X-MEN LE COMMENCEMENT (X-Men First Class) de Matthew Vaughn (2011)

X-MEN LE COMMENCEMENT

Titre Original : X-Men First Class
2011 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 2h11
Réalisation : Matthew Vaughn
Musique : Henry Jackman
Scénario : Ashley Edward Miller, Zack Stentz, Jane Goldman et Matthew Vaughn

Avec James McAvoy, Michael Fassbender, Rose Byrne, Jennifer Lawrence, Kevin Bacon, January Jones, Nicholas Hoult, Oliver Platt, Jason Flemyng et Lucas Till

Synopsis : Avant que les mutants n’aient révélé leur existence au monde, et avant que Charles Xavier et Erik Lehnsherr ne deviennent le Professeur X et Magneto, ils n’étaient encore que deux jeunes hommes découvrant leurs pouvoirs pour la première fois. Avant de devenir les pires ennemis, ils étaient encore amis, et travaillaient avec d’autres mutants pour empêcher la destruction du monde, l’Armageddon. Au cours de cette opération, le conflit naissant entre les deux hommes s’accentua, et la guerre éternelle entre la Confrérie de Magneto et les X-Men du Professeur X éclata…

X-Men First Class, ou Le Commencement lors de son exploitation en France, tient du miracle. Oui car autant Bryan Singer avait donné ses lettres de noblesses à la saga, qui était à l’origine du regain d’intérêt du genre super héros au cinéma avec le premier opus, autant cela faisait deux films que la qualité baissait, parfois de manière classique et rapprochant le film du simple blockbuster avec X-Men The Last Stand, le troisième opus signé Brett Ratner, soit parfois en faisant tous les mauvais choix possibles et imaginables avec X-Men Origin Wolverine. X-Men avait-il encore sa place dans le paysage cinématographique actuel, lui qui avait ouvert la voie, et alors que Marvel mettait doucement en place son empire avec le MCU, dés 2008 avec la sortie du très bon premier Iron Man ? Et bien contre toute attente, oui. X-Men avait juste besoin de retrouver un bon réalisateur, qui croit en son projet, qui a des choses à dire et sait comment les dire. Et surtout, ce First Class vient prouver au monde et au studio que X-Men, ce n’est pas seulement Wolverine, qu’il y a d’autres personnages dignes d’intérêts dans cet univers, à savoir, logiquement, les personnages avec qui tout a commencé, Charles Xavier et Erik Lehnsherr, soit Professeur X et Magneto de nos jours. C’est décidé, First Class sera une préquelle, idée qui avait déjà été mise sur le tapis pendant la production d’X-Men 2, et pour mettre toutes les chances de son côté, le studio va chercher Matthew Vaughn pour réaliser, lui qui sortait tout juste du succès du premier Kick-Ass. Pourtant, fait amusant, Vaughn avait déjà été approché par le studio quelques années plus tôt, pour réaliser le troisième opus. Projet qu’il quitta, conscient que le peu de temps de production ainsi que quelques autres soucis ne lui permettraient pas d’avoir le résultat souhaité. Film dont la direction prise, et bien, il ne la porte pas dans son cœur, lui qui est un gros fan de comics. Du coup, forcément, X-Men First Class, c’est un peu sa revanche. Une revanche pleine d’ironie, puisqu’il est embauché en Mai 2010, et que le film doit sortir début Juin 2011. Soit une production de pile un an, en comptant une réécriture intégrale par Vaughn, un long tournage de plusieurs mois, de nombreux effets visuels, et même un petit tournage supplémentaire ayant lieu en Avril 2011, soit un peu moins de deux mois avant sa sortie.

X-Men First Class, je vous le disais, tient du miracle, tant au sein de la saga qui allait mal, qu’en tant que film tout court via sa très courte production. Vaughn, en signant ce film, et donc, une préquelle (même si au départ pensée comme un reboot) à la saga, peut y mettre sa patte, son style, et surtout, mettre en avant deux éléments qu’il aime beaucoup, à savoir, adapter un film X-Men bien entendu, mais le placer dans un contexte politique, et à une époque de rêve pour lui, les années 60, pour lui donner en terme d’ambiance un petit côté James Bond, de ses propres aveux. Ce qui le motiva sans aucun doute par la suite à se lancer dans la saga Kingsman, saga sur laquelle il travaille toujours aujourd’hui. Et en plus de tenir du miracle, de renouveler la saga, de mettre en avant un tout nouveau casting si ce n’est un très court caméo comique de Hugh Jackman, X-Men First Class parvient l’impensable, à savoir être l’un des meilleurs de la franchise, voir à mes yeux tout simplement le meilleur. Grâce à l’énergie folle que le film dégage, à son cachet années 60 qui lui donne une tout autre image, en terme de décors, de costumes, de musiques même, grâce à la mise en scène lisible et inventive de Vaughn, aussi. Mais pas que. On peut citer la volonté du film, comme du suivant d’ailleurs, de placer l’intrigue d’X-Men au sein d’un réel contexte politique, à savoir la crise des missiles à Cuba. Ce qui donne un cachet tout particulier au métrage, un cachet grave, plus réaliste. Mais on ne doit pas tout à Vaughn ou à son scénario, mais le film doit également beaucoup à son nouveau casting. Un casting sans faute, avec James McAvoy et Michael Fassbender reprenant les rôles clés de la saga, en sachant à la fois leur donner un côté plus grave et dramatique en ce qui concerne le futur Magneto, et un côté plus léger et désinvolte en ce qui concerne Charles Xavier. De l’excellent boulot, pour deux personnages qui deviennent immédiatement attachants, alors qu’ils étaient finalement assez froids dans la trilogie originale.

Le reste du casting n’est aucunement en reste, que ce soit du côté des gentils mutants, des quelques humains peuplant l’aventure, ou du grand méchant, joué par un Kevin Bacon impérial, prouvant une fois de plus qu’il est à l’aise dans le rôle de bad guy, comme dans Super de James Gunn ou encore Hollow Man de Paul Verhoeven. Et puis, dans First Class, il y a une poignée de scènes marquantes, quelques scènes cultes, un enrobage pop qui fonctionne, une musique hyper dynamique et prenante de Henry Jackman, fidèle collaborateur de Vaughn sur Kick-Ass puis Kingsman, et qui se fera son petit bonhomme de chemin dans l’univers des blockbusters (les Jumanji, Kong Skull Island, quelques films Marvel, The Predator). First Class, film parfait donc ? Presque. Mais certains de ses défauts, on peut clairement les minimaliser, en se rappelant sa production express. Avoir réussi à faire un blockbuster aussi solide en seulement une année révèle déjà, comme je l’ai souvent précisé, du miracle, et du coup, voir quelques rares CGI clairement moins bons, ou moins naturels du moins, ne choque alors plus franchement. On finit même par s’y habituer, voir penser que cela lui donne un petit côté rétro pas incompatible avec son aspect de préquelle se déroulant dans les années 60. Mais c’est clair qu’ils sont là, et que certains sont bien en dessous du reste, et que dans le fond, il ne pouvait pas en être autrement. On peut aussi légèrement regretter que malgré la formation d’une équipe, de cette première équipe d’X-Men au final, certains sont sous exploités, et ne seront d’ailleurs pas présents dans les suites, restant au stade de concept fou, notamment en ce qui concerne le personnage interprété par Caleb Landri-Jones (Byzantium, Antiviral), acteur qui a toute ma sympathie. Mais on s’en doute, à moins de monter la durée du film d’une heure, il était impossible et improbable que tout le monde soit développé sur un pied d’égalité. Mais qu’importe, le film reste excellent, un des meilleurs si ce n’est le meilleur de la saga, et je le revois toujours avec un grand plaisir.

Les plus

Le nouveau casting au top
L’ambiance années 60 et sa situation politique
Mettre enfin ses personnages là en avant
L’enrobage, visuel et sonore
La saga prouve qu’elle a encore des choses à dire

Les moins

Quelques effets clairement moins bons

En bref : Après deux épisodes bien moyens, voire mauvais, voilà que la saga X-Men renait de ses cendres, en passant par la case préquelle, et en ayant droit là à son meilleur opus, tout simplement. Casting jeune et talentueux, mise en scène et musiques dynamiques, refonte totale de personnages connus, histoire passionnante et moments iconiques, c’est une grande réussite.

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