Titre Original : Fear
1996 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h37
Réalisation : James Foley
Musique : Carter Burwell
Scénario : Christopher Crowe
Avec Mark Wahlberg, Reese Whiterspoon, William Petersen, Amy Brenneman, Alyssa Milano, Christopher Gray, Tracy Fraim et Gary Riley
Synopsis : La jeune et innocente Nicole Walker a récemment rejoint son père Steve qui vit maintenant avec sa seconde femme Laura et son fils. À 16 ans, elle et sa copine Margo Masse ne pensent qu’à sortir et s’amuser. Dans un café, elle tombe sous le charme de David McCall, qui lui évite une bousculade dans une discothèque et semble être le petit ami idéal. Mais il va se révéler être en réalité un dangereux psychopathe.
Après des débuts dans le monde du clip, notamment en réalisant pas mal de vidéos pour Madonna, James Foley se fait remarquer en 1986 lorsqu’il signe Comme un Chien Enragé avec Sean Penn et Christopher Walken. S’il continuera durant les années 80 et 90 en alternant des clips, des longs métrages (La Mort Sera Si Douce en 1990 par exemple) et même de rares incursions dans le monde des séries télé avec un épisode pour Twin Peaks en 1991, il faut cependant vite avouer que le cinéma de James Foley a rapidement divisé, voir laissé interrogateur certains cinéphiles, et ce dés ce Fear en 1996, mettant en scène Mark Wahlberg et Reese Whiterspoon. Un thriller souvent légèrement moqué, ou laissant indifférent, et qui pourtant, est loin de présager ce qui attendra James Foley par la suite, puisqu’encore à ce jour, les deux derniers longs métrages du monsieur sont deux opus pour Cinquante Nuances de Grey. Oui, ça fait mal. Mais Fear, un peu comme Le Corrupteur qu’il réalisera en 1999, toujours avec Mark Wahlberg mais également Chow Yun-Fat, ce sont des œuvres que l’on pourrait qualifier de mineures, clairement issues de leur époque, les années 90, mais pas si mauvaises que ça. Fear en tout cas, c’est un scénario très classique, un peu comme il en pleuvait dans les années 90. Un sujet un brin sexy, un jeune homme bien sous tout rapport et qui s’avère être en réalité un dangereux psychopathe, le tout menant à une dernière partie sous forme de huis clos qui s’avère pourtant efficace. Fear ne respire par l’originalité, Fear, ironiquement, n’inspirera pas non plus la peur chez le spectateur, la faute à un propos léger et à quelques personnages tête à claques, voir ratés, mais demeure un sympathique divertissement, allant à l’essentiel.
En effet, le métrage ne dépasse que difficilement l’heure et demi, si bien que l’ennui ne sera jamais présent, et qu’au final, cette courte durée devient également un défaut, puisque la meilleure partie du métrage, la plus percutante, ce sera son final, et que son final, il est court. Trop court. Nous suivons donc les aventures de la famille Walker. Une famille qui vit dans une grande maison, dont le père joué par William Petersen (Manhunter, Police Fédérale Los Angeles) est architecte, et où les soucis sont triviaux et communs, entre la jeune adolescente qui demande plus de liberté jouée par Reese Whiterspoon, alors souvent en vogue dans ce genre de rôles à l’époque (Cruel Intentions, renommé donc Sexe Intentions en France, c’est vendeur), la belle mère qui a du mal à se faire accepter, et la meilleure amie de l’adolescente, jouée par Alyssa Milano qui n’est pas forcément de bon conseil. Mais voilà, une famille tout ce qu’il y a de plus normale, même si les traits sont parfois grossis, si bien que le côté virginal et pur archi appuyé du personnage de Nicole peut devenir énervant, voir peu crédible, surtout que pour des lycéennes, Reese avait déjà 20 ans lors de la sortie du film et Alyssa 24, mais bon ça, on y est habitué. Tout va basculer pour cette famille lorsque Nicole va faire la rencontre de l’homme parfait joué par nul autre que Mark Wahlberg, pas encore totalement révélé par Boogie Nights, qui ne sortira que l’année suivante. D’ailleurs, Fear n’a pas dû inspirer confiance aux distributeurs puisque si le film sort en 1996, il fut tourné en 1994. Il faut dire que si la nature de la relation entre nos deux personnages est prévisible, et que le film va souvent à l’essentiel et se fait court, il prend néanmoins son temps dans la première partie.
Une première partie loin d’être ce qu’il y a de plus positif à dire sur le métrage, avec des scènes parfois un brin niaises, comme tout début de relation vue par Hollywood, avec le premier baiser et ainsi de suite jusqu’au point de non-retour. Par contre, dès que le film dévoile face à la caméra la vraie nature de psychopathe du personnage, là on retrouve un James Foley motivé, qui soigne son métrage, soigne ses quelques rares séquences chocs, aidé par la photographie de Thomas Kloss (lui aussi issu du milieu du clip) et par les compositions musicales de Carter Burwell, le compositeur habituel des frères Coen. Evidemment par contre, certains éléments sont un peu gros dans l’intrigue, ou d’autres peu crédibles et faciles, mais Fear fonctionne alors. La nature psychopathe de David n’est d’ailleurs jamais expliquée, et c’est très bien comme ça, et Mark Wahlberg s’avère bien convaincant dans le rôle, avec son ton doux habituel dans la voix, avant parfois de partir dans une colère noire en l’espace de deux phrases. Et puis oui, il y a sa dernière partie, prenant la forme d’un huis clos assez violent, malheureusement trop court, mais diablement efficace. Et Fear se termine alors, aussi brusquement que le meilleur commençait. Un film mineur, mais sympathique.
Les plus
Plutôt bon casting
Un film court et sympathique
La dernière partie, la plus tendue
Les moins
Un thriller assez banal
Des personnages peu attachants
En bref : Fear n’a pas bonne réputation, et venant de James Foley après son début de carrière, c’est un film assez mineur voir décevant, mais qui sait rester efficace malgré tout.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Pretty good cast ♥ A short and enjoyable film ♥ The last part, the most tense |
⊗ A fairly ordinary thriller ⊗ Unattractive characters |
Fear doesn’t have a good reputation, and coming from James Foley after his early career, it is a fairly minor or even disappointing film, but it remains effective despite everything. |