Titre Original : The Rookie
1990 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 2h
Réalisation : Clint Eastwood
Musique : Lennie Niehaus
Scénario : Scott Spiegel et Boaz Yakin
Avec Clint Eastwood, Charlie Sheen, Raul Julia, Sonia Braga, Tom Skerritt, Lara Flynn Boyle et Pepe Serna
Synopsis : Nick Pulovski est un vétéran de la police de Los Angeles aux méthodes peu orthodoxes. Alors qu’ils essayaient de capturer des voleurs de voitures de sport, son coéquipier, Powell, est abattu par leur chef, un certain Strom. David Ackerman, fils d’un richissime homme d’affaires, vient d’entrer dans la police. Il tente ainsi de protéger les innocents et se racheter de n’avoir pas pu sauver son frère, mort à cause de lui dans leur enfance. Choisi pour remplacer Powell et faire équipe avec Pulovski, Ackerman essaie de l’aider à capturer Strom et son gang mais le caractère désagréable de Nick rend leur duo explosif.
Dans la longue filmographie de Clint Eastwood comme réalisateur, il y a plusieurs films souvent jugés comme mineurs, voir moyens par la critique et le public. L’Épreuve de Force par exemple en 1977 est jugé comme étant un film mineur, coincé dans sa filmographie entre Josey Wales et Bronco Billy. Pareil pour Firefox en 1982, Le Maître de Guerre en 1986 ou le cas qui nous intéresse aujourd’hui, La Relève en 1990, bloqué entre Chasseur Blanc, Cœur Noir et Impitoyable. Et vous savez quoi ? Mineurs ou pas, j’aime bien tous les films cités. D’ailleurs, La Relève, c’est assez proche de l’Épreuve de Force dans le fond, avec un scénario assez simpliste, un personnage de flic bien bad-ass qui n’en fait qu’à sa tête et n’hésite pas à frapper avant de poser les questions, et des scènes d’action parmi les plus dantesques filmées par Clint. Bien entendu, qui dit vieux flic aux méthodes peu orthodoxes, on se doute d’office que Clint prendra, en plus de réaliser, le rôle. La Relève, The Rookie en VO, c’est un film mineur oui, un simple film policier à tendance film d’action, mais où l’on retrouve la maitrise de la caméra par Clint, et également ses fidèles collaborateurs derrière la caméra, comme Lennie Niehaus à la musique ou Jack N. Green à la photographie. One ne change pas une équipe qui gagne. Et avec 10 millions seulement de budget, Clint, il se fait plaisir.
Ça explose de partout, ça enchaine courses poursuites en voitures, fusillades, combats à mains nues, exécutions, règlements de compte, vandalismes. Un pur concentré d’action en réalité. À tel point que certains piqueront quelques idées dans le métrage par la suite, notamment Michael Bay, qui reprendra l’idée de la scène d’ouverture, à savoir une poursuite entre notre flic en voiture et un camion qui lui balance des voitures à la gueule sur une autoroute. Tiens tiens ! Le scénario ne se refuse rien, et Clint non plus donc. Et cette volonté ultra généreuse du film, on le tient des deux scénaristes, jeunes, qui en veulent, mais loin d’être très subtils. Pour preuve, il s’agît de Scott Spiegel, pot de Sam Raimi et réalisateur d’Intruder, Hostel 3 ou Une Nuit en Enfer 2, et le second, Boaz Yakin, qui s’est rapidement éloigné du cinéma dit bourrin comme La Relève ou The Punisher, et des films de ses amis, pour écrire pour les studios des gros films comme Prince of Persia ou Insaisissable ! Diantre. Cela peut en tout cas clairement expliquer les faiblesses du scénario, qui ne semble qu’être, la plupart du temps, un prétexte pour nous emmener rapidement à la prochaine scène spectaculaire. Oui, c’est chaotique, avec beaucoup de personnages, la plupart très peu développés, à l’exception de notre duo principal, Clint Eastwood et Charlie Sheen, donnant un gros côté Buddy movie au métrage, ce genre très en vogue dans les années 80. C’est clairement le cas ici, même si rapidement, Clint est capturé, et que Charlie Sheen va péter un câble et jouer le dur à son tour. Plus de mister Nice Guy comme on dit. Et ça fonctionne, il faut dire que Clint a également réunis un excellent casting.
Outre lui et Charlie Sheen, on trouve Raul Julia en méchant, Sonia Braga en femme de main quasi muette mais mortelle, Tom Skeritt dans le rôle du père de Charlie Sheen, ou encore Lara Flynn Boyle encore sur Twin Peaks à l’époque jouant sa petite amie. Casting compétent, scènes d’actions hyper efficaces et parmi les plus spectaculaires mises en boite par Clint, rythme qui ne faiblit quasiment jamais pendant 2h, des punchlines qui me font penser que le rôle a été écrit pour Clint (ou dans tous les cas, été intégralement réécrit pour lui), quelques moments très violents dans le genre, avec des exécutions, des head shots et j’en passe. Clairement oui, en dehors de l’action et de délivrer un spectacle totalement fun, La Relève manque d’ambitions. Il ne raconte rien de particulier, c’est un simple Buddy movie, ultra efficace et généreux, mais c’est sans doute la raison de son côté mineur dans la filmographie de Clint. Ça et la scène polémique, où Sonia Braga abuse littéralement de notre flic, kidnappé et ligoté. Je pense tout simplement qu’il ne faut pas voir là un message, un avis ou quoi que ce soit. La Relève, c’est juste du pur divertissement, qui donne envie de brûler des bars, tabasser des truands et de rentrer chez soit en moto en explosant la porte. Rien de plus, mais rien de moins. Un excellent moment, bien qu’il est vrai, facilement oubliable.
Les plus
Un bon film policier
Le casting, réussi
Les scènes d’action, nombreuses
Un spectacle sans temps morts
Les moins
Il est vrai, un film mineur de la part de Clint
Un scénario basique ne servant que l’action
En bref : C’est bourrin, ça explose, ça castagne, ça flingue. Un film policier assez classique blindé de scènes d’action efficaces, pour un film divertissant mais limité.
Pareil. C’est aussi pour ça que j’aime Clint : il fait parfois des films mineurs comme tu dis, mais diablement sympas et divertissants.