THE WATCHER (Looking Glass) de Tim Hunter (2018)

THE WATCHER

Titre original : Looking Glass
2018 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h43
Réalisation : Tim Hunter
Musique : Mark Adler, Kristin Gundred et Andrew Benjamin Miller
Scénario : Jerry Rapp

Avec Nicolas Cage, Robin Tunney, Marc Blucas, Ernie Lively, Jacque Gray, Kassia Conway, Bill Bolender et Barry Jay Minoff

Synopsis : Après avoir souffert d’un tragique décès, un couple achète un motel dans le désert, mais découvre qu’une série d’événements dérangeants et inexpliqués ont pris place dans l’une des chambres les plus demandées.

Looking Glass, qui fut donc renommé pour son exploitation vidéo en France par The Watcher, c’était un thriller qui me faisait de l’œil. Déjà car Nicolas Cage m’attire toujours, mais car il est réalisé par Tim Hunter, et qu’il semblait mettre en avant des thèmes que j’apprécie au cinéma. Tim Hunter, ce n’est pas le réalisateur connu dont on retient facilement le nom, et d’ailleurs, il suffit de voir sa filmographie pour voir qu’il a bossé sur un nombre incalculable de séries TV, souvent pour un ou deux épisodes, ce qui fait que oui, son passage sur telle ou telle série n’a jamais le temps de marquer les esprits. On lui doit des épisodes, pour les plus connus, de Scream, Gotham, Hannibal, Pretty Little Liars, American Horror Story, Glee, Dexter, Mad Men, mais ça, c’est récemment. Mais en plongeant des années en arrière, on remarque surtout que Tim Hunter a réalisé trois épisodes pour la série Twin Peaks de David Lynch et Mark Frost. Et pas les épisodes parmi les ratés de la Saison 2, non. Il a signé l’épisode 5 de la saison 1, l’épisode 9 de la saison 2 (celui qui arrive juste après la révélation de l’identité du tueur), et l’avant dernier épisode de la saison 2, celui qui met en marche le cauchemar final de Lynch donc. Des épisodes parmi les meilleurs oui. Tim Hunter n’aura que très peu réalisé de longs métrages, et c’est justement pour ça que Looking Glass m’interpelait. Et au final, 1h43 après, on comprend pourquoi Tim Hunter réalise des épisodes de séries TV. Car Looking Glass, ça a un énorme cachet de téléfilm. Dès le début en fait, dés l’apparition du générique, de son titre, dés les premières images dans un format plein écran 1.78, Looking Glass respire le téléfilm. Mais Looking Glass étant un DTV, après tout, rien de plus logique. Ce n’est pas un film de cinéma qui débarque par chez nous comme un DTV. Mais bon, visuellement, c’est comme ça, même si tout n’est pas à jeter non plus, certaines scènes s’en sortant mieux que d’autres, voir montrant une réelle recherche visuelle.

Nous suivons donc ici les aventures d’un couple, Ray et Maggie, joués par Nicolas Cage et Robin Tunney (La Fin des Temps), qui fait l’acquisition d’un motel dans un coin paumé. Une occasion pour eux de redémarrer sur de bonnes bases après un triste événement. Ou plutôt une occasion de fuir leur passé. Malheureusement, on s’en doute, d’entrée de jeu, quelque chose ne va pas se passer comme prévu, et de toute façon, le cinéma Américain n’est jamais tendre envers les motels situés dans des coins paumés. Il suffit de penser à Psychose pour s’en convaincre, ou en moins bon et plus récent, Mortel de Nimrod Antal. Alors qu’ici, Ray et Maggie remettent un peu les choses en ordre et commencent à accueillir des clients, deux points seront étranges dés le départ. Le premier, ce sera l’insistance de la part de plusieurs clients de vouloir absolument louer une chambre en particulier, la chambre 10. L’autre point, ce sera la découverte par Ray d’un passage secret amenant dans une zone permettant de voir derrière le faux miroir de cette dite chambre, et donc, d’épier à leur insu les différents clients dans leurs chaudes nuits. Oui, ce qui donne son titre, autant anglais que franglais au film. Looking Glass, The Watcher. Malheureusement, malgré son côté téléfilm, l’ensemble se suit plutôt bien, notamment grâce au sérieux de l’entreprise et à l’interprétation des deux acteurs principaux, mais sombre quelque peu dés qu’il met en avant son côté voyeur. Ah ça, on est très loin d’un David Lynch avec Blue Velvet. Ces scènes où Ray observe ces clients faisant des choses olé olé, elles sont simplement ratés, se voulant être de l’érotisme soft qui exciterait le personnage, mais qui sont totalement ridicules, et donc, incroyablement difficiles à prendre au sérieux. Un bon gros point noir donc. Rattrapé en parti seulement par ce qu’il se passe à côté, le petit côté paranoïaque du personnage, le voisinage plutôt étrange entre le patron de la station service à côté ou bien ce flic qui vient tous les matins prendre le café et qui a des paroles qui sèment le doute.

Le film se montre donc en réalité bien plus efficace, ou du moins bien mieux rodé lorsqu’il veut semer le doute plutôt que lorsqu’il veut explicitement nous montrer quelque chose. Lorsqu’une banale discussion avec un flic vient secouer Nicolas Cage ou semer le doute, ça fonctionne. Lorsque le film par contre veut nous montrer le personnage espionnant ses clients dans des parties de jambes en l’air ultra soft et pas excitantes du tout, mais que ces scènes doivent justement avoir cet effet sur le héros, on a plus envie de rire. Finalement d’ailleurs, c’est le même cas de figure lorsque l’intrigue révèle finalement tardivement ses cartes, à coup de twists assez risibles et jamais crédibles. Est-ce la raison pour laquelle le film s’est fait descendre en flèche en France ? Et malgré tout un peu moins en Amérique. Fort probable, car pour un film voulant jouer sur le mystère et donc reposant beaucoup sur ses révélations, forcément, ça l’a fou mal quand les dites révélations, et donc les 15 dernières minutes, sont plutôt foirées. Vous savez, l’habituelle impression de la fin, qui domine le reste du métrage dans le verdict final. Avec un minimum d’objectivité, il est clair que Looking Glass n’est pas un grand film et se plante dans ce qu’il entreprend. Mais en gardant cette même objectivité, tout n’est pas à jeter, durant sa première heure tant que le mystère est bien épais, et que même si ses tentatives de scènes vaguement érotiques font sourire, on ne pourra pas renier l’investissement de la part du casting principal, Nicolas Cage et Robin Tunney, tout deux plutôt investis. Et si Tim Hunter livre une mise en scène de série, il ne se plante pas non plus à chaque fois, parvenant à soigner juste ce qu’il faut une soignée de scènes.

Les plus

Le casting principal
En réalité, la première heure se suit bien
Le mystère qui s’installe

Les moins

La mise en scène de téléfilm, voir de série
Les révélations et le final, ratés
Les scènes se voulant un peu hot, risibles

En bref : Un thriller bien bancal qui partait sans doute avec les meilleures intentions du monde. Le casting est plutôt solide, ça se suit bien la majeure partie du temps, mais quand le mystère est révélé, ou que le film insiste sur certains aspects, tout tombe à l’eau.

2 réflexions sur « THE WATCHER (Looking Glass) de Tim Hunter (2018) »

  1. J’avais pas fait gaffe que le réalisateur avait filmé quelques très bons épisodes de TWIN PEAKS…

    T’as presque tout dit. Et en effet, ces scènes érotiques d’un autre âge, comment c’est possible ? Ridicule…

    1. Quel plaisir de voir que nous sommes très souvent d’accord ^^
      Pour les scènes soit disant érotiques, il est possible que le passé du réalisateur, oeuvrant donc à 95% à la télévision depuis les années 80, y soit pour quelque chose je pense. Même si la télévision a évoluée depuis, je pense qu’il est resté ancré dans le côté gentiment soft de ses débuts, et forcément aujourd’hui, ça passe plus du tout.

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