OUTPOST de Steve Barker (2008)

OUTPOST

Titre Original : Outpost
2008 – Angleterre
Genre : Horreur
Durée : 1h30
Réalisation : Steve Barker
Musique : James Seymour Brett
Scénario : Rae Brunton

Avec Ray Stevenson, Julian Wadham, Richard Brake, Paul Blair, Brett Fancy, Enoch Frost, Julian Rivett, Michael Smiley et Johnny Meres

Synopsis : Sept mercenaires sont envoyés dans un ancien bunker au fin fond d’une forêt d’Europe de l’Est, non loin du Kosovo. Leur mission : escorter durant les prochaines 48 heures un homme d’affaire à un fortin de guerre abandonné. Une fois sur place, ils prennent conscience que le lieu n’était autre que le théâtre d’expériences scientifiques nazis. Alors qu’ils découvrent qu’ils ne sont pas seuls, ils vont rapidement découvrir ce qu’ils font là…

Les nazis zombies, c’est loin d’être nouveau au cinéma, mais le plus souvent, il faut aller dans le gros bis qui tâche, ou le bis extrêmement fauché. On se souviendra notamment de quelques essais made in France signé Jean Rollin et Jess Franco, à savoir les honteux Le Lac des Morts-Vivants et L’Abime des Morts-Vivants. Mais durant les années 2000, pour une raison que l’on ignore, le concept revient sur les écrans. On aura donc la production Anglaise Outpost, qui nous intéresse ici, datant de 2008, et qui eu droit à son petit succès, de quoi lancer la production en 2012 et 2013 d’une suite et d’une préquelle. Mais à côté, on peut trouver La Tranchée en 2002, par un réalisateur aujourd’hui souvent détesté (c’est ça d’avoir signé Silent Hill Revelations), The Bunker en 2001 signé Rob Green, sans oublier les deux Norvégiens Dead Snow, ainsi que la production JJ Abrams Overlord. Le point commun entre la plupart de ces productions ? Beaucoup m’auront déçu en fait, à l’exception de Overlord, qui avait les moyens de ses ambitions. Mais maintenant, on peut ajouter Outpost à la liste, et ce même si le film est finalement extrêmement différent du produit vendu. On nous vend des zombies nazis, et à la place, on a sept mercenaires qui se rendent dans un ancien bunker Allemand, pour un film qui malgré des facilités et finalement un côté oubliable, va avant tout tenter de poser une ambiance inquiétante durant la majeure partie du temps, avant d’attaquer son sujet plus frontalement pour son final, malheureusement en dessous du reste. Car Outpost, malgré un budget que l’on devine limité, tente de faire vraiment bien les choses.

L’histoire nous propose donc de suivre sept mercenaires embauchés pour escorter quelqu’un dans un ancien bunker Allemand. Evidemment, tout ce bon monde pense qu’il s’agît de la fameuse légende de l’or nazi, mais la réalité est bien plus sanglante, puisque rapidement, nos mercenaires vont se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond dans ce bunker, et qu’il est possible que des expériences se soient produites sur place. Alors que la tension monte, une menace semble les guetter, dans l’ombre, dehors, les encerclant et les forçant à maintenir leur position au sein du bunker. Simple, efficace. On pourra dire la même chose des personnages. Aucun d’entre eux ne montre un réel développement digne de ce nom, mais le film a l’intelligence, en nous mettant des mercenaires uniquement, d’éviter les bien trop nombreux stéréotypes des films de genre. Pas d’adolescents, pas de gros pervers, pas de filles d’ailleurs, un casting uniquement masculin, et un casting d’ailleurs plutôt bon, ce qui fait clairement passer la pilule et rend les échanges entre les personnages crédibles malgré souvent leur manque de caractérisation. Ray Stevenson et Julian Wadham en tête s’en sortent très bien, et on pourra noter la présence de Richard Brake, habitué aux rôles de salauds immoraux, ce qui m’aura d’ailleurs fait perdre mon prognostiques sur l’ordre des morts : non, il ne meurt pas en premier. Mais la plus grande force d’Outpost au final, c’est en quelque sorte son ambiance, puisque prenant à contre-pieds les attentes du public, et avec sérieux, ce qui fait immédiatement passer la pilule. On nous vendait des zombies nazis, et à la place, on se retrouve devant un métrage claustrophobe où les fameux zombis font plus figure de silhouettes fantomatiques la plupart du temps.

Durant toute la première heure en réalité, le métrage préfère jouer sur l’attente, sur le noir, sur ces couloirs longs mais exigus, sur les silhouettes, sur ce mal qui rode et peut frapper à chaque instant en venant toujours de là où l’on ne regarde plus. Ça a marché sur moi en tout cas, certaines scènes étant au final plutôt tendues. Mais le film sait également qu’il ne peut pas vraiment jouer sur l’attente et le mystère sur toute la durée, et va devoir donc révéler ses cartes niveau intrigue et surtout se bouger un peu plus sur son final. Alors, son mystère, il n’est pas franchement inintéressant en soit, mais il amène quelques soucis en terme de logique, entre la représentation de ses créatures durant la majeure partie du métrage, apparaissant donc comme des entités surnaturelles, et leur représentation durant le final, beaucoup plus frontal, et changeant quelque peu la donne, rendant ses créatures nazis… et bien, comme de simples zombis nazis, soit le concept de base du métrage, mais qu’il avait plutôt adroitement évité jusque là en réalité. On pourrait presque qualifier le final de déception, de choix commercial un peu facile. C’est un peu dommage, même si au final, Outpost reste une petite série B solide sur presque toute la durée, et qui saura surprendre et faire plaisir à l’amateur, ce qui est, en réalité, déjà pas mal du tout.

Les plus

Techniquement soigné
Une première heure jouant beaucoup sur l’ambiance
Des acteurs confirmés
La tension fonctionne plutôt bien

Les moins

Le final plus frontal et bourrin
Des zombis dont les spécificités changent parfois

En bref : Outpost surprend la plupart du temps, en allant là où on ne l’attendait pas, en jouant sur l’ambiance, en se voulant sombre et lent, en jouant sur la tension. Le final brise un peu tout ça, mais le film reste un honnête divertissement dans son genre.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically well done despite its low budget
♥ The first hour is calm, tense
♥ Good actors
♥ The tension works pretty well
⊗ The final, more action oriented
⊗ Hard to understand the logic behind the zombies
Outpost is surprising most of the time, going in a direction we didn’t expect, trying to be a tensed atmospheric movie, dark and slow. The finale on the other hand, is the exact opposite. It remains a good entertaining flick.

9 réflexions sur « OUTPOST de Steve Barker (2008) »

  1. Tu oublies le summum du nanar en matière de zombies nazis qu’est l’inénarrable « Shockwave » avec le pauvre Peter Cushing.
    Celui-ci a l’air bien meilleur malgré le budget rachitique qui se devine aisément. L’idée de la jouer a la Tourneur en ne montrant la menace que dans l’ombre est une vieille recette qui paie toujours.
    Dans ton article, tu m’as rappelé « Dead Snow », quelle purge celui-là aussi…

    1. Jamais vu SHOCKWAVE, mais du coup, pas tenté du tout. Faut espérer que je n’oublie pas le titre si un jour je tombe dessus et me dise bêtement « oh un Peter Cushing que je n’ai pas vu, super » !
      Celui-ci est honnêtement recommendable, ça reste sérieux, ça va à l’essentiel, ça n’en fait pas trop. Ce n’était pas utile d’en faire par la suite une trilogie même si les autres se regardent aussi, mais bon.
      DEAD SNOW, un gros souvenir douloureux pour moi, j’avais eu de bons échos, je me suis lancé en étant enthousiaste, j’avais même prévu d’enchaîner sur le deux, et j’ai trouvé ça à chier, jamais vu le 2 du coup, je l’ai toujours mais…. non je ne suis toujours pas prêt !

  2. OUTPOST ! C’est vraiment un titre bateau, plein de films portent plus ou moins déjà ce nom… J’ai d’ailleurs cru que c’était un film de guerre réaliste, celui de 2019, sympa, avec Scott Eastwood (qui joue une personne existant vraiment, qui se prénomme Clint, ça ne s’invente pas). Bref, non. Ici il est donc question de zombies et de nazis. ^^ (OVERLORD forever, comme tu le signales dans ta chro !)

    1. Je ne connaissais pas celui de 2019 tiens, à voir à l’ocaz.
      OVERLORD reste le best, après en seconde position tu peux rajouter ce OUTPOST, puis après… il y a le reste, tout en bas.

        1. Je l’ai, mais il m’a toujours effrayé. J’ai été con de commencer la filmographie de Bassett par l’immonde SILENT HILL REVELATIONS, et ça m’a calmé direct.

          1. Il a sans doute très mal évolué, car ce petit film de jeunesse est pas trop mal. Attention, loin d’être un chef d’œuvre, il est un peu long et surtout un peu vide, mais il y a une petite ambiance pas si mal.

    1. Oh merde, encore un ! RIP. En regardant sa filmographie, je me rends compte que j’ai vu pas mal de films avec lui en plus (mais non, pas de séries)

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