Titre Original : The Reef Stalked
2022 – Australie
Genre : Quel stalker celui-là !
Durée : 1h33
Réalisation : Andrew Traucki
Musique : Mark Smythe
Scénario : Andrew Traucki
Avec Teressa Liane, Ann Truong, Saskia Archer, Kate Lister, Bridget Burt, Tim Ross et Wendy Mocke
Synopsis : Après avoir été témoin du meurtre de sa sœur, Nic se rend dans une station balnéaire avec ses amis pour faire du kayak et de la plongée et lutter contre son traumatisme. Quelques heures seulement après le début de leur expédition, les femmes sont traquées puis attaquées par un grand requin blanc…
Il y a quelque chose de fascinant avec la carrière de Andrew Traucki, qualité mise à part. Seulement cinq longs métrages à son actif, ainsi qu’un segment pour l’anthologie ABC of Death, c’est pas mal, même si le tout est étalé sur environ 16 années. Commençant en 2007, ce réalisateur Australien signera avec ses deux premiers films deux survivals animaliers minimalistes, et si l’on y adhère, plutôt réussis d’ailleurs. Ce fut Black Water en 2007 et The Reef en 2020, soit un film avec un méchant crocodile et un méchant requin, le tout en jouant un maximum sur la suggestion, et donc, dans un sens, en revenant à la base du genre : le suspense, l’appréhension. Remarqué par le public et plutôt apprécié, le réalisateur signera donc le segment G pour ABC of Death avant de signer en 2013 un The Jungle, film à la mauvaise réputation, et seul film de sa carrière que je n’ai pas vu. Tiens, je suis curieux, je vais en faire une de mes priorités ! Bref, un film dans la jungle si l’on en croit le titre, avec une créature, encore, et très mal reçu. Si bien que pendant 7 ans, c’est le silence absolu. Avant un retour dés 2020, et donc deux films, qui sont deux suites aux deux premiers métrages du réalisateur. Un second Black Water avec Black Water Abyss en 2020, malheureusement très décevant, puis ce The Reef Stalked, avec sa pochette qui nous indique clairement que l’on va pouvoir oublier la suggestion du premier film. Du coup oui, moi je suis fasciné. Pourquoi Andrew Traucki s’obstine à s’enfermer donc plus ou moins volontairement dans le genre du survival animalier déjà ? La réponse est peut-être simple en réalité : revenir en livrant des suites de ses deux métrages les plus appréciés ? Possible. Maintenant, l’autre question fascinante, c’est pourquoi l’on passe de deux métrages jouant sur la suggestion, montrant très peu l’animal du titre, à deux métrages plus frontaux et bourrins, et qui ne parviennent pas vraiment à ménager leurs effets ? Voilà, c’est le sujet du débat de philo du jour, vous avez deux heures ! Si j’insiste autant sur tout ça, vous vous en doutez bien, c’est que The Reef Stalked, ce n’est pas très bon.
Pas une catastrophe non plus, faut pas abuser, on est loin, très très loin d’une production fauchée made in The Asylum ou Syfy, on reste devant un film relativement sérieux la plupart du temps, bénéficiant d’une jolie photographie, et en plus, de splendides décors naturels. Qualités d’écriture et scénario à part, on pourra aussi souligner un casting investi et des prestations plutôt honnêtes. Voilà, rien que ça, ça enterre chaque production fauchée et volontairement mauvaise des deux studios cités plus haut. Mais ça ne fait pas pour autant de ce second Reef un bon film pour autant. Disons qu’il se regarde en tout cas, sans être désagréable. C’est plutôt rythmé et joliment filmé, voilà. Maintenant, il y a le reste. Entre les moments prévisibles que l’on voit venir à des kilomètres, les idées à la con que certains personnages vont avoir, qui certes servent à faire avancer le scénario mais qui semblent parfois un brin too much, et puis ce requin, véritablement stalker, et bien souvent trop montré par la caméra du réalisateur, anéantissant donc tout suspense, toute surprise, toute peur que l’on pourrait avoir de l’animal, surtout que le bestiaux se montre beaucoup trop malin, tout en étant finalement trop indécis. Traduction, il sait exactement quoi faire pour mettre des bâtons dans les roues des personnages, pour les isoler, il réagit à la vitesse de Buzz l’éclair, mais quand il s’agît enfin de bouffer le casting qui s’offre à lui les bras grands ouverts, il hésite. Du coup, le titre, il a raison, le requin, plus qu’un carnivore vorace et tueur, c’est un stalker, il s’amuse avec ses potentielles victimes, qui pour la plupart resteront donc potentielles. Mais il pointera très souvent le bout de son aileron pour bien faire comprendre qu’il est là.
Et la caméra de Traucki donc, elle aime le film ce grand blanc. Mélange entre images probablement d’archives, incrustations et effets bien ratés, on a à boire et à manger niveau attaques et présence de notre requin. Quand il nage sous l’eau, à distance, bon et bien pas de surprises, c’est un vrai requin, et l’animal est majestueux. Oui étant enfant, j’avais deux passions : les dinosaures après Jurassic Park et les requins après Les Dents de la Mer ! Bref, la bête en impose. Mais quand il doit passer à l’attaque, c’est immédiatement moins prenant, moins convaincant. Il pointe beaucoup trop souvent le bout de son nez, enfin de son aileron, et pour certains plans, le budget du film sans doute limité commence à se faire sentir, comme lorsque la bête fonce tout à coup vers un radeau. On a droit à un mélange entre CGI furtif mais raté, et montage qui s’emballe où l’on verra surtout beaucoup d’eau bouger dans tous les sens. Rien de palpitant donc niveau attaques, mais en même temps, elles sont trop présentes pour que la tension et l’anticipation s’installent. Du coup, on ne sait pas trop ce que le réalisateur voulait faire. Se lâcher totalement mais il n’en a pas eu le budget pour un résultat convaincant façon The Shallows ? Ou une vraie suite spirituelle au premier film mais entre-temps, il s’est un peu trop lâché ? La proposition du film paraît bien trop bancale pour convaincre, sans être non plus catastrophique. Ce qui est sûr, c’est qu’on est très loin des meilleurs films du genre, et qu’à l’image de Black Water Abyss, le métrage ne laissera pas un grand souvenir aux spectateurs. Après, en étant honnête et lucide, vu le palmarès 2022 des films de requins (The Requin de Le-Van Kiet, Sharkula, Ouija Shark 2…), on peut être clément et se dire qu’au moins, The Reef Stalked a été fait avec sérieux. Mais vu que chaque année, les producteurs semblent vouloir faire pire (non car en 2021, on a eu un Jurassic Shark 2, Virus Shark et un Sharks of the Corn), je propose une minute de silence pour toutes ces maltraitances animales !
Les plus
De beaux décors naturels
Les actrices donnent tout ce qu’elles ont
C’est beau un grand blanc
Les moins
Des attaques souvent ratées
Un requin trop présent pour être une vraie menace
Des effets pas toujours réussis
De grosses facilités
En bref : On s’en doutait un peu, The Reef Stalked est l’opposé du premier film. Moins suggestif, multipliant les attaques pas toujours glorieuses… Tout n’est pas raté, ce n’est pas une catastrophe, mais c’est une déception et ce n’est pas toujours très bon.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Beautiful natural scenery ♥ The actresses give their all ♥ A great white Shark, it’s beautiful right? |
⊗ Most of the attacks are not that good ⊗ A shark too present to be a real threat ⊗ The effects are not always successful ⊗ The script has many flaws |
As we suspected, The Reef Stalked is the opposite of the first film. Less suggestive, multiplying attacks that are not always glorious… Not everything is bad, far from it, it’s not a disaster, but it’s a disappointment and it’s not always very good. |
BLACK WATER je l’ai vu, c’était pas trop mal. THE REEF… je ne sais plus. Logiquement, j’ai dû le voir, mais je ne m’en souviens plus…
STALKED, je me le ferai un jour !
The actresses give their all ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥
BLACK WATER, le premier, je l’ai vu à sa sortie, donc mes souvenirs sont un peu flous, mais j’avais aimé. Le second par contre, vu l’année dernière ou fin 2020, et non, c’était pas top. THE REEF j’avais poussé jusqu’à acheter le Blu-Ray, mais pas sûr en vrai que ce genre de films assez minimaliste survive aux multiples visions, mais bien envie de le revoir maintenant.
Et oui, je trouvais ça toujours bon de le préciser, car on oublie souvent que tourner sur l’eau c’est une logistique déjà bien complexe, mais pour les acteurs et actrices de passer les trois quart d’un film dans l’eau, c’est souvent un cauchemar en réalité, et les journées doivent sembler interminable et exténuantes.