Titre Original : 驚變
1996 – Hong Kong
Genre : Thriller
Durée : 1h34
Réalisation : Herman Yau
Musique : Brother Hung
Scénario : Chau Ting
Avec Simon Yam, Irene Wan, Alfred Cheung, Dayo Wong, Peter Ngor, Tsang Yin, Lam Chiu-Wing et Rico Chung
Synopsis : Un riche homme d’affaire se fait sauvagement agressé sous les yeux de sa femme et de son enfant par un homme cagoulé. Ce dernier dans la confusion kidnappe, la femme et l’enfant qu’il tient séquestré sur un bateau. La police mène l’enquête…
Tous les amateurs de cinéma HK aiment Herman Yau. Déjà car l’homme nous a offert ce qui est certainement le top des films de Catégorie III (Ebola Syndrome, The Untold Story), mais aussi car mine de rien, il tourne toujours aujourd’hui, parvenant à alterner films chocs (Gong Tau, The Sleep Curse), gros films de commandes (les Shock Wave, IP Man The Final Fight, The White Storm 2) ou des polars bien efficaces (The Leakers, The Mobfathers). Une filmographie au final très variée et surtout très remplie, plus de 70 films comme réalisateur depuis 1987, et ce sans oublier qu’il nous prépare deux films pour 2022, dont The White Storm 3. Forcément avec une aussi grande carrière, on trouve des films oubliés, des films mal aimés, des films rares, et des films juste laissés de côté. Si tout le monde se souvient des collaborations entre Anthony Wong et le réalisateur, on oublie souvent Taxi Hunter par exemple. Ou la saga des Troublesome Night, dont il aura réussi à tourner six opus en seulement trois ans tout de même. Et qui se souvient encore de The Untold Story 3 ? Bon, personne vu la qualité du second opus, auquel Herman Yau ne participa pas. Et justement, au milieu des années 90, il y a un autre film d’Herman Yau totalement oublié, ou plutôt, que l’on oublie, mais que la simple évocation du nom nous fait dire « ah oui, avec la fameuse scène entre Simon Yam et Irene Wan ». Je veux parler du thriller gentiment érotique All of a Sudden, de 1996. L’ironie dans tout ça, c’est qu’après quelques recherches, il semblerait qu’Ebola Syndrome soit sorti sur les écrans HK tout juste un jour après qu’All of a Sudden sorte. C’est ce qui s’appelle envahir les écrans. Herman Yau donc se laisse ici tenter au simple thriller érotique. Il ne touche pas au scénario, se contentant de mettre tout ça en image, et s’il n’a pas son acteur fétiche, c’est donc Simon Yam qui récupère le premier rôle masculin.
Il y joue donc un homme déterminé, qui dés sa première apparition, tabasse ce pauvre Alfred Cheung à la batte de baseball devant sa femme et son enfant, mais la sécurité débarque. Paniqué, il vole tout simplement leur véhicule, sauf que pas de bol, bébé est à bord, et Irene Wan, la femme, monte également pour secourir sa progéniture… ce qui résulte donc logiquement par un double kidnapping, car si la demoiselle avait de la chance, ça se saurait depuis le temps (n’est-ce pas Tiger Cage ou Fatal Vacation ?). Bon, comme Simon Yam, il est gentil malgré tout, il les enferme sur son bateau de croisière. Pourquoi ? Car la femme de Tsui se suicide (dés l’ouverture, cash, on aime), et, persuadé qu’elle avait une affaire avec un le fameux homme d’affaire (sacré Alfred Cheung), il se venge. Evidemment, thriller manipulateur et érotique des années 90 oblige, tout va se compliquer, Tsui va avoir une romance avec la jeune femme, et un plan avec pas mal d’argent à la clé se met en place, et c’est parti pour 90 minutes de manipulation, de trahisons, de séductions, de meurtres, d’accident, et bien entendu, de sexe. Sans oublier l’habituel « ah ah en fait c’était ça » mais en fait « non c’était moi ». Un magnifique programme en soit, qui fait clairement saliver lorsque l’on sait qu’Herman Yau réalise, tant on sait de quoi l’homme est capable, et qui fait encore plus saliver donc avec la belle Irene Wan dans le rôle de la fille captive et sa magnifique robe rose qui ne demande qu’à tomber pour le plaisir des yeux. Malheureusement, All of a Sudden est malgré tout très loin de la qualité que l’on pouvait espérer. La faute à quoi ? Au scénario peut-être, qui se croit parfois trop malin sauf que certains twists sont assez prévisibles. A quelques effets absolument pas subtils du montage qui font plus rire qu’autre chose, comme lorsque, attrapée par la jambe, Irene Wan est tirée vers son agresseur dans un subtil ralenti à connotation pas du tout sexuelle.
Il y a pas mal de petits moments justement, dans le jeu de séduction entre Simon Yam et Irene Wan, qui font sourire, avec Simon le beau gosse qui débarque torse poil, enfin non, juste torse nu pour éblouir madame. Mais finalement, la plus grosse déception, c’est que malgré la promesse, et oui, la présence de quelques meurtres sanglants (ça s’ouvre en plus sur une défénestration, du tout bon), d’une bonne dose de nudité, et d’une scène gentiment chaude entre Simon et Irene, et bien l’ensemble reste tout de même majoritairement assez sage. Néanmoins, malgré le côté prévisible du scénario, et le côté sage du métrage en général, il ne faut pas non plus se dire que le métrage est mauvais. C’est parfois prévisible oui, mais ça se suit malgré tout avec plaisir jusqu’au dénouement final. Certaines situations font sourire, mais est-ce à cause de la situation, ou de la musique du film au final, pas terrible ? Et puis, si c’est assez sage comparé à ce que l’on pouvait attendre d’un thriller érotique signé Herman Yau, il soigne lui toujours sa mise en page, c’est propre, bien filmé, et seuls quelques faux raccords de colorimétrie grâce aux récentes copies HD vient entacher un résultat visuel bien fichu, que ce soit dans les moments plus intimes (et dans des lieux petits), les moments sanglants, ou tout simplement dans les quelques moments qui bougent plus, comme une course poursuite en voiture. Un film mineur mais plaisant, prévisible mais rythmé et jamais ennuyeux, et pour lequel on a un capital sympathie, grâce à l’équipe, au casting, aux belles images… ou aux corps dénudés, aussi, puisque joliment filmés également la plupart du temps.
Les plus
Un thriller qui se suit bien
Belle mise en scène en général
Irene Wan, habillée, et aussi dénudée
Les moins
Prévisible
Quelques situations qui prêtent à sourire
La musique
En bref : Herman Yau signe là un thriller clairement mineur, mais qui fait le boulot.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ An enjoyable thriller ♥ Clean work, you can see the director knows what he’s doing ♥ Irene Wan, with clothes, or not |
⊗ Predictable ⊗ A few situations can make you laugh ⊗ The soundtrack |
Herman Yau delivers a little thriller, far from being amazing, but it does the job. |