WHISPERING CORRIDORS 6 : THE HUMMING (여고괴담 여섯번째 이야기: 모교) de Lee Mi-Young (2020)

WHISPERING CORRIDORS 6 : THE HUMMING

Titre Original : Yeogogoedam Yeoseotbunjjae Yiyagi: Mogyo – 여고괴담 여섯번째 이야기: 모교
2020 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h48
Réalisation : Lee Mi-Young
Musique : Jo Seong-Woo
Scénario : Lee Mi-Young

Avec Kim Seo-Hyung, Kim Hyun-Soo, Choi Ri, Seo Hye-Won, Park Se-Hyun, Kwon Hae-Hyo, Bibi, Park Se-Hyun et Lee Ji-Won

Synopsis : Eun-Hee, qui ne garde aucun souvenir de ses années lycée, est embauchée comme directrice adjointe dans son ancien établissement scolaire. Depuis son arrivée, elle souffre d’inquiétantes hallucinations.

S’il y a bien un film Coréen sur lequel je ne m’attendais pas à écrire en 2022, c’est un nouvel opus pour la saga Whispering Corridors. Une saga qui revient de loin, puisque le tout premier opus, il date malgré tout de 1998. Et que malgré quelques épisodes plus faibles (ou certains meilleurs, au choix, vous savez, le verre à moitié vide ou plein), et bien la saga demeure tout simplement une des meilleures sagas horrifiques du pays du matin calme. Quoi que non, j’irais plus loin, puisque la saga n’a jamais réellement fait peur, et préfère aborder des sujets intéressants de manière plus sensibles, et souvent, plus dramatiques. Les deux meilleurs exemples sont donc le deuxième et quatrième opus. Le second, le seul (quelle cruauté) à être parvenu chez nous sous le simple titre Memento Mori parlait du deuil, d’une relation interdite entre deux jeunes femmes, deux lycéennes, et finalement, son aspect fantastique était très secondaire, voir totalement annexe, si bien que l’on pouvait presque dire que les rares moments fantastiques furent insérés dans le récit histoire de faire du film une (fausse) suite. Même si cet aspect fantastique était en fait presque raté, Memento Mori restait un magnifique métrage, et en quelque sorte a continué de forgé l’identité de cette saga qui a donc aujourd’hui six films à son actif. Souvent donc, ça parle de deuil, de sujets relativement graves touchant la jeunesse Coréenne, le tout dans un milieu scolaire, avec ses abus, ses peurs, et comme le dit le titre, ses bruits de couloirs, ces légendes et rumeurs qui se propagent de bouche en bouche, se déforment, prennent vie parfois. Le quatrième opus, sous-titré Voice, parlait lui aussi de deuil, de manière plutôt originale et sensible, même si à l’époque, m’étant tapé les quatre opus de suite, je ressentais comme une lassitude envers les thèmes de la franchise. Mais Voice, c’était un beau film. Et ce sixième métrage, baptisé The Humming, s’inscrit dans les thématiques abordées dans la saga.

Nous y suivons Eun-Hee qui débarque dans un lycée pour filles pour être la nouvelle vice-principale. Elle était elle-même scolarisée ici des années en arrière, mais ne garde aucun souvenir de ces années-là. On se doute bien vite qu’un événement traumatisant a eu lieu et a été plus ou moins volontairement effacé de sa mémoire, pour protéger en quelque sorte sa psyché. Surtout que dés l’arrivée de Eun-Hee sur place, des événements étranges se produisent, et la jeune femme voit des choses plus ou moins inhabituelles. Qu’elle devra pourtant laisser au placard dans un premier temps puisque si il sera bien question des traumas de son passé, d’autres événements bien plus encrés dans le présent sont présents, comme un abus de la part de certains professeurs, des secrets lourds que l’on tente de cacher, et des élèves parfois un brin rebelles mais finalement pour la bonne cause. Le tout avec en fond une fameuse légende sur une pièce du troisième étage que tout le monde aimerait oublier et laisser à sa place, cachée derrière une rangée de casiers. Bon, on ne va pas passer par quatre chemins, et ce malgré un petit twist final que je jugerais pour ma part plutôt inutile et là juste histoire d’en rajouter un petit dernier, ce sixième opus n’a pas à rougir face aux précédents. Il s’inscrit dans la lignée, thématiquement parlant, de ce qui existait déjà, tout en développant sa propre intrigue, ses propres personnages. Il est donc aussi intéressant à voir au sein d’un tout que séparément pour ceux qui ne connaissent pas. Il manque parfois un peu de subtilité dans son approche classique du genre abordé, le genre du fantôme aux longs cheveux noirs qui vient parfois faire son apparition, mais le cœur du film n’est pas là non plus. Il soigne par contre son emballage pour être du coup totalement dans ce que la Corée sait faire de mieux, avec une photographie magnifique, des cadrages mettant parfaitement en valeur l’architecture du lycée, et une violence souvent suggérée mais qui ose déborder sur l’écran dés que cela en devient nécessaire pour l’intrigue.

Et tout ça, heureusement que c’est là, car Whispering Corridors n’est pas qu’une simple petite saga qui a miraculeusement survécu aux années, mais une saga importante du cinéma fantastique Coréen, voir la plus importante, et en terme de qualité, sans aucun doute la meilleure (et ce même si je n’avais pas du tout aimé le cinquième opus à sa sortie). Ce n’est pas de la simple série B torchée pour un budget risible. The Humming bénéficie donc d’un vrai savoir faire technique, et d’un scénario plutôt solide qui va parler de harcèlement scolaire pour ce qui concerne nos jeunes personnages, et d’un autre élément encore plus sombre dés lors que le scénario va nous révéler le passé tragique de notre nouvelle vice principale. D’ailleurs, le film utilise un réel élément historique, un triste événement datant de 1980 pour le background de ce film, et donc ajoute un côté réel et tragique à son métrage qui fonctionne vraiment bien. C’est d’autant plus dommage donc que le réalisateur, également seul scénariste de son film, s’embrouille quelque peu par moment. Si on pourra regretter dans sa première partie un manque de finesse (quelques apparitions qui n’ont pas grand-chose à faire ça), il tente de les justifier lors du final avec un ultime twist qui semble bancal et finalement, juste là pour justifier les écarts de la première heure. Ce qui est vraiment dommage, et abaisse le verdict final d’un film qui avait pourtant beaucoup d’atouts et de choses à dire. Malgré tout, il reste un bon opus au sein de la saga, un bon film dans son genre, et il se regarde avec intérêt et sans soucis.

Les plus

Esthétiquement très réussi
De bonnes actrices
Des thèmes forts et toujours actuels
Les quelques éléments historiques derrière l’histoire

Les moins

Quelques moments maladroits ou de trop
Met parfois en avant une approche très classique du genre

En bref : Contre toute attente, la saga Whispering Corridors n’est pas morte et revient avec un sixième opus. Abordant toujours des thématiques fortes, jouant toujours sur une horreur plus psychologique et dramatique, le film demeure un bon moment prenant même s’il est parfois parasité par quelques éléments.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Aesthetically very good
♥ Good actresses
♥ Strong and always current themes
♥ The few historical elements behind the story
⊗ A few awkward moments
⊗ Sometimes uses a very classic approach to the genre
Against all odds,the Whispering Corridors saga is not dead and returns with a sixth film. Always with strong themes, always using a more psychological and dramatic horror, the film remains a good time even if it is sometimes parasitized by some elements.

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