ALLAN QUATERMAIN ET LES MINES DU ROI SALOMON
Titre Original : King Solomon’s Mines
1985 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 1h40
Réalisation : J. Lee Thompson
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario : Gene Quntano et James R. Silke
Avec Avec Richard Chamberlain, Sharon Stone, Herbert Lom, John Rhys-Davies, Ken Gampu, June Buthelezi, Sam Williams et Shai K. Ophir
Synopsis : La belle Jessie Huston fait appel aux services de l’intrépide aventurier Allan Quatermain pour retrouver son père, le professeur Huston, célèbre archéologue disparu en Afrique. Les dernières traces concernant celui-ci indiquent qu’il aurait retrouvé la piste des mythiques « mines du roi Salomon ». Quatermain accepte la mission.
Ce n’est clairement pas de sa faute, mais le pauvre Spielberg, dés qu’il fait un film à succès, il lance une mode. Les films de requins en 1975, les films avec des gentils ET en 1982, les films d’aventures avec d’intrépides aventuriers en 1981. Et ce dernier point, c’est une aubaine pour la Cannon Films, qui en 1985, commence à prendre son envol. Car oui, si au début des années 80, la société était encore relativement calme en terme de productions (encore peu de films de 1980 à 1982), ils explosent alors littéralement dés 1983, et les films se multiplient. Et alors que Spielberg prépare le second volet d’Indiana Jones, la Cannon lance le tournage l’un après l’autre de deux aventures pour Allan Quatermain. Le premier, Les Mines du Roi Salomon, sortira en 1985, réalisé par J. Lee Thompson, qui va carburer chez la Cannon, avec parfois deux films par an, et qui récoltera des critiques désastreuses mais aura droit à un petit succès, tandis que le second, La Cité de l’Or Perdu, sortira en 1986 et sera réalisé par Gary Nelson. Même casting, budget réduit (le premier Indiana Jones avait coûté 19 millions, Les Mines du Roi Salomon lui en coûtera 12), tournage éclair mais bien compliqué, notamment pour Sharon Stone, un peu là par accident. Car lorsque la production se lance, Menahem Golan, président de Cannon, crie sous tous les toits qu’il veut la « Stone lady ». En référence bien entendu à Kathleen Turner, interprète dans À la Poursuite du Diamant Vert, sortant en 1984, Romancing the Stone en VO. Sur ce simple malentendu, l’équipe embauchera Sharon Stone, encore inconnue et souvent cantonnée à des seconds rôles dans des séries B (La Ferme de la Terreur de Wes Craven en 1981), et qui vivra l’enfer sur le tournage, puisque pas vraiment heureuse d’être là, ingérable par l’équipe, détestable avec certains, en plein divorce et donc déprimée, et détestée par l’équipe qui ira jusqu’à lui faire pas mal de crasses. Et donc, ce Allan Quatermain, un simple Indiana Jones bis fauché comme les blés et aussi mauvais qu’on le dit ?
Dans le fond, on ne peut pas dire que c’est vraiment bon. Le budget est bien trop limité, les effets spéciaux souvent rudimentaires, les fonds verts (ou bleus) incroyablement voyants et maladroits. Mais au-delà de ça, le métrage tente, dans le ton en tout cas, de s’éloigner d’Indiana Jones, puisque le ton est beaucoup plus comique, léger, les gags, punchlines et situations à but de faire rire sont légion, et contrairement à Indiana Jones, qui prenait le temps de poser des personnages forts que le spectateur peut apprécier, ici on ne perds pas de temps. Un peu comme si le métrage avait voulu faire du Indiana Jones, sans comprendre ce qui avait fait le succès de la recette. Ainsi oui, pas de temps pour bavarder, le métrage commence, l’aventure est déjà lancée, Sharon Stone joue une femme qui recherche son père et a fait appel au grand aventurier Allan Quatermain, ils sont déjà sur les traces du père, comme si on avait raté une introduction de 20 minutes pour commencer dans le vif du sujet. Ce que le film vise, c’est l’efficacité. Et à ce niveau là, on ne peut pas lui retirer, c’est efficace, les situations s’enchaînent hyper rapidement, les scènes d’action, d’aventures ou comiques se suivent et ne se ressemblent absolument pas, donnant un ton résolument pas prise de tête au métrage, et qui parvient, si l’on passe outre les effets spéciaux ratés, à faire passer un bon moment pas prise de tête. Car tout est tellement tiré par les cheveux, tout est tellement traité sans sérieux qu’un gros capital sympathie parvient à s’échapper du métrage. Ce ton, ce rythme salvateur, on ne le doit sûrement pas à la Cannon (quoi que), ni au réalisateur, J. Lee Thompson, qui sort clairement de sa zone de confort (pour le Cannon, il ne signera quasi que des polars, et deux films d’aventures donc), mais à l’un des scénaristes, Gene Quntano. Vous ne le connaissez pas ? Je vais vous éclairer et vous allez comprendre. Si son premier travail plus ou moins reconnu sera ce métrage, il signera les années suivantes les scénarios de Police Academy 3 et 4 (en plus de la suite de ce Allan Quatermain donc), et dans les années 90, il écriera la parodie Alarme Fatale. Tout est dit !
Dans le métrage, le trait des personnages est grossier, on met des Allemands très très méchants et on force l’accent, on met un méchant Turc (joué par John Rhys-Davies, qui jouait dans Indiana Jones tiens) qui en fait des tonnes, on fait crier et gesticuler l’héroïne, et on la rend quasiment fautive d’une bonne partie des rebondissements (un personnage le dira, elle n’attire pas le danger, elle le créé), et notre aventurier a toujours le mot pour rire. Quand à l’action, oh ça elle est présente, entre des poursuites dans les rues de petites villes (ce qui rappellera, bon, vous avez deviné quoi), une poursuite en avion absolument pas crédible mais tellement stupide qu’elle en devient amusante, des scènes où nos personnages sont aux prises avec des indigènes qui veulent les cuisiner (littéralement), des lions, des grottes secrètes, des mythes, une armée de nazis, des diamants. Oui, ça va à 100 à l’heure, ça ne s’arrête jamais, la crédibilité n’est jamais présente, tout est gros, tout est improbable, ce qui renforce l’aspect peu sérieux du métrage, mais au final, c’est plutôt salvateur, surtout que malgré son trop plein d’action et de péripéties, Allan Quatermain ne dure que 1h40. De toute façon, connaissant la Cannon, il n’y avait sans doute plus de budget pour tourner plus. Surtout qu’ils se sont payés Jerry Goldsmith pour la musique, ce qui n’est pas rien (la bande son sera réutilisée en grande partie dans la suite, économies je vous dis). Et c’est bien là le gros défaut du métrage. Il aurait pu être un simple décalque comique d’Indiana Jones plus que sympathique, ce qu’il est en quelque sorte d’ailleurs, mais souffre sans arrêt de ses effets spéciaux ratés, rudimentaires. Certains décors sentent bon le carton, la grotte semble minuscule et un peu construite au dernier moment pour le film, les fonds verts ou bleus n’ont rarement été aussi voyants pour un film de 1985, et ne parlons pas de cette créature en mousse dans la grotte. On pourrait presque les excuser en prétextant que le film tient plus de la comédie, mais bon, quand même.
Les plus
Un Indiana Jones like au ton comique
Il est vrai, certains gags fonctionnent
Des situations variées qui s’enchaînent
Elle était toute jeune et mignonne la petite Stone
Les moins
Des situations parfois trop stupides
Ne se pose jamais pour poser intrigues et personnages
Les effets spéciaux, souvent catastrophiques
En bref : Ce premier Allan Quatermain signé Cannon Films n’est pas si mauvais qu’on le dit. Alors oui, c’est un film d’aventure fauché, mais qui va tellement vite et mise tellement sur l’humour qu’on peut malgré tout passer un bon moment devant. Bien entendu, le souffle épique est absent, la profondeur également, les effets sont souvent rudimentaires, mais on peut s’amuser avec le film.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A comical and lighter in tone film in the vein of Indiana Jones ♥ Some jokes actually work ♥ Various situations, and the pace is pretty good ♥ Sharon Stone was all young and cute |
⊗ Sometimes, some situations are also too stupid ⊗ It never tries to slow down to develop the story or characters ⊗ The special effects, actually often horrible |
The first Allan Quatermain movie made by the Cannon Group is not as bad as they say. Yes, it’s a low budget adventure film, but everything goes so fast and it tries not to take itself seriously that you can simply enjoy it. Of course, it’s not a great flick, it lacks in depth and good special effects, but you can have fun with it. |
Il me semble l’avoir vu dans ma jeunesse, mais j’ai tout oublié (l’anecdote sur la « Stone Girl » ahah). L’an passé par contre j’ai revu la version de 1950 avec Stewart Granger (acteur que j’adore), bien évidemment ça a pris un coup de vieux mais ça reste un bon film d’aventure (et vraiment tourné en Afrique).
Pour le coup, je n’ai vu que les deux adaptations made in Cannon pour Quatermain, mais du coup si la version de 1950 vaut le coup, ça peut être intéressant à mater ^^ Et certainement dans tous les cas meilleur que le second opus ici, qui arrivera, et qui est pas bon !
Comme Oli, je sais que je l’ai vu mais ma memoire a totalement enfoui l’histoire et les images de Thompson. J’ai quand même souvenir d’un film très médiocre, pourtant réalisé par l’homme derrière « les canons de Navaronne » et « Cape Fear ».
Aucun souvenir non plus de la belle Sharon dans le film. Mais voilà qui pourrait me motiver pour le revoir.
Rien que la Stone Girl à ses débuts pourraient te motiver à redécouvrir l’aventure fauchée proposée par Thompson ???!!
Disons que revu maintenant, même si fauché et médiocre, et même si kitch, on se dit qu’au moins, c’est pas du fond vert 85% du temps 😉 Sinon je peux toujours te conseiller des films avec une certaine Moon Lee haha.