THE WEREWOLF GAME: THE VILLAGERS SIDE (人狼ゲーム ) de Kumasaka Izuru (2013)

THE WEREWOLF GAME: THE VILLAGERS SIDE

Titre original : Jinroh Gemu – 人狼ゲーム
2013 – Japon
Genre : Suspense
Durée : 1h50
Réalisation : Kumasaka Izuru
Musique : Spannko
Scénario : Kawakami Ryo, Kumasaka Izuru et Natsuno Miyako

Avec Sakuraba Nanami, Fujii Mina, Fujiwara Kaoru, Hirano Kinari, Irie Jingi, Kajiwara Hikari, Nakano Taiga, Ohasawa Hikaru, Okayama Amane et Taketomi Seika

Synopsis : Nishina Airi est une lycéenne. De retour chez elle depuis le lycée, elle est kidnappée. Neuf autres étudiants sont également kidnappés. Ils se réveillent tous enfermés dans un immeuble vide, obligés de participer au jeu du loup-garou. Parmi eux, il y a huit villageois et deux loups-garous, et ils doivent découvrir l’identité des loups avant que ceux-ci ne les tuent tous.

Bien qu’étant au départ un jeu de plateau venant des Etats Unis, le jeu du loup-garou a très rapidement trouvé preneur au Japon. Ce jeu, tout simple, on le retrouve au cinéma, mais aussi dans le monde du jeu vidéo, avec l’excellent Raging Loop par exemple. Puis il y a eu des romans, des mangas, et une longue série de films, sortant au cinéma même si ça n’en a pas spécialement l’allure. Oui, tout débuta en 2013 avec ce The Werewolf Game : The Villagers Side. Et le succès a du être au rendez-vous, puisque la saga existe encore aujourd’hui, avec un dernier opus datant de 2020, le huitième film tout de même, nommé Death Game’s Operator, qui ose enfin changer de réalisateur. Car oui, les deux premiers opus sont tous les deux réalisés par Kumasaka Izuru, qui s’occupe également en parti du scénario, mais aussi de la photographie, avant que tout le reste ne soit réalisé par un certain Ayabe Shinya, également parfois assistant pour Sono Sion, sur Tag et The Whispering Star par exemple. Mais voilà, face au nombre d’opus grandissants de cette saga, j’ai finalement eu envie de la tenter, alors qu’elle me faisait peur cette saga. Avais-je raison ? Avais-je tort ? Peu importe, ce qui est sûr, c’est que ce premier opus, mettant en avant l’actrice Sakuraba Nanami (que j’aimerais aimer, mais bon, sa carrière ne brille pas), a de bonnes cartes en main, mais ne fait pas toujours les choix rendant l’expérience la plus palpitante. Sans pour autant être désagréable à regarder. Ah je sens que ça va être difficile de vous parler de ce premier opus. Alors donc, dix lycéens sont kidnappés et enfermés dans un bâtiment. S’ils sortent, ils meurent, ayant un implant explosif dans le cou. On les force à participer au jeu du loup-garou.

Huit villageois donc, et deux loups-garous. Le principe est simple. Tous les jours, tout le monde se réunit et débat pour choisir une personne à tuer, en espérant tomber sur un loup. La nuit, entre minuit et deux heures du matin, les loups eux peuvent se lever et doivent tuer une personne. Il y a bien évidemment d’autres rôles (celui qui peut demander chaque jour ce qu’est telle ou telle personne, celui qui peut protéger la personne de son choix). Un concept simple, souvent connu de tous, et qui finalement, peut amener un métrage sympathique, une petite tuerie entre lycéens, avec des coups bas, des mensonges, des doutes, et ce jusqu’à ce qu’il ne reste que deux personnes. Un mini Battle Royale en plus bavard donc en quelque sorte. Alors qu’est ce qui pourrait bien clocher ? Dans l’enrobage déjà en fait. Le film fait des choix pas inintéressants. Le choix d’avoir un rendu plutôt minimaliste et naturel est un choix intéressant, dans le sens où cela donne un côté naturel à la violence, à l’esthétique générale, qui n’en fait plus des tonnes. Éclairage naturel et simpliste, décors simplistes voir vide, musique ultra discrète. Le souci, c’est qu’à force de viser un peu trop le minimalisme, le film se mords la queue, on a souvent l’impression de voir un film qui n’a pas coûté grand-chose. Les décors sont vides, les pièces sont vides, sans meubles, sans éléments pour décorer l’ensemble. Même la cuisine où les joueurs se retrouvent le matin ne semble avoir qu’un frigo et une table, et voilà. C’est un peu pareil pour l’éclairage, qui ne tente jamais rien. L’ensemble semble avoir été éclairé avec trois projecteurs, avec un de moins lorsque la nuit tombe pour nuancer tout ça, et voilà. C’est pauvre techniquement. Par choix ou par contraintes, peu importe. Un peu comme voir du V-Cinema sur grand écran.

Mais encore tout ça, je le pardonne. Surtout quand le film débute par une explosion à la Battle Royale venant repeindre un mur. Ce qui est un peu plus dommage, c’est dans le fond, car le film ne fait pas les choix les plus palpitants ou pertinents. Il y avait beaucoup de choses à faire avec un tel concept. La première grosse erreur du film en fait, c’est le choix de son personnage principal, identifié dés le départ comme un villageois (d’où le titre international du film), et qui passe 70% du film les yeux en larmes sans véritablement vouloir participer au jeu. Forcément, du coup, niveau mensonges, coups bas, twists, quand on se focalise sur un tel personnage (même si c’est compréhensible qu’elle soit déprimée et triste), ça limite les possibilités. Et c’est là le gros problème du film. Il esquisse son concept et toutes ces possibilités, mais ne sait pas trop quoi en faire. Comment également réussir à placer des dilemmes et de la tension lors des débats, lorsque les personnages ne se connaissent pas, et nous non plus. Les personnages ne peuvent pas voter pour éliminer quelqu’un qu’ils n’aiment pas, ou quelqu’un qui a des réactions étranges qui ne lui ressemblent pas, puisqu’ils ne se connaissent absolument pas. Du coup, ça vote un peu au pif, suivant l’humeur du moment, et ça manque d’impact. Du coup, vous le comprenez bien, ce premier opus de cette longue saga ne m’a pas du tout emballé, sans pour autant me donner envie de le descendre, vu que je ne m’y serais pas ennuyé non plus. Et comble de l’ironie, alors que le résultat pas terrible aurait du me forcer à en rester là, j’ai enchaîné sur le second opus qui a semble-t-il écouté mes dires, corrigeant pas mal de défauts pour un résultat bien supérieur.

Les plus

Le concept même
Les rares moments sanglants

Les moins

Ça fait souvent très fauché
Peu de conflits ou de moments tendus
Tous les thèmes possibles restent en surface

En bref : Ce premier The Werewolf Game n’est pas très bon, c’est un fait, mais il laisse entrevoir ce que le concept aurait pu donner par moment. Si on pourra pardonner le manque évident de moyens, il est plus difficile de pardonner certains choix scénaristiques assez faibles.

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