produit moyen à tous les niveaux, pas finement écrit, pas vraiment effrayant.