BIOHAZARD: THE ALIEN FORCE de Steve Latshaw (1994)

BIOHAZARD: THE ALIEN FORCE

Titre Original : Biohazard The Alien Force
1994 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h28
Réalisation : Steve Latshaw
Musique : Jeffrey Walton
Scénario : Steve Latshaw et Patrick Moran

Avec John Alexander, Dorothy Best, Robin Chapman, Katherine Culliver, Trevor David, Tom Ferguson, James L. Miles et Christopher Mitchum

Synopsis : Triton Induestries a créé une créature basée sur différentes sources d’ADN humain. Mais durant l’expérience, la femme portant le mutant en son ventre s’échappe du laboratoire et donne naissance au monstre peu de temps après. Le monstre va partir à la recherche de ses donneurs ADN pour tuer les hommes et tenter de s’accoupler avec les femmes.

Dans le monde du cinéma de genre, du B movie, les réalisateurs peuvent être classés, à mes yeux, en plusieurs catégories. Il y a les maîtres, dont les films s’élèvent au delà de leur statut de films de genre, à savoir par exemple John Carpenter, David Cronenberg. Il y a les très bons comme Stuart Gordon, les bons artisans bourrés d’idées comme Brian Yuzna. Puis après, on passe directement en dessous, avec ceux qui sont fièrement dans le B voir le Z mais pour qui on peut avoir de la sympathie, comme certaines productions Charles Band (Puppet Master), Tony Randell (Ticks). Et puis il y a le bas de l’échelle, peuplée de tacherons, et Fred Olen Ray en fait parti. Je vous avais parlé il y a quelques années de ça de deux de ses métrages du début des années 80, ses débuts donc, avec Scalps (et son absence de mixage audio) et Biohazard. Fauché, chiant, une catastrophe. Et le monsieur, il est pote avec un autre réalisateur au talent égal, Steve Latshaw. Lui aussi j’avais pu vous en parler, avec l’ignoble Dark Universe en 1993. Et bien accrochez vous, car Fred Olen Ray, en 1994, a décidé qu’il était temps de livrer une suite à Biohazard, il sera producteur sur le projet, et confie le scénario et la mise en scène à Steve Latshaw. Le film est très rare, peu connu, et bien entendu, mal aimé. Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est que je me suis lancé dans la bête, grâce (à cause) de sa rareté. On pouvait espérer que 9 ans après le premier film, Ray aurait pu s’améliorer, obtenir de l’expérience au fur et à mesure des films. Qu’en signant une suite, les deux compères auraient pu au moins gérer le rythme. J’y ai cru en plus, pendant dix minutes. Car ça débute cash, une évasion d’une centre pharmaceutique, une course poursuite en voiture (toute pourrie), un accident en pleine ville qui ne semble réveiller personne, une femme accouchant façon Alien, puis une explosion de véhicule (absolument pas crédible, à moins que deux voitures se touchant sont vouées à exploser). Oui j’y ai cru.

Malheureusement, après dix minutes ratées mais rythmées, que l’amateur de nanar pourra qualifier d’amusantes, on tombe alors dans tous les défauts inhérents des productions des deux messieurs. C’est fauché, c’est filmé avec les pieds, ça parle pour ne rien dire, ça ne raconte rien, le temps s’étire, on tente de nous réveiller deux fois avec de la nudité gratuite, on a un monstre ridicule à l’écran, et de la guest star venue deux jours sur le tournage pour toucher un chèque, sans oublier un final, ridicule lui aussi évidemment, qui veut en faire trop et qui a plus sa place dans une copie low cost de Die Hard que dans Biohazard 2. Ce qui frappe en premier lieu, et cela n’a rien à voir avec la qualité de la copie disponible, c’est à quel point Steve Latshaw n’est clairement pas un bon réalisateur. Il suffit de voir n’importe quelle scène de dialogue pour s’en convaincre. Dans un 4/3 qui a fait les belles années des vidéo club dans les années 90, il filme chaque intervenant, chacun son tour (donc, du champ / contre champ de base), en cadrant chaque personnage bien au centre du cadre, ne créant ainsi aucun dynamisme, aucun choix de mise en scène. Du pilote automatique total, qui ne dévie jamais. Si encore ce qui se racontait était intéressant, mais même pas, on a tous les clichés du genre, dans les personnages, les dialogues. Et ce monstre qui va traquer (le mot est bien grand) plusieurs personnes, comment ne pas rire, jaune, en se cognant la tête, tant il atteint au bout de 15 minutes une taille humaine pour limiter les coûts d’effets spéciaux, et ressemble tout simplement à un homme dans un costume en mousse qui aurait eu sa place dans Bioman… la parodie des Inconnus…C’est dire le niveau de crédibilité.

Alors du coup, on s’ennuie, surtout que les attaques du monstre sont molles, filmées elles aussi n’importe comment, et que si le début nous faisait croire que ça allait au moins saigner, on va tomber de haut tant l’on aura droit à quelques gouttes de sang soigneusement versées sur les victimes, déjà mortes. Rah ! Du coup, comme toujours avec Fred Olen Ray à la production, ça dénude le casting féminin pour un oui ou pour un non dés que cela est possible afin d’essayer d’hypnotiser le public masculin. Deux fois ici, à la barre des 25 minutes, puis des 50 minutes. Bien espacé au moins, vu la durée de 1h28 du métrage. Est-ce que ça marche ? Non. Toujours pas. Là où les fameux plans « boobs » gratuits sont tellement gratuits qu’ils faisaient rires dans un Sleepaway Camp 2, grâce au ton délirant du métrage de manière générale, ou que les plans culottes font parfois rires dans des productions Japonaises face à l’ingéniosité de la gratuité par moment, ici, c’est le calme plat. Juste de la nudité histoire d’atteindre un quota dans un film définitivement plat. Et au milieu de tout ça, la présence de Christopher Mitchum, au temps de présence à l’écran d’environ 5 minutes, pour deux jours de tournage, et qui me fera toujours dire que Les Prédateurs de la Nuit de Jess Franco, c’était super drôle ! Pas Biohazard The Alien Force !

Les plus

Les dix premières minutes annoncent du rythme, de l’action, du gore

Les moins

Les 1h18 qui suivent
Le monstre ridicule
Le gore il est où ?
Deux plans boobs qui ne réveillent même pas
Cette mise en scène en pilote automatique
En fait, pourquoi ?

En bref : Dans un monde parfait, on aurait pu espérer que 9 ans après le premier, Fred Olen Ray et son pote Steve Latshaw avaient apprit de leurs expériences pour livrer un Biohazard The Alien Force de bien meilleure qualité. Mais nous ne sommes pas dans ce monde parfait.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The first 10 minutes are promising: action, gore, good pacing ⊗ The 78 minutes after the beginning
⊗ The ridiculous monster
⊗ Where is the gore?
⊗ Two boobs shots, but not even fun
⊗ Everything seems on auto pilot
⊗ Just why?
In a perfect world, 9 years after the first film, Fred Olen Ray and his buddy Steve Latshaw learnt about their past experiences to deliver a quality film. But we aren’t in a perfect world.

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