Titre Original : The Last Days on Mars
2013 – Angleterre
Genre : Science Fiction
Durée : 1h38
Réalisation : Ruairi Robinson
Musique : Max Richter
Scénario : Clive Dawson
Avec Liev Schreiber, Elias Koteas, Romola Garai, Olivia Williams, Goran Kostic, Johnny Harris et Tom Cullen
Synopsis : Une équipe d’astronautes, en poste depuis six mois sur Mars, arrive à la fin de sa mission. Il ne leur reste plus que 19 heures avant de repartir vers la Terre. C’est alors qu’un membre de l’équipe, le scientifique Marko Petrovic, découvre une bactérie dans les échantillons qu’il avait prélevés. Sans annoncer sa découverte aux autres, il retourne avec un collègue sur la zone de prélèvement où il meurt dans un éboulement. Sa combinaison percée laisse la bactérie le transformer en zombie et il s’attaque aux autres membres de la mission pour les infecter…
Pauvre petite planète Mars. Elle n’a probablement rien demandé à personne, mais pourtant, elle fascine les cinéastes depuis presque aussi longtemps que le cinéma existe. Mais il faut bien l’avouer, la planète Mars a énormément fasciné et intéressé le monde du cinéma durant les années 90 et le début des années 2000. Beaucoup s’y sont intéressés, beaucoup s’y sont cassés les dents. Si on passera sur le vraiment pas bon Planète Rouge, on retiendra les ratages de grands cinéastes, comme John Carpenter avec Ghosts of Mars et Brian De Palma avec Mission to Mars. D’ailleurs, c’est simple, depuis ses gros métrages là, la planète Mars semble en retrait, n’intéressant plus que de très modestes productions, comme le bien mauvais 2036 Origin Unknown en 2018. En 2013, c’était l’Angleterre qui s’y frottait en surprenant son monde, avec The Last Days on Mars. Surprenant ? Oui, car le film était présenté au festival de Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs, alors qu’il s’agît clairement d’un film de genre, genre peu représenté au festival, voir souvent totalement absent. Bon, il faut savoir que la production du film, à hauteur de 10 millions, ce qui est peu, essaye, parfois maladroitement, mais essaye malgré tout de marier ici cinéma de genre et cinéma d’auteur. En résulte un casting surprenant, un univers réaliste fidèlement reproduit et quelques images léchées faisant bien penser au cinéma d’auteur, tandis que de l’autre côté, et bien, c’est du cinéma de genre pure souche, avec ses clichés, facilités, son scénario hautement prévisible et finalement rappelant un peu trop Ghosts of Mars. En fait, si on retire l’action et la bande son rock de Ghosts of Mars, on obtient The Last Days on Mars.
Le bon point donc dans tout ça, c’est que le métrage sait prendre son temps, veut rendre son univers crédible, ses décors, naturels ou non, sa base, la matériel utilisé, l’équipe présente sur place. Il y parvient, on y croit dés les premières minutes malgré le côté relativement « fauché » de l’entreprise. Pas d’extravagances, Mars est filmé simplement, les tempêtes ne sont pas spectaculaires, les personnages sont des scientifiques ou techniciens, ils sont là pour étudier la planète, trouver une éventuelle source de vie, pendant six mois, avant de rentrer. Et malgré ce que le film tente de nous faire croire, le film dans son intégralité se déroule durant leurs 19 dernières heures sur Mars, où ils s’apprêtent à rentrer bredouille. Alors forcément, quand on trouve la preuve d’un micro organisme, on s’emballe, on veut à tout prix faire les choses malgré le temps limité, pour ne pas laisser la découverte à l’équipe suivante. Ce qui entraine évidemment des soucis, des blessés, le drame en fait ! Mais même là, le film prenant vraiment le temps d’être dans un univers réaliste, on l’accepte. Imaginez un peu, vous venez de passer 6 mois sur une planète morte, où pour sortir, il faut porter une combinaison pesant une tonne, tout ça pour rien, après un long voyage d’aller en navette, et avec un aussi long voyage de retour à la clé. Forcément, découvrir quelque chose même dans l’urgence, c’est avoir l’impression de ne pas avoir perdu six mois de sa vie pour rien. Enfin, six mois sur place, plus le trajet. Dans son contexte réaliste et même minimaliste, The Last Days on Mars fonctionne. Le travail des acteurs aidant (Liev Shreiber, Elias Koteas, Romola Garai et Olivia Williams ne sont pas des quiches après tout), ainsi que le travail sur la bande son, signée Max Richter, qui retournera plus tard dans l’espace pour Ad Astra. Sa bande son ici est d’ailleurs excellente et précède totalement son futur travail tant on y trouve la même ambiance, les mêmes intentions. Mais rapidement, enfin au bout d’une demi-heure, le film bascule dans l’horreur, le fameux micro organisme trouvé contamine les scientifiques.
Ça a pour effet de les tuer puis de les ramener à la vie, comme des zombies. Exactement comme Ghosts of Mars, soyons clairs. Et là le film s’écroule un peu. Il ne devient pas mauvais, mais il n’interpelle plus, ne surprend plus, surtout que lorsqu’il s’agît de représenter l’horreur, Ruairi Robinson semble totalement paumé à la mise en scène, abusant alors de plans à l’épaule, dans l’obscurité, voulant privilégier l’urgence de la situation à la lisibilité de l’action, et donnant un résultat maladroit. Mais même dans l’horreur, finalement, les effusions de sang ou les gros effets spéciaux seront rares, The Last Days on Mars ne voulant oh jamais s’éloigner de son pari, celui d’être de la science fiction d’auteur malgré les éléments horrifiques. Ce qui donne un sentiment très étrange. Celui de voir un film dont le scénario n’innove jamais, comme s’il n’était pas adressé aux amateurs d’horreur de l’espace, et donc se contentait de reprendre des formules oh combien connue des amateurs. Dans le même sens, l’ensemble reste volontairement souvent posé, lent, misant sur l’atmosphère, l’ambiance, l’immensité de l’inconnu lorsque nos personnages fuient, dans la nuit de Mars, sans aucun éclairage pour les guider. Et clairement, c’est à la fois pour ça que je n’arrive pas à détester le film, ni à l’aimer pleinement. Les intentions sont louables, les acteurs plus que compétents, l’approche naturelle et réaliste est fort bienvenue, mais jamais il ne vient surprendre ou laisser un grand souvenir, restant dans une semi zone de confort qu’il aurait pu pourtant facilement éviter.
Les plus
De bons acteurs
L’aspect crédible de l’ensemble
Travaillé et plutôt beau visuellement
Les effets ne sont pas mauvais
La très bonne ambiance sonore de Max Richter
Les moins
Un scénario qui ne cherche jamais à surprendre
Clichés, facilités et stéréotypes sont bien présents
La mise en scène s’emballe lors des attaques
En bref : The Last Days on Mars est bien bancal. En fait, son envie de marier cinéma de genre et cinéma d’auteur ne fonctionne qu’à moitié, tant il se montre timide et cliché dans l’horreur. Mais l’intention est louable, et si les rythmes lents ne vous posent pas de soucis, ça se regarde.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Some good actors ♥ It does everything to seem real ♥ Well done visually ♥ The effects are not bad ♥ Very good score from Max Richter |
⊗ The script doesn’t even try to surprise ⊗ Cliché, some easy choices ⊗ Visually it becomes bad during attacks |
The Last Days on Mars is not bad, but not good. It tries to mix genre cinema and a more artsy style and it works at times, but it remains cliché and shy in the horror department. It’s slow but interesting. |