KILLER CROCODILE de Fabrizio De Angelis (1989)

KILLER CROCODILE

Titre Original : Killer Crocodile
1989 – Italie
Genre : Ah grou grou
Durée : 1h30
Réalisation : Fabrizio De Angelis
Musique : Riz Ortolani
Scénario : Fabrizio De Angelis et Dardano Sacchetti

Avec Richard Anthony Crenna, Julian Hampton, John Harper, Sherrie Rose, Ann Douglas, Thomas Moore, Van Johnson et Wohrman Williams

Synopsis : Dans les Caraïbes, des activités peu recommandables mettent en péril l’équilibre de la jungle alentour. En effet, une entreprise déverse ses fûts toxiques dans les marais du coin. Les preuves du désastre en main, et prêt à ouvrir le procès, un groupe d’écolos va rencontrer le fruit de cette pollution : un crocodile géant.

Killer Crocodile et moi, ça ne date pas d’hier, j’avais découvert le film il y a des années sur M6. Oui, l’époque des jeudis de l’angoisse, programme que les plus jeunes ne connaissent pas. Puis Neo Publishing avait finalement sorti un coffret dvd regroupant le premier et le second opus. Choix qui coule de source, non pas car les crocodiles se baladent dans de l’eau de source, mais car les deux films avaient en 1989 étaient tournés bout à bout, en même temps donc, en République Dominicaine. Et à cette époque qui me semble tout aussi lointaine donc, j’avais découvert le second film. Mon verdict, bien vieux ? Le premier était une sympathique série B, et j’avais détesté le second. Les années passent, les technologies évoluent, les goûts changent, deviennent meilleurs même, notre regard se fait plus sévère, plus cinéphile, les écrans sont plus grands et la HD est là, et du coup, me voilà à redécouvrir Killer Crocodile, non pas avec de folles attentes, mais en me disant que dans le bon état d’esprit, ce sera une petite série B sans prétention sympathique, comme à l’époque. Et bien je me suis foutu le doigt dans l’œil, et ce jusqu’au coude. Car mon dieu que c’était mauvais. Tout à fait représentatif de ce que la production Italienne des années 80 était devenue, surtout que là, c’est 1989, la fin des années 80. Killer Crocodile donc, c’est réalisé par Fabrizio De Angelis, sous pseudo comme souvent, comme ça, on vend le film pépère à l’international avec des noms bien américanisés. Et si on connaît bien le monsieur comme producteur grâce aux films de Fulci au début des années 80 (L’Enfer des Zombies, L’Au-Delà, La Maison Près du Cimetière, l’Éventreur de New York, c’est lui), comme réalisateur, c’est loin d’être glorieux. Il faut dire que sa première fois dans la chaise de réalisateur fut en 1983… donc quand le cinéma Italien commençait sérieusement à aller mal. Mais bon, laissons lui le bénéfice du doute, après tout, il a même Riz Ortolani (Cannibal Holocaust) à la musique et Anthony Crenna, fils du Colonel, euh, de Richard Crenna dans le premier rôle.

On lance le film, et après une apparition de crocodile aussi prévisible qu’hilarante tant c’est raté, le générique défile sous nos yeux. Vue subjective dans l’eau, musique copiée sur Les Dents de la Mer… Ok, rien ne va, tout le monde est en pilote automatique, et fait juste le film histoire de récupérer un peu d’argent et basta. Alors dans les faits, quelques éléments du film sont louables. Le côté écolo de l’intrigue, lourdingue au possible, semble tenir à cœur au réalisateur, et ça c’est beau. Lourdingue, pas subtil, souvent énervant, mais beau. Vouloir nous donner un grand et méchant crocodile, c’est bien, car si les requins étaient bien tristes dans les années 80, ils avaient au moins eu leurs lettres de noblesses grâce à Spielberg en 1975 sur les Dents de la Mer. Alors que les crocodiles, eux, et bien… leur film culte, ils l’attendent toujours. Et ce film ce ne sera pas Killer Crocodile. Alors je pourrais vous dire que tout le monde joue comme des quiches, que la musique n’est qu’une copie du film de Spielberg, que c’est chiant comme la lune, que le crocodile est raté, risible, sort de l’eau à la verticale façon Les Dents de la Mer 4 en poussant le rugissement d’un lion… et c’est le cas. Et que le rythme, mon dieu, c’est lent, peu intéressant, ça parle souvent pour ne rien dire par des acteurs peu concernés, le tout pour une histoire convenue, déjà vue, déjà oubliée. Oui, il est question de déchets toxiques lâchés dans l’eau, qui ont fait muter le crocodile, et ohlala c’est pas bien du tout, qu’ils sont méchants, et en plus la seule autorité policière des lieux, nommé le juge, il est dans le coup. Mais nos gentils héros pas futés, ils sont écolos, et il faut l’avouer, certaines réactions, elles, font rires. Quand au début de l’intrigue, ils s’arrêtent pour dormir, et qu’une de leur amie, la bien nommée Conchita, disparaît, rencontrant son destin (le crocodile donc), au petit matin, on criera son nom deux ou trois fois, puis tant pis, on l’abandonne, on prend le bateau pour se barrer. Puis cinq minutes plus tard, alors qu’ils sont déjà très très loin, ils repensent à Conchita, et non, ils ne peuvent pas l’abandonner après tout. Ça se passe comme ça dans Killer Crocodile.

Tout le temps. On pourrait parler de cette gamine, suspendue à un ponton, le crocodile juste en dessous. Et tout le monde court pour la sauver. Enfin… la « sauver », puisque le premier, au lieu d’attraper sa main pour la remonter décide de sauter dans l’eau pour pousser ses pieds… Et se fait donc manger par super croco. Soit ils sont tous très cons, soit rien n’a de sens. Et le crocodile, peu de surprises, il est raté. Peu mobile, avec ses gros yeux, sa gueule taille XXL… Dans l’eau, on dirait un tronc d’arbre qui flotte. La gueule ouverte, on dirait… on ne sait pas trop quoi. Mais ses attaques, ça vaut de l’or, entre les victimes prisonnières de ses mâchoires qui gesticulent tous seuls car les mâchoires elles ne bougent pas, ou le fait qu’il sort carrément à la verticale de l’eau à un moment pour faire coucou au pilote d’un bateau… C’est du grand n’importe quoi de tous les instants. Mais jamais intéressant, jamais palpitant. Et tellement peu rythmé qu’il est dur de conseiller la bête, même aux amateurs de nanar. Car on est là bien plus proche du navet qui n’a aucun sens, fait dans l’urgence la plus totale. Une preuve de plus ? Si les effets spéciaux sont mauvais, les acteurs aussi, la musique paresseuse, la mise en scène n’est pas en reste. Pour rappel, nous sommes en 1989. Les défauts de mise au point, parfois récurrents en Italie ou à Hong Kong au début des années 80 et dans les années 70, face à des tournages éclairs, disparaissent. Pas dans Killer Crocodile. On a des plans totalement flous, à la mise au point mal faite. Mais pas que, car on a souvent des plans larges à la composition désastreuse, avec 70% de l’image vide où il ne se passe rien, des personnages en arrière plan qui ne font rien de spécial. C’est totalement foiré, ça sent le tournage fait dans l’urgence, sans recul, sans argent, mais également sans talent.

Les plus

Par moment tellement con qu’on rigole

Les moins

Filmé n’importe comment
Le crocodile, raté
Peu palpitant, peu d’attaques
Des personnages totalement cons
Le thème musical faisant « à peine » penser aux Dents de la Mer

En bref : Killer Crocodile, c’est tout naze. Avec son message écolo lourdingue, son rythme chiant, sa mise en scène à la ramasse avec un caméraman sans doute bourré ou qui avait oublié ses lunettes, ses acteurs de seconde zone, son crocodile raté qui ne devait pas être bien animé. Pauvre crocodile.

4 réflexions sur « KILLER CROCODILE de Fabrizio De Angelis (1989) »

    1. Zombeavers 😉 À sa sortie, tout le monde en parlait, du coup jamais pris le temps d’écrire dessus, alors que je l’ai vu, je l’ai même dans ma collection. Et c’était en effet amusant, ça assumait sa bêtise, et du coup forcément, ça passe de suite mieux. Quitte à choisir entre ZOMBEAVERS ou KILLER CROCODILE 2 pour une prochaine review….

  1. sublime critique ; conchita non , c’est luisa , pas citée au générique , ni la chienne candy ! était-ce vraiment une chienne ? mystère… 🙂

    1. Ha ha merci d’avoir apprécié cette modeste review de ce bis rital ! Je l’avais revu en Anglais, possible qu’en VF les noms soient carrément différents (ou je me suis lâché sur le texte, j’admet que j’ai un peu oublié depuis le temps).

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