Avec Tamashiro Tina, Koseki Yuta, Kaneko Daichi, Satô Kanta, Takada Riho, Yamada Anna et Orakio
Synopsis : Himuro Yukina est une lycéenne n’ayant aucune expérience en amour. Elle cache son identité et écrit des nouvelles à succès pour téléphone portable sous le pseudo de Yupina. Mais ses lecteurs lui disent que ses histoires manquent de romance. Un jour, elle trouve un carnet à l’école et le lit. Il s’avère que ce carnet appartient à Kitami Shigure, le garçon le plus populaire du lycée. Mais c’est trop tard, car Yukina a déjà découvert son secret : elle décide alors d’en tirer parti et commence à faire du chantage à Shigure. Elle lui confie des « missions d’amour » pour expérimenter une histoire amoureuse en vue d’avoir de l’inspiration pour ses écrits.
Il faut voir de tout pour se faire une idée générale de l’état actuel du monde du cinéma, que ce soit à l’échelle mondiale, ou le cas présent, Japonais. C’est pour cela qu’aujourd’hui, je vais vous parler de Missions of Love, un film forcément adapté d’un manga, et qui a eu droit pour fêter sa sortie cinéma à 4 très courts épisodes faisant office de préquelle. Un mini drama donc ? Le film en question tend vers des genres que je ne connais pas des masses ou dont je me méfie la plupart du temps, à savoir la comédie romantique. Les romances au cinéma, c’est souvent périlleux. On veut que ça finisse bien, mais du coup, on perd souvent tout réalisme pour donner une vision fantasmée et souvent niaise et mielleuse du sentiment amoureux. Quand à l’aspect comique, je pense avoir assez débattu dessus à plusieurs reprises, l’humour n’est pas un genre facile à manier, puisqu’il est divisé en plusieurs genres d’humour, et que chacun est plus ou moins réceptif à un style d’humour ou un autre. L’ironie par exemple, beaucoup le prennent mal dans la vraie vie, et ne le comprennent pas à l’écran. L’humour noir, pareil. Mais là, je vous parle de Missions of Love, un produit à destination des salles Japonaises, donc ne vous en faites pas, l’humour, bien que fonctionnant par moment, ne sera pas tordant, ni risqué. Il sera gentillet. Nous y suivons Himura Yukina, lycéenne qui à côté écrit des romans à succès pour téléphone portable. Ce qui est une bonne occasion pour rappeler que oui, ça existe. Et qu’heureusement, à part le public adolescent Japonais, le reste du monde ne semble pas spécialement intéressé par ce sujet et cette manière de créer. Ouf. Sauf que Yukina, elle veut faire plaisir à ses lecteurs, dont beaucoup de lycéennes de sa classe, et elles veulent de l’amour dans ses romans, qui en sont jusque là dénués. Mais Yukina n’y connaît rien, étant hermétique à l’amour, ne connaissant pas le sentiment amoureux, et n’en ayant en vrai pas grand-chose à faire.
Et c’est le début d’un jeu de manipulation entre Yukina et un de ses camarades de classe, Shigure, le beau gosse qui plait à tout le monde, et qui s’amuse à refuser toutes les avances, tenant même un petit compte rendu dans son carnet d’étudiant. Et comme ce carnet tombe entre les mains de notre héroïne, elle va pouvoir le faire chanter et lui donner des missions, comme de lui tenir la main, la serrer dans ses bras, l’embrasser. Le tout bien entendu pour la culture, avant que rentrée chez elle le soir, Yukina puisse continuer d’écrire le chapitre suivant de son roman. C’est tiré par les cheveux, ça ne vole pas très haut, c’est pour le grand public Japonais, que voulez-vous. Mais pendant un temps, ça amuse. Le film ayant quelques atouts dans sa poche, et qui ne sont aucunement technique, l’ensemble sentant le drama à plein nez. À se demander d’ailleurs si c’est véritablement un film de cinéma, ou juste qu’un drama a été tourné, le premier épisode lancé comme préquelle, et les autres remontés pour en faire un métrage et engranger un peu plus d’argent en salles. Le mystère reste complet. Mais oui, pendant un temps, les situations sont bien tirées par les cheveux, et du coup, on rigole des différentes situations improbables, surtout que Yukina est joué par Tamashiro Tina, une actrice au jeu assez particulier, ce qui fait fatalement que des fois, ça marche, et des fois, ça se plante. Elle était très bien dans The Flowers of Evil d’Iguchi en 2019, mais la même année, elle était catastrophique dans Diner de Nakagawa. Dans le même ordre d’idée, elle était très bien dans le rôle titre de Jigoku Shôjo signé Shiraishi, mais le réalisateur a préféré la laisser totalement en arrière plan, ne lui donnant finalement que très peu de présence à l’écran, alors qu’elle aurait du être le cœur du récit. Et dans Missions of Love, dans son genre, ça fonctionne.
Ses mimiques, son regard, tout correspond plutôt bien au personnage et aux situations comiques que le métrage nous offre les unes après les autres. Mais, et c’était bel et bien prévisible, Missions of Love cherche à toucher un certain type de public, et cela avec un mot clé dans son titre, Love (même si le mot n’est pas présent dans le titre original, qui se traduirait plutôt, littéralement, par « fais le pour moi »). Ainsi, Missions of Love laisse de côté l’humour avant de partir dans la direction classique et attendue, la romance. Sans surprises, avec un final que l’on voit venir à des dizaines de milliers de kilomètres (oui ça fait beaucoup), en prenant bien soin de ne pas déraper en cours de route et de ne jamais aller plus loin que de tendres confessions amoureuses et doux baisers. Mais est-ce que je peux lui en vouloir pour ça ? Puis-je lui en vouloir de donner au public ce que le public de ce genre de films veut, alors que c’est moi qui suis clairement devant un film pas spécialement conçu pour mes propres goûts personnels ? Finalement, non pas vraiment, surtout que si le métrage reflète parfaitement l’état du cinéma au Japon, et l’état depuis bien des années du genre de la romance, mondialement là, il reste court (1h30 sans son générique), sa première partie est plaisante, Tamashiro Tina est mignonne en plus d’être attachante, et finalement, c’est déjà pas si mal. Et puis, en terme de romance bien plus poussée et tordue, et donc, réaliste, il reste The Flowers of Evil encore une fois.
Les plus
La première partie, misant sur l’humour
Tamashiro Tina, amusante
Ça se regarde si l’on n’est pas pointilleux
Les moins
Techniquement c’est du drama
Seconde partie classique
La romance, peu convaincante
En bref : Missions of Love, c’est finalement plus ou moins ce que l’on pouvait attendre d’un tel titre. Une romance sur un ton léger, peu inspirée techniquement, mais regardable.