Titre Original : ماكو
2021 – Egypte
Genre : La Croisière s’amuse
Durée : 1h36
Réalisation : Mohamed Hesham El-Rashidy
Musique : Hossam Hamdy et Hisham Kharma
Scénario : Ahmed Halim, Mohamed El Hafnaway, Mohamed Khaled et Ahmed Sharaf Elsayed
Avec Murat Yildirim, Mohamed Elgendy, Ahmed Shawky Shaheen, Nicolas Mouawad, Basma, Nahed El Sebaï, Sakla Elshimy et Mustafa Ragab Gomaa
Synopsis : Une équipe de tournage composée de huit membres décide de se rendre sur les lieux du navire Elsalam qui a été coulé il y a des années pour réaliser un documentaire. Mais autour du navire, le danger rôde.
Une productrice de documentaire, son équipe de bras cassés avec tensions évidentes dans le groupe, une nouvelle venue qui semble sournoise et cacher des choses et un prédateur sexuel sont sur un bateau, que se passe-t-il ? Bienvenue dans Mako, première excursion du cinéma Egyptien dans l’univers du film animalier, et pour le coup, premier film Egyptien qui se pose devant mes yeux. Car après tout, pourquoi ne pas commencer l’approche d’un pays à la culture très différente par un genre très codifié et donc en apparence facile d’accès peu importe son origine non ? Bon, Mako, c’est un métrage avec de bonnes intentions, un métrage qui tente de nous raconter autre chose que la classique aventure de vacanciers qui se perdent en mer alors qu’un requin les guète, ou de la petite ville en bord de mer en proie au requin. Mais le souci, c’est qu’entre les intentions de départ et le résultat un peu mollasson à l’écran, il y a un fossé. Donc soyons clairs dés le départ, Mako n’est pas un bon film, mais a au moins pour lui l’envie de bien faire, et surtout l’intention de prendre son sujet au sérieux. Amateurs de biseries made in SyFy ou Asylum, Mako n’a pas été pensé dans l’optique de vous faire rire avec un requin à 18 têtes faisant des créneaux. Et perso, moi ça m’allait, car autant il est facile de rire d’une blague une fois, autant au bout de la seizième fois, j’ai juste l’impression qu’on me prend pour un con avec l’excuse du « non mais on l’a fait exprès c’est pour ça que c’est mauvais ». Mako tente donc de bien faire, et de nous raconter une histoire, et pour se faire, il n’hésite pas à prendre son temps, si bien que la plongée fatale n’aura lieu qu’au bout de 40 minutes de métrage.
Pas l’aile d’un aileron avant donc. Pour tenir ses 40 minutes, il faut donc un propos, et des personnages, et les étoffer. On retiendra donc l’effort de sortir un poil des clichés en nous proposant une productrice qui a eu son heure de gloire, ou heure de malheur durant une cérémonie récompensant les documentaires, où elle s’est un peu tapée la honte. Voulant repousser les limites et montrer de quoi elle est capable, elle est séduite par l’idée de la nouvelle employée de la boite, à savoir partir explorer les restes d’un bateau qui aurait coulé il y a des années de ça, un lieu normalement interdit aux plongeurs. Nos personnages principaux sont donc notre productrice, Rana, son équipe, et la nouvelle venue dans l’équipe. La première partie du métrage les met en avant, nous montre un petit aperçu des possibles tensions entre ces personnages, avec deux frères, le copain de Rana avec qui elle est en réalité en concurrence, et d’autres personnages finalement assez creux dont on oublie le nom aussi vite qu’ils nous sont présentés. On prépare donc une plongée, comment filmer tout ça, on essaye d’obtenir des permis, et go pour la plongée, avec une équipe de deux professionnels qui rejoignent le groupe, et le brave pêcheur ou que sais-je qui conduira le bateau et accepte de les conduire là-bas, malgré le manque d’autorisations. Pilote épaulé par son fils et par un homme peu recommandable, qui inspire confiance au premier coup d’œil tant son regard envers les femmes est insistant. Bon, cette première partie, comme je le disais, elle est pleine de bonnes intentions, mais peine clairement à convaincre, la faute à certains personnages pas voire pas du tout développés, d’autres trop grossièrement écrit et donc amenant des petits retournements de situations bien trop évidents, et on s’ennuie un peu.
Quand ça plonge enfin sous l’eau et que nos personnages aperçoivent enfin l’épave au bout de 43 minutes, je me disais qu’on ne verrait pas l’aileron d’un requin avant au moins une heure de film, sur 1h36. Quelle surprise de voir alors que Mako ne perd plus une seule minute et que notre squale bouffe son petit déjeuner d’entrée de jeu ! On entre donc dans le vif du sujet sans transition, avec nos survivants qui se réfugient dans l’épave pour échapper au squale, tout en sachant que cette solution n’est que provisoire, car quantité de l’air, tout ça tout ça. Et alors que Mako aurait alors pu être très efficace, sachant qu’il bénéficie de très beaux plans sous l’eau et de décors submergés convaincants, et relativement en valeur dans le cadre d’ailleurs, il n’en est rien, tant Mako se lâche alors dans tous les clichés possibles et imaginables du genre. Le mec trop con qui se fait coincer la jambe sous une porte, le mec qui choisit bien son moment pour faire une crise de panique, l’autre qui fait une crise et tombe dans un pseudo coma, celle qui décide de lâcher le groupe… et dans le bateau à la surface, notre prédateur sexuel qui décide de passer à l’acte sur la productrice, restée à bord, pendant que le requin il fait des tours de pistes… euh il tourne autour de l’épave je voulais dire. N’oublions pas la séquence émotion avec la musique qui nous sort les violons… Non, Mako n’est vraiment pas bon, mais il parvient au moins à ne pas être détestable comme beaucoup de métrages mettant en avant ses pauvres requins. Il a été fait avec sérieux, mais il s’engouffre dans tous les clichés du genre sans jamais parvenir à être véritablement efficace. Du coup, c’est surtout ennuyeux sur toute la durée.
Les plus
L’ambition de faire un film sérieux pour le genre
Les plans sous-marins
Les moins
Très souvent ennuyeux au possible
Des ambitions mal calibrées
Quand ça débute vraiment, que de clichés
En bref : Production Egyptienne, Mako prend le genre du film de requin avec sérieux. Malheureusement, il échoue à faire fonctionner le suspense, et demeure surtout ennuyeux, en plus de très très peu montrer la bête.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The ambition to make a serious film for the genre ♥ The underwater plans |
⊗ Very often boring ⊗ The film has ambitions, but it doesn’t work well ⊗ When it really starts, so many clichés |
Egyptian production, Mako takes the genre very seriously. Unfortunately, it fails to make the suspense work, and remains mostly boring, and if you want to see sharks, you won’t find what you want here. |