Avec Asuka Rin, Wagatsuma Miwako, Okamoto Anri, Okubo Satomi, Koide Saori et Sawada Shione
Synopsis : Cinq courtes histoires horrifiques mettant en avant la noirceur humaine et les légendes urbaines réalistes.
Au départ petite anthologie comprenant cinq histoires sans envergure, Hitokowa a rencontré un plutôt bon succès, si bien que son réalisateur et scénariste, Kodama Kazuto, a livré deux suites apparemment du même niveau. Et ça tombe bien, car c’était franchement très sympa, et ça m’a donc motivé à me lancer dans les suites. Sur la courte durée d’une heure, nous voici avec cinq histoires donc, durant en moyenne 15 minutes, sauf la troisième, la plus courte et moins intéressante, qui ne dure que 5 minutes environ. Ce qui est amusant, c’est que son titre original, bien plus long que Hitokowa, pourrait être traduit par « Hitokowa : Ce qui me fait vraiment peur est l’humain ». Ce qui semble résumer plutôt bien l’anthologie (les anthologies ?), même si la dernière histoire va quelque peu changer son fusil d’épaule. Mais non, ici, pas de fantômes à cheveux longs, d’événements surnaturels (ou presque), mais des histoires terre à terre, qui ont un goût de légende urbaine pour certaines, ce qui finalement, leur confère, malgré le côté prévisible inévitable à la fois du genre et de la durée imposée à chaque histoire, un côté plus effrayant. Oui, ce qui arrive dans ces courtes histoires pourrait tout simplement nous arriver à nous, dans la vraie vie. Le métrage commence fort d’ailleurs puisque les deux premières histoires sont parmi les meilleures, puisqu’avec un point de départ assez anodin pour chacune d’elle. Dans la première, c’est une jeune femme qui vient réconforter son amie après une rupture, et alors que la bière fait tourner la tête, la jeune femme va découvrir l’horreur de la situation, permettant à ce petit sketch de s’achever d’ailleurs par un effet sanglant plutôt sympathique.
La seconde histoire, qui porte plutôt bien son nom, est du même acabit, puisque se situant dans un contexte ultra réaliste. Deux jeunes femmes qui rencontrent deux jeunes hommes dans un karaoké, un échange de mail, mais une faute dans l’orthographe d’un mail va apporter bien des malheurs à une jeune femme, qui va tomber sur un mec bien creepy qui va adorer l’observer de loin, et aller jusqu’à la suivre chez elle. Sans doute le meilleur sketch de cette première anthologie, jouant à merveille sur l’horreur d’un élément banal du quotidien. De plus, et même si la chute s’avère prévisible, le réalisateur semble inspiré et nous délivre quelques moments et mouvements de caméra certes assez prévisibles également, voir même déjà vus, mais qui fonctionnent à merveille. En une demi-heure, Hitokowa fait très bien les choses, et nous apprend qu’il ne faut jamais énerver une femme qui vient de rompre, même si c’est notre amie, et qu’il faut toujours bien vérifier l’orthographe des adresses mail, car autant en cas d’erreur, on peut tomber sur quelqu’un de sympa et compréhensible, autant on peut tomber sur bien pire. Le troisième sketch malheureusement vient abaisser le niveau. Il aurait pu être sympathique dans le fond, mais avec seulement cinq minutes au compteur, dur de développer quoi que ce soit, et on se demande même finalement ce qu’il vient faire ici. Tout ça pour des enfants pas nets et qui sont ainsi à cause de leurs parents, pas bien nets non plus. Anecdotique et totalement oubliable.
Heureusement, ça redémarre en fanfare avec le quatrième sketch, excellent. Dans celui-ci, une jeune femme découvre une vidéo avec horreur lorsqu’elle cherche son propre nom sous google. Un sketch de plus jouant sur le quotidien, et donc ayant un réel impact, surtout avec sa chute, effrayante si l’on y réfléchie. Comme quoi, mieux vaut rester dans l’ignorance la plus totale. Et il ne reste alors plus que 15 minutes au compteur, le temps parfait pour un dernier sketch, malheureusement un peu en deça, et surtout trahissant un peu la ligne de conduite de l’anthologie, lorsqu’un homme trouve un téléphone, et que la voix à l’autre bout du fil l’emmène voir une dame, qui elle n’entend que des parasites. Au bout du fil, la personne qui parle est supposé être son fils, disparu. Une histoire flirtant gentiment avec le surnaturel, pas mauvaise pour autant, mais clairement moins ambitieuse et moins prenante que les autres. Mais le réalisateur croit clairement en son projet et en ses histoires, et malgré un bas budget, s’applique autant qu’il le peut, et livre finalement une anthologie que l’on pourra même qualifier de rafraichissante, puisqu’à part le dernier, le surnaturel n’est pas du tout au rendez-vous, et c’est bien l’humain qui est au centre des histoires, l’humain dans toute sa « splendeur ». Je conseille à tous les curieux donc, surtout que ça ne dure qu’une heure.
Les plus
La première, seconde et quatrième histoires
Des histoires qui sonnent comme des légendes urbaines
L’horreur au quotidien
Correctement emballé
Les moins
La troisième histoire, plus courte et moins bonne
La dernière histoire trahit un peu le principe
En bref : Hitokowa aurait pu être une énième anthologie horrifique en provenance du Japon, mais en refusant d’inclure les classiques apparitions spectrales et en se focalisant sur une horreur plus réaliste, il fait mouche et se fait plus intéressant.