DOOR LOCK (도어락) de Lee Kwon (2018)

DOOR LOCK

Titre original : Doeolak – 도어락
2018 – Corée du Sud
Genre : Suspense
Durée : 1h43
Réalisation : Lee Kwon
Scénario : Lee Kwon et Park Jung-hee

Avec Gong Hyo-jin, Kim Ye-won, Kim Sung-oh, Jo Bok-rae, Lee Ga-sub, Lee Chun-hee et Lee Hong-nae

Synopsis : Jo Kyeong-min vit seule dans un appartement. Un jour, elle découvre un inconnu qui s’est introduit par effraction dans sa chambre et bientôt une mystérieuse affaire de meurtre commence à apparaître.

Les remakes ont toujours existé dans l’histoire du cinéma, dans un peu tous les pays. On remake les films de notre propre pays, les films des pays des autres, et personne n’est épargné. Parfois, c’est pour remettre une intrigue au goût du jour, bénéficier de nouvelles techniques d’effets spéciaux (voir les années séparant les différentes versions de King Kong par exemple, 1933, 1976 et 2005). Et si quand on parle de remake, on parle souvent de remakes venant des Etats Unis, plutôt doués pour remaker leurs propres films, mais aussi les films Européens et Asiatiques, c’est oublier qu’en Asie aussi, on remake parfois à tour de bras des films Européens ou Américains. Et c’est la seconde fois que je tombe sur un remake Coréen d’un film Européen, sans avoir vu le métrage original. Ici, avec Door Lock, c’est le film espagnol Malveillance qui est attaqué. Et oui, malgré tout le bien qu’on me dit depuis des années dessus, et le fait que j’ai le film, je n’ai toujours pas vu Malveillance. Mais apparemment, ce remake change une petite donnée qui change énormément de choses dans les faits : le point de vu. Malveillance apparemment racontait l’histoire du point de vu de l’antagoniste. Un choix toujours osé dans ce genre de métrage puisque soit le réalisateur doit tout faire pour que l’on s’attache malgré des événements horribles à l’antagoniste, soit il anéantie immédiatement tout attachement, et donc, affiche une certaine distance avec le spectateur. Door Lock lui fait plutôt dans la facilité, puisqu’il replace l’intrigue du point de vu du protagoniste, une jeune femme donc qui voit des événements étranges autour d’elle, dans sa résidence. Un choix facile, puisque du coup, le film peut jouer sur des éléments parfois assez prévisible, comme la recherche de l’identité de l’antagoniste, et donc, y inclure également quelques fausses pistes. Un mauvais choix ? Pas foncièrement, car si Door Lock est en effet un film très classique, autant dans la forme que dans le fond, il n’en reste pas moins un film plutôt bien rodé, qui ne tente quasiment jamais d’en faire trop, et qui sait quand s’arrêter (en gros, ça dure 1h40 et basta).

L’héroïne donc, c’est Kyung-Min, jouée par Gong Hyo-jin, actrice aujourd’hui âgée de 41 ans, et ayant derrière elle quelques bonnes surprises dans sa carrière. Il faut dire que commencer dans le milieu du cinéma par Memento Mori, ça indique clairement quelque chose. Après, je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas un professionnel du cinéma Coréen, et parmi ses nombreux films, je n’en connais même pas la moitié. Bref, la Kyung-min est une femme comme les autres, qui habite dans un petit appartement, avec un petit boulot dans une banque, elle essaye de survivre comme elle le peut, mais rapidement, quelques petits éléments viennent perturber son quotidien. Le couvercle du boitier de sécurité à sa porte est souvent relevé alors que personne n’est rentré. Pire, en plein milieu de la nuit, voilà que quelqu’un tente de pénétrer chez elle. Les événements se multiplient, et tout de suite, la jeune femme panique. Mais la police, faute de preuve et de véritable infraction, ne bouge pas. Et quand autour d’elle, les comportements suspects, autant parmi ses collègues de travail que ses clients, se multiplient, elle commence vraiment à paniquer, à craindre pour sa vie. Corée oblige, on a donc droit là à un thriller, ou plutôt un film à suspense relativement bien huilé, peu surprenant mais divertissant, qui ne va pas venir chambouler la formule du pays du matin calme. Oui, des meurtres sauvages, il y en aura, même si le film préfère jouer sur l’ambiance et la tension. Oui, les flics sont toujours des incapables, ce qui va forcer notre héroïne et une de ses amies à mener elles-mêmes l’enquête. En gros, oui, ça mélange Malveillance, et en changeant le point de vu et en délocalisant l’intrigue en Corée du Sud, ça y injecte quelques éléments typiques de ce cinéma là.

Mais ça fonctionne plus ou moins bien suivant votre affinité, surtout que pour une fois, la mise en scène ne tente pas d’en faire trop, reste plutôt sobre 90% du temps, tout en ayant droit à une photographie comme toujours hyper soignée, et le film affiche clairement un rythme posé, et donc, peu enclin à diverses excentricités. Pas de gigantesques courses poursuites, ni de meurtres archi violents à répétition. Tant mieux. D’ailleurs, le film s’en sort très bien dans ses scènes de tension, en jouant sur un contenu assez épuré. Du silence, des plans serrés, une photographie sombre. Le passage par exemple où notre héroïne partira enquêter et pénétrera dans un appartement pour y découvrir l’horreur fonctionne hyper bien. La tension s’installe, le film prend alors son temps pour étirer sa tension et la faire fonctionner sans jamais rien brusquer. Alors bien entendu, ça s’emballe un peu sur la fin, et scénaristiquement, ça ne se refuse jamais quelques petites facilités non plus, pour faire avancer une machine bien huilée. Trop bien huilée même parfois. Le film affiche quelques facilités, que l’on acceptera ou pas encore une fois suivant notre sensibilité et notre affinité avec le genre et le cinéma Coréen de manière générale. Mais contre toute attente, si ce n’est pas parfait, ça fonctionne plutôt bien. Sans doute car le métrage vise simplement l’efficacité, sans pour autant céder à la facilité du genre ou à l’appel du sensationnel. Dans le fond, c’est tout à son honneur.

Les plus

Une mise en scène sobre
La tension lors de certaines scènes
Un film à suspense efficace
Court mais prenant son temps malgré tout

Les moins

Des facilités et hasards parfois énormes
Un remake différent, mais malgré tout classique et prévisible

En bref : Door Lock est un remake sympathique de Malveillance. Ses quelques changements le rapprochent bien plus du classique thriller Coréen finalement, mais l’ensemble est plutôt bien rodé et le film maitrise sa tension.

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