PLANÈTE ROUGE (Red Planet) de Antony Hoffman (2000)

PLANÈTE ROUGE

Titre Original : Red Planet
2000 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h46
Réalisation : Antony Hoffman
Musique : Graeme Revell
Scénario : Chuck Pfarrer et Jonathan Lemkin

Avec Val Kilmer, Carrie-Anne Moss, Tom Sizemore, Benjamin Bratt, Simon Baker et Terence Stamp

Synopsis : En 2057, face à une Terre menacée par une crise écologique en raison de la pollution et de la surpopulation, des missions interplanétaires automatisées sont envoyées sur Mars pour y installer des postes avancés et semer des algues afin d’oxygéner cette planète qui est devenue l’ultime salut de l’humanité. La NASA décide d’envoyer la première expédition humaine sur Mars pour enquêter sur les raisons d’une baisse subite du taux d’oxygène risquant de mettre en péril le projet de terraformation. L’équipage de Mars-1 est composé du commandant Kate Bowman, du pilote Santen, de l’ingénieur systèmes Gallagher, du généticien Burchenal, du philosophe Chantilas et du scientifique Pettengil spécialisé dans la terraformation.

Allez savoir pourquoi, mais au tout début des années 2000, le cinéma US voulait à tout prix mettre la planète Mars en avant. On a eu droit à Mission to Mars de Brian De Palma, Ghosts of Mars de John Carpenter et ce Planète Rouge de Antony Hoffman. Le point commun entre les trois métrages ? Ce n’est clairement pas très bon. On peut toujours trouver un ou deux éléments dans les films pour se dire que finalement, tout n’est pas à jeter, mais ça reste plutôt moyen quoi qu’il arrive. Mission to Mars est sans doute la plus grosse déception, car c’est notamment dans la deuxième heure qu’il se plante, après une première heure magistrale. Ghosts of Mars de Carpenter, un peu le même cas de figure, mais avec un contenu de pure série B. Ça commence bien, mais plus on avance, plus ça se plante, avec des personnages peu intéressants, des scènes d’action répétitives et qui se ressemblent toutes. Et bien voilà, aujourd’hui, nous allons parler du cas de Planète Rouge, sans doute le pire des trois films, et le seul qui plonge carrément dans le nanar, et les deux pieds en avant, sans honte. Si bien qu’à la lecture de la liste des acteurs, on se demande comment ils se sont tous retrouvés là. Val Kilmer qui, même s’il était déjà réputé comme étant difficile à gérer, avait encore une carrière qui tenait la route, Carrie-Anne Moss qui sortait tout juste du premier Matrix, Tom Sizemore qui parvenait encore à tourner pour des réalisateurs réputés (À Tombeau Ouvert pour Scorsese), Simon Baker ou encore l’immense Terence Stamp. Comment se sont-ils retrouvés sur cette Planète Rouge à l’énorme budget de 80 millions de dollars ? La simple lecture du synopsis qui comme ça donne l’impression d’un film sérieux ? Des factures à payer ? La chance d’apparaître dans un film à gros budget qui pourrait être un carton au box office ?

Plot twist, le film fut un bide monumental au cinéma, ne rapportant dans le monde que 33 millions (pour un budget de 80 millions), et le film reste encore aujourd’hui le seul long métrage de Antony Hoffman, qui ne refera que des courts métrages… 14 ans après Planète Rouge. Planète Rouge justement, malgré un point de départ séduisant (la première expédition sur Mars, une équipe variée, des algues qui seraient envoyées depuis des années là-bas pour produire de l’oxygène) souffre d’un scénario ultra bancal et qui ne recule devant aucune idée risible. Des personnages vides et parfois stupides, certains qui meurent tôt juste sans raison ou pour ajouter un aspect dramatique qui ne viendra jamais (en gros, Terence Stamp disparaît bien vite, et c’est sans doute mieux pour lui), des situations difficiles à croire, ou d’autres qui feront rire, comme ce robot super sophistiqué qui a deux modes, le mode gentil et le mode méchant qui fait du karatéka et peut vous briser une côte. Ouais, ça ne plaisante pas, mais ce n’est aucune crédible. Le film ne sera pas aidé par des CGI, sans doute bons (potables dirons nous) au moment de la sortie cinéma du film, mais finalement assez risibles aujourd’hui. Certaines scènes s’avèrent réellement moches quand elles font appel à l’imagerie par informatique, ce qui est dommage d’ailleurs, car à côté, le film bénéficie de splendides décors naturels pour recréer la planète Mars. Personnages et effets spéciaux, ce n’est pas fameux, alors imaginez quand en plus, pendant les trois quarts du film, le scénario décide de séparer un personnage (celui de Carrie-Anne Moss) du reste du groupe, et qu’elle vivra donc son aventure en solo, en orbite et non sur Mars, pour une sorte de sous intrigue à la Gravity, la tension et la virtuosité en moins.

Le tout n’est pas aidé par un scénario qui malgré sa bonne idée de départ, a toutes les peines du monde a réellement passionner, et ne contenant finalement qu’assez peu de twists pour tenir en haleine, surtout quand la plupart des situations sont affreusement convenues. Reste la mise en scène… qui ne vient pas relever le niveau. Si parfois, Antony Hoffman s’en sort avec les honneurs quand il vise la simplicité, ce n’est malheureusement pas toujours le cas, et voir certaines scènes qui veulent en mettre plein la vue manquant carrément de punch et on en vient à sourire devant notre écran. La catastrophe dans le vaisseau qui finalement est le véritable élément déclencheur du métrage n’est pas du tout crédible, tant la mise en scène est plate et ne parvient pas à transmettre le sentiment d’urgence voulu. Et du coup, avec ces mauvais CGI et cette mise en scène un peu vide, les acteurs eux ne savent pas trop quoi faire. Simon Baker est souvent à côté de la plaque, Val Kilmer a l’air de se marrer un plan sur deux comme s’il se disait « qu’est ce que c’est que ce film ? Bon au moins j’aurais mon virement bancaire ». Finalement, seul Tom Sizemore a l’air de prendre tout ça au sérieux. Il n’aurait peut-être pas dû tant on peut trouver à redire à tous les niveaux. Bon niveau SF de ces années là, on peut au moins dire que c’est moins pire que Supernova…

Les plus

Sur le papier, un bon gros casting
Les décors
Le point de départ

Les moins

Un scénario souvent ridicule
Des CGI qui vieillissent mal
Des acteurs peu concernés
Le robot karatéka, sérieusement ?

En bref : Planète Rouge confirme que les films sur Mars au début des années 2000, c’était limite une malédiction. Peu intéressant, souvent risible, difficile de se sentir concerné ou investi par l’aventure.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ On paper, a great cast
♥ The locations
♥ The starting point of the story
⊗ The script is often ridiculous
⊗ The CGI didn’t age well
⊗ Most of the actors are not concerned
⊗ The karateka robot? Seriously?
Red Planet is the confirmation we need about movie taking place on Mars in the early 2000.It was a curse. Not very interesting, often ridiculous, hard to feel concerned or to focus on the adventure.

4 réflexions sur « PLANÈTE ROUGE (Red Planet) de Antony Hoffman (2000) »

  1. Quel dommage oui. Sur les trois que tu cites, GHOSTS OF MARS est peut-être celui qui reste le plus « regardable », le côté série B jouant pour lui. MISSION TO MARS est vraiment super comme tu le dis, mais juste pendant une heure… Bref. TOTAL RECALL best of the best !

    1. Oui, et encore pour GHOSTS OF MARS, pas franchement envie de le revoir, désolé Big John. Mais j’ai encore quelques films sur Mars à faire découvrir, car les studios n’ont pas arrêté pour autant de tenter.
      Bon par contre oui, si on doit comparer, il y a TOTAL RECALL, tout en haut du podium !

  2. Oui, évidemment TOTAL RECALL écrasé la concurrence, mais quand même, GHOST OF MARS ça dépote. 😉
    Sinon, PLANÈTE ROUGE, vu en DVD à l’époque (je ne me souviens plus si le film était sorti au ciné) pour compenser ma déception de MISSION TO MARS. J’avais préféré à l’époque. Mais aujourd’hui, j’ai plus de souvenir du De Palma que de celui-là, ce qui atteste la thèse du navet cosmique. Je crois que j’avais été séduit par l’idée de la terraformation et par le casting. Visiblement, ce n’est pas le meilleur plan pour retourner chatouiller les martiens. Je préfère repartir à la recherche de Desolation Williams dans un bon western heavy metal.

    1. Oui oui, je sais bien que toi, tu adores GHOSTS OF MARS ! Je dirais juste que le livre et l’ost de l’édition collector à sa sortie sont mieux que le film 😉
      Allez, on retourne très bientôt sur Mars avec d’autres films, promis.

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