I BOUGHT A BOYFRIEND ON A LOAN
Avec Mano Erina, Yokohama Ryusei, Hisamatsu Ikumi, Ono Yuriko, Fuchikami Yasushi et Hasegawa Kyoko
Synopsis : Ukishima Tae travaille à l’accueil d’une grosse société. Son rêve ? Se marier avec un homme compétent, riche, et pouvoir ainsi vivre comme une femme à domicile. Son petit ami, Shunpei Shiraishi, travaille dans la même boite, et ils sont ensembles depuis un an. Pour le garder et espérer l’épouse, Tae se fait passer pour une femme naïve et timide, alors qu’en réalité, elle est franche, fait des remarques cash et s’énerve facilement une fois qu’elle a bu. Sur les conseils d’une amie, alors qu’elle a un peu trop bu, Tae se retrouve sur un site illégal et achète un petit ami, un homme qui a obtenu des dettes et est vendu, dans l’unique but de passer ses nerfs sur lui.
Il est vrai, je dis souvent du mal des dramas et autres séries TV Japonaises. Mais pas que, puisqu’en réalité, le nombre de séries que je regarde est extrêmement bas. Et ce depuis ma tendre enfance. Oui, il m’arrivait de regarder la série TV V sur M6 le samedi après midi, mais c’était plus pour retrouver l’univers et les personnages que pour les qualités du show. Et en grandissant, ça n’a pas changé. Alors bien entendu, il y a des exceptions, comme récemment, avec Twin Peaks the Return (le nom de Lynch n’est pas étranger à ce choix) que j’ai adoré, ou encore Too Old to Die Young (le nom de Refn n’est pas étranger à ce choix) que j’ai beaucoup aimé à l’exception des deux derniers épisodes. Puis il y a The Naked Director, série Japonaise produite par Netflix, bouffée d’air frais dont j’aimerais tellement une sortie au format physique. Après tout, imaginez un peu, une série, venant du Japon, avec de vrais acteurs de cinéma dans les premiers rôles, sur un sujet intéressant se déroulant dans le milieu du X durant les années 80. Pas le genre de séries que l’on voit tous les jours au Japon. Mais malgré tout, en fouinant un peu, j’ai bien aimé quelques séries Japonaises par le passé. Cutie Honey the Live était drôle, rythmé, l’action était tout à fait sympathique. Moteki était court (6 épisodes), parfois hilarant et à la morale finale pas si mauvaise. The Ancient Dogoo Girl, avec des bonhommes comme Iguchi ou Nishimura à sa tête, c’était forcément différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Mais finalement, à l’exception de Moteki, tout cela n’est pas bien représentatif des séries made in Japan. Plongeons donc dans l’univers impitoyable et interchangeable des dramas Japonais. Un drama pur jus, avec ce que cela implique de romances, de mise en scène et de photographie relativement aseptisées et d’idoles mises en avant. L’idole principale ce coup-ci ? Mano Erina. Bon, il y a pire, puisqu’elle sait jouer la comédie et ne chante pas trop mal.
Oui depuis ses débuts sur le grand (mais petit) écran avec les deux moyens métrages Kaiki : Tales of Terror from Tokyo, elle avait prouvée qu’elle savait jouer. Depuis, on l’a retrouvé plusieurs fois chez Sono Sion (Shinjuku Swan, Love & Peace, Tag, The Virgin Psychics), mais aussi chez Shiraishi Kôji (Impossibility Defense en 2018) par exemple. Bon niveau dramas, ça se bouscule, donc on passera. Aujourd’hui âgée de 30 ans (depuis Avril 2021) et mariée à un footballer espagnol (oui j’ai bien fais mes recherches), la jeune femme continue semble mettre depuis 2018 sa carrière de côté. Dommage tant dans son milieu, elle n’est pas mauvaise, loin de là. Elle a ici le rôle principal, Tae, qui travaille à l’accueil d’une grosse société. Fille relativement simple et encrée dans de vieilles croyances, son but est simple. Se marier avec un beau et riche jeune homme, et devenir une femme au foyer. Oui, on se bat tous depuis des années pour l’égalité de la femme, au travail, à la maison, tout ça, mais Tae elle aimait bien l’ancien temps. Celui où la femme s’occupait de la maison, des enfants, et basta. Du coup, pour mettre son plan à exécution, avec ses deux collègues, elle a décidée de mettre en arrière sa vraie personnalité, pour apparaître comme la femme attentionnée, gentille, cruche même, toujours de bonne humeur et souriante, qui fera craquer sa proie. Ou comment passer du lion au chaton. Et ça fonctionne dans les faits, puisque Tae sort avec un haut responsable de la société depuis un an. Mais ça, c’est dans les faits, puisqu’elle va se rendre compte au fur et à mesure des épisodes que son petit ami n’est pas si satisfait que ça, le croisant à chaque épisode aux bras d’une autre jeune femme. Et du coup Tae a de plus en plus de mal à laisser sa vraie personnalité en arrière plan. Et lors de sa rencontre avec une ancienne réceptionniste de sa boite, depuis divorcée, avec un enfant, et reconvertie en propriétaire de supérette, c’est le drame, elle apprend qu’il est possible d’acheter sur un site pas très légal un petit ami. Ce qui lui permettrait d’assouvir ses fantasmes, de se laisser aller une fois de retour chez elle, de se défouler, de lui faire faire ce qu’elle veut. Voir de le maltraiter, de passer ses nerfs sur lui ou le frapper au besoin.
Oui, pas très légal, pas très moral aussi. Mais n’ayez crainte, nous sommes bien dans un drama Japonais. Le ton est léger, aucune image ne viendra choquer l’audience, et forcément, tout est bien qui finit bien. Romance, drame, beaux sentiments, le tout avec humour bien entendu. Voilà bien un drama, relativement court (8 épisodes de 23 minutes), qui démontre à la fois le manque d’initiative et de risque que l’industrie prend, et la qualité relative des produits qui inondent le petit écran. Sans pour autant être déshonorant, ni le pire, ni même une torture à regarder. Le bon point, c’est que la majeure partie du temps, ça ne se prend pas vraiment au sérieux. Tout est grossit à l’extrême, dans le but de faire rire. Et si ce n’est pas fin, ni vraiment original, et bien je ne vais pas mentir, j’ai ri, plusieurs fois devant le produit final. L’intérêt descend fatalement dans les derniers épisodes, mais rien de honteux. Juste plus prévisible avec les bons sentiments qui reviennent au galop. Et c’est vraiment dommage. Car au départ, c’est vraiment stupide, on rigole, et Mano Erina tient vraiment bien son rôle. Son jeu, sa gestuelle, ses expressions. On rigole. Et l’humour de répétition fonctionne très bien. Oui, à chaque épisode, elle trouvera son homme aux bras d’une femme différente, l’excuse sera de plus en plus grosse (sa petite sœur, puis sa grande sœur, puis la cousine). À chaque épisode, la jeune femme en question viendra la retrouver pour régler ses comptes avec elle, et si la première fois, c’est limite de manière logique (en cherchant le conflit et en la poussant), ça devient de plus en plus risible, avec notamment le moment hommage à Dragon Quest à coup de puff puff ! Il fallait oser, ils l’ont fait. J’ai ri ! Bravo, et merci.
Ça ne fait aucunement de cette série un drama correct dans les faits. Car il faut l’avouer, en terme de mise en scène, c’est basique. En terme de photographie, c’est lisse au possible. Techniquement, il ne faudra absolument pas chercher quelque chose à se mettre sous la dent. Même musicalement, on ne va pas mentir, il y a deux thèmes, qui reviendront tout le temps, en fonction des situations, durant les 8 épisodes. En terme d’histoire, c’est du grand n’importe quoi assumé au début, et du coup plutôt plaisant, avant de partir clairement dans la facilité, voir dans les clichés habituels télévisuels Japonais. Dommage. En prenant un peu plus de risques sur la durée, il aurait été possible de surprendre le spectateur, et donc de se démarquer de la très nombreuse concurrence. Mais finalement, avec sa courte durée en zappant les génériques de fin (2 minutes), on vient à bout de « l’aventure » en moins de 3 heures, et si on oubliera clairement l’ensemble au bout de plusieurs semaines, ce n’était dans l’instant pas si désagréable. Est-ce que le charme de Mano Erina et ses mimiques y sont pour quelque chose ? Fort probable en effet oui. Une idole mignonne et sachant jouer aide bien entendu ce genre de produit. Ça n’en fait aucunement un bon produit selon des termes normaux, mais au final, cela permet de passer un moment divertissant. Et ce n’est pas si mal en soit. Cela parlera sans doute bien plus aux habitués et fans du genre (oui ça existe), mais on est loin du drama dégoulinant de mièvreries non stop. Son humour et même un certain côté critique de la situation (Tae avouant qu’elle veut être comme une princesse Disney haha) sont même clairement à noter dans ces bons côtés. Mais dans les mauvais, il y a clairement la technique, et ces deux derniers épisodes, où l’on peut quasi tout prévoir à l’avance tant ce drame retrouve… tout ce qui fait de lui un drama.
Les plus
Plutôt rythmé
Mano Erina, sa petite bouille, ses expressions
Par moment, l’humour fonctionne vraiment bien
Son concept de base, c’est n’importe quoi
Les moins
Techniquement c’est du drama pur jus
Ça reste prévisible
Les 2 derniers épisodes, beaucoup trop… drama (dramiens ?)
En bref : I Bought my Boyfriend on a Loan, c’est un pur drama, avec ce que cela comporte de romances, de moments prévisibles, de mise en scène et tout côté technique digne d’un drama. Heureusement, si l’on n’est pas très regardant sur tout ça, on passe un relativement bon moment, grâce à l’énergie de Mano Erina, et à certains gags, de situations, de dialogues ou de répétitivité qui fonctionnent. Pendant les six premiers épisodes en tout cas, la fin étant bien moins emballante.
Non d’une pipe en bois exotique ! Je regardais tranquillement « Blade Runner » sans savoir qu’il y avait ça ! On fait parfois des erreurs 😉
J’ai lu que tu avais ri…
En bois exotique carrément ??! Mais, ne me juge pas, quitte à choisir, je prend BLADE RUNNER et sa suite également je te rassure 😀
Et oui, en plus, j’ai ri… Il y a des trucs tellement énormes (dans le sens débile et improbable) que pas eu le choix. Il y a tellement pire en terme de drama en même temps. Promis, la prochaine série dont je parlerais, ce sera JU-ON (j’ai recommencé hier, donc vu la durée et le peu d’épisodes, ce sera vite plié). Et je te rassure aussi, les prochains articles prévus sont d’un tout autre niveau !
Revu le Villeneuve hier soir. Pas à la dimension du chef d’œuvre de Scott, mais le contrat est rempli : une suite à la fois raccord et différente stylistiquement (impressionnante) et visuellement. On s’éloigne tout de même encore un peu plus de Dick tout de même. Mais la question du transhumanisme, les problématiques écologiques sont très bien amenées. Quelques scories tout de même : la méchante finit par être agaçante, et Jared Leto caricatural (bien moins baroque que le Tyrell Frankensteinien de « Blade Runner »). Pas facile de passer derrière Rutger et Daryl.
Quitte à me faire huer par une horde de fans en furie, je crois que j’aime autant l’original de Scott que la suite de Villeneuve. Oui, c’est différent stylistiquement et aussi visuellement (heureusement d’ailleurs, ça évite la redite), et oui il y a quelques facilités dans les « méchants » du film, notamment Leto je trouve, surtout qu’il n’a pas un gros temps de présence à l’écran, sans doute pour ça je pense, ça empêche un meilleur développement. Mais la manière de traiter certains thèmes, certaines scènes absolument magnifiques, l’expérience proposée. Rah non je suis un gros fan ! Ça reste un de mes films préférés de ces dix dernières années, facile.
Et voilà qu’on se retrouve à rabaisser ce pauvre drama pour ne parler que de BLADE RUNNER haha ! Le pauvre.
On a beaucoup chargé le score de Zimmer aussi. C’est vrai qu’il est très différent de celui de Vangelis (cité néanmoins dans la scène finale), mais raccord avec cet univers 30 ans après.
Pour avoir vu les deux dans la foulée, on a là de toute évidence un dyptique majeur de la SF, au niveau des deux premiers Alien (allez, le Fincher est pas si mal non plus).
Et bien justement, je l’aime beaucoup le score de Zimmer. Par moment assez (trop ?) agressif il est vrai, mais il est en effet raccord. Et sait aussi se poser dans certains moments bien contemplatifs.
De toute façon, avoir une suite aussi tardive et tenant de toute manière autant la route, c’est déjà un miracle en soit.
Et oh, il est très bien le Fincher haha ! Je le défend depuis sa sortie cinéma. Oui il a des défauts, du à sa production difficile (des choix de personnages, des petits défauts de cohérences sans doute par moment) et des débuts de CGI abominables qui piquent encore plus les yeux aujourd’hui. Mais il y a une noirceur générale, un ton nihiliste et cauchemardesque qui me parlent énormément. Et ses choix de briser ce qui avait été fait chez Cameron pour s’approprier l’univers est aussi osé qu’intéressant dans le cheminement de Ripley. Ça fait d’ailleurs des mois que je me dis que je dois revoir ALIENS et ALIEN 3 pour compléter mes chroniques Alien sur le blog, qui n’a que le premier et le dernier (non, RESURRECTION, vraiment pas envie de le revoir).
On est d’accords sur Alien3, film renié par son réal mais finalement assez raccord avec les épisodes précédents.
Résurrection ? Quelle Resurrection ? Ripley finit dans le chaudron et pis c’est fini. Voilà.
En parlant de noirceur et de Fincher, je compte sur toi pour laisser une ligne d’impressions sur mon nouvel article. 😉
Et bien avant même de lire ton commentaire, le mien était déjà écrit sur ton blog 😉
Tu vas faire pas mal de Fincher du coup ?
ALIEN 3 est clairement un peu malade, mais tu sens malgré tout la patte d’un auteur, d’un mec qui sait ce qu’il veut et qui essayer d’y arriver malgré tous les bâtons qu’on lui met dans les pattes – ou des mines, vu le niveau. Ça clôt une magnifique trilogie.
Rassurant de voir que je ne suis pas le seul à tiquer sur RESURRECTION. À chaque fois que je sors mon coffret Blu-Ray, il reste sagement dedans, et j’arrête au 3. Bizarre haha !
C’est Mindhunter qui m’a remis sur la piste de ces serial killers de grand écran.
Je me reverrais bien Gone girl aussi. En plus ma chronique est déjà prête, je l’avais rédigée sur mon ancien blog à sa sortie. 😉
GONE GIRL, je me l’étais refais fin 2020, avec MILLENIUM. J’aurais du me refaire SOCIAL NETWORK aussi dans la foulée. Trois opus que je trouve très intéressants, car sans doute un peu plus « mature » visuellement (cet avis n’engage que moi bien entendu haha).
OK.
A part ça, tu as raison au début, lorsque tu dis que CUTIE HONEY et DOGOO GIRL ne sont pas représentatifs du « drama japonais » de base. Le drama japonais de base, c’est un réalisateur absent, un directeur de la photo qui n’existe pas, des acteurs pas toujours inspirés car en fait ils ne sont pas ou peu dirigés et ils enchainent les épisodes, pas ou peu de prises de risques pour ne pas choquer les spectateurs habituels à la télé… bref regarder plusieurs vrai drama japonais à la suite cela revient peu ou prou à mâcher de la laine de verre en tentant de faire des bulles avec.
Jolie la métaphore sur le drama ! 😆
Oui on est d’accord. De par leur genre, thématiques, et même une certaine envie de leurs auteurs, ils sont déjà plus intéressants, plus divertissants. Moins aseptisés aussi. Après bon, tous les dramas ne sont pas à jeter non plus même dans le reste, mais on est tellement envahis par des dramas qui tirent le tout vers le bas que le constat est inévitable et sans appel.
En regarder plusieurs à la suite ???? Mais mais, il faudrait ne plus avoir de cerveau, et d’amour propre pour faire ça non ? 😀