BANGKOK DANGEROUS de Danny et Oxide Pang (2008)

BANGKOK DANGEROUS

Titre original : Bangkok Dangerous
2008 – Etats Unis / Thaïlande
Genre : Policier
Durée : 1h39
Réalisation : Danny et Oxide Pang
Musique : Brian Tyler
Scénario : Jason Richman

Avec Nicolas Cage, Charlie Yeung, Shahkrit Yamnarm, Panward Hemmanee, Nirattisai Kaljareuk, Dom Hetrakul, Tuck Napaskorn, Stephen Baldocchi et Chris Heebink

Synopsis : Joe, un tueur professionnel sans scrupules, atterrit à Bangkok afin d’exécuter quatre contrats pour le compte d’un chef mafieux nommé Surat. Il engage Kong, un jeune pickpocket de rues comme intermédiaire, de façon à ne laisser aucune trace derrière lui. Mais alors qu’il a toujours évolué en solitaire, Joe prend le jeune homme sous son aile et s’engage dans une relation sentimentale avec une préparatrice en pharmacie sourde et muette. Petit à petit, Joe est gagné par la beauté capiteuse de Bangkok, au point de remettre en question son mode de vie, son isolement et la prudence qui lui a jusque-là permis de rester en vie.

Et nous voilà une fois de plus à parler d’un film avec Nicolas Cage descendu en flèche par le public et les critiques Française. Non pas que le film soit bien reçu à l’international, loin de là, mais l’accueil fut néanmoins moins catégorique. Alors Bangkok Dangerous, le remake des frères Pang de leur propre film, réalisé en coproduction entre les Etats Unis et la Thaïlande en 2008, c’est si mauvais que ça ? Et bien comme d’habitude, je vais me faire l’avocat du diable, et ce même si le résultat est loin d’être convaincant. Modérer les propos après tout, n’est-ce pas ce que tous ceux écrivant sur un film doivent faire en partageant leur avis, que celui-ci soit majoritairement objectif ou subjectif ? Objectivement, Bangkok Dangerous n’est pas un grand film, il souffre de nombreux défauts, et échoue d’ailleurs en tant que film d’action, mais bon, c’est un film des frères Pang après tout, qu’est-ce que nous pouvions bien attendre ? Subjectivement, et bien en fait c’est un peu le même constat. Ça se regarde clairement, certaines scènes fonctionnent, le casting est plutôt bon, la photographie est plutôt jolie, tout comme la musique de Brian Tyler d’ailleurs, mais en tant que film d’action, oui même constat, ce n’est pas la folie. Déjà car le scénario signé Jason Richman est d’une simplicité extrême, on a déjà vu la même histoire 50 fois, mais le tout pourrait passer bien entendu avec des scènes marquantes, de l’action qui dépote, sauf que la mise en scène des frères Pang, Danny et Oxide, ne vient pas relever le niveau, loin de là. On a souvent devant les yeux un film qui semble brouillon et finalement assez peu s’intéresser à la tension qui pourrait découler du script et des scènes musclées.

Nous suivons donc Joe. Pas le Joe du film Joe, un autre Joe, joué par Nicolas Cage, tueur professionnel qui suit quatre règles bien à lui. Des règles simples dans le genre en tout cas. Ne s’attacher à personne, ne pas poser de questions, ce genre de choses. Il arrive à Bangkok afin d’accomplir quatre contrats. Il est seul, il a sa plus belle perruque, et le voilà dans le monde nocturne souvent en néons (yeeees) de Bangkok. Sauf que on s’en doute, très rapidement, Joe va briser lui-même ses règles. Lorsque son coursier, qui va voir par accident le contenu d’une valise, va poser un peu trop de questions, Joe ne va pas l’éliminer comme il devrait le faire, mais le prendre sous son aile et le former. Bon on nous dit que c’est parce qu’il se reconnaît en lui, soit. De même, alors qu’il se blesse lors d’un contrat, Joe va tomber sur une pharmacienne sourde et muette, jouée par la charmante Charlie Yeung (The Lovers, Les Cendres du Temps) et va peu à peu craquer pour la jeune femme, l’inviter à diner, rencontrer sa mère et j’en passe. En soit, l’histoire de Bangkok Dangerous n’a rien de folle, mais rien de déshonorante non plus. Elle n’est juste pas nouvelle, et c’est là en réalité que l’équipe du film, autant devant que derrière la caméra, doit faire du bon boulot au choix pour se démarquer, ou bien pour marquer les esprits, en proposant un contenu percutant, qui fonctionne. Devant la caméra, c’est plutôt solide. Cage n’est pas à son meilleur mais il reste plutôt crédible. Charlie Yeung rayonne dans un rôle muet donc, mais sa relation avec Cage fonctionne. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est touchante, ce n’est pas le cas, mais ça fonctionne plutôt bien. Le reste du casting, Thaïlandais, fait plutôt bien le boulot, pour des acteurs et actrices que je voyais pour la première fois (je ne connais pas bien le cinéma Thaïlandais). Comme je le disais plus haut, la photographie ainsi que la musique sont de plutôt bonnes factures.

Brian Tyler signe une partition parfois discrète, avec en prime quelques plutôt jolis thèmes pour les moments calmes. Decha Srimantra signe la photographie, et alterne des moments plutôt sombres avec une belle profondeur des noirs avec des moments bien plus colorés, notamment dans la seconde partie du récit, avec une dominance des rouges lors des moments violents et des bleus lors de moments plus calmes, comme cette discussion devant la fenêtre entre Cage et Yeung, le tout avec la pluie dehors. C’est simpliste mais ça rend plutôt bien. Non, là où le film s’écroule et échoue finalement, c’est dans le travail des frères Pang. La mise en scène n’a rien d’exceptionnelle et est le plus souvent brouillonne, et ne sera que rarement aidé par un montage chaotique qui ne rend jamais les scènes prenantes ou palpitantes. Les deux exemples les plus flagrants sont le gunfight final et un meurtre dans une piscine. La fusillade finale manque d’intensité alors qu’on sent qu’elle aimerait bien avoir l’intensité d’un final façon John Woo, tandis que le meurtre de la piscine fait des choix étranges, avec l’utilisation de ralentis et de fonds noirs, qui viennent retirer à la fois la violence de l’acte et une quelconque crédibilité. Joe est censé être un tueur invincible, mais le film ne nous le montre que très rarement. En fait, c’est aussi le cas pour la relation entre Cage et Yeung. Elle fonctionne, les deux acteurs sont bons, mais le film et donc les frères Pang ne savent pas quoi en faire, si bien que passé un mini twist prévisible, Yeung disparaît de l’intrigue. Était-ce la même chose dans le film original ? Je l’ignore, mais en l’état, c’est vraiment dommage. Comme si le film abandonnait en cours de route ce qui fonctionnait pour vouloir livrer un film plus musclé, sauf que la partie musclée du film est un poil ratée, à une scène près (bien violente). Du coup, ce n’est pas la catastrophe annoncée, mais c’est un beau gâchis tout de même.

Les plus

Une jolie photographie
Une histoire classique mais qui pourrait fonctionner
Nicolas Cage et Charlie Yeung

Les moins

Une mise en scène facile manquant d’impact
Un montage chaotique et souvent raté
Un scénario trop classique

En bref : Bangkok Dangerous version 2008, ce n’est en effet pas fameux. Pas à cause de Cage, ni du casting en général. Plutôt à cause des frères Pang, qui filment assez platement un scénario bien trop classique, ne rendant ni l’action mémorable, ni la romance pertinente, vue que rapidement éclipsée.

2 réflexions sur « BANGKOK DANGEROUS de Danny et Oxide Pang (2008) »

  1. C’était correct, regardable même si déjà vu 100 fois grâce aux acteurs, à la musique et à l’ambiance thaïlandaise. La réal n’est pas terrible par moment c’est dommage oui (ce final mou du genou pffff, heureusement la scène de la grenade et la toute fin dans la voiture c’est bien).

    SPOILER :
    Oui Charlie Yeung (je l’adore) disparait de l’intrigue dans le dernier tiers mais c’est aussi un peu nécessaire non ? C’est ce qui pousse le tueur vers ce dénouement nihiliste je trouve.

    1. C’est sûr que malgré pas mal d’avis incendiaires partout, le film n’est pas non plus irregardable. J’aurais aimé voir le même casting, mais entre les mains d’un autre réalisateur maitrisant bien plus l’action, l’espace, et n’abusant pas d’effets de styles.
      Sa disparition, même si logique dans un sens, m’est tout de même apparu comme un élément étrange, comme limite un oubli du scénario. Je sais pas, quelque chose clochait.

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