Titre Original : X-Men Apocalypse
2016 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 2h24
Réalisation : Bryan Singer
Musique : John Ottman
Scénario : Simon Kinberg
Avec James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Oscar Isaac, Nicholas Hoult, Rose Byrne, Tye Sheridan, Sophie Turner et Olivia Munn
Synopsis : Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années et désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l’humanité d’une destruction totale.
Après deux gros succès coup pour coup, pas forcément des énormes succès financiers, mais des succès critique, public malgré tout, et des succès d’estime, la saga X-Men ne pouvait pas en rester là. Elle avait réussi après tout à renaître de ces cendres avec First Class, alors que les deux films précédents ne volaient pas bien hauts. Et nous arrivons donc au dernier opus réalisé par Bryan Singer, le réalisateur derrière X-Men, X-Men 2 et le précédent opus, Days of Future Past. Opus qui divise énormément, autant les connaisseurs que les cinéphiles ou les simples amateurs de blockbusters. Et il est très facile de comprendre pourquoi à la vision du produit final, que je ne parviens malgré tout pas à détester. Alors, écartons directement le fameux débat « oui mais ce n’est pas fidèle ». Si X-Men était fidèle à 200%, on aurait un produit kitch façon le Batman des années 60, et disons qu’en terme de norme cinématographique, et bien, on retournerait donc 50 ans en arrière. Le grand spectacle, on peut l’oublier. La fidélité n’est pas dans le fait de reproduire une case (la preuve, Snyder l’a fait avec ses ralentis gerbants dans 300, et ça me fait chier), de refaire une coupe de cheveux à l’identique (surtout que paye tes coupes de cheveux vues dans les années 50), ou de respecter à la lettre un scénario parfois à rallonge et bien verbeux alors qu’un film se doit d’être raconté en premier lieu par les images, mais par le respect d’un ton, ou de thématiques abordées. Oui il ne faut pas tout changer comme un Uwe Boll adaptant Alone in the Dark, dans un film avec des personnages pas seuls, et de jour, et du gros métal en bande son, mais un auteur, un scénariste, un réalisateur, ils ont forcément envie de s’exprimer, et de donner leur vision d’une histoire, comment eux ils l’ont ressenti, et ce qui pour eux est important. Bref, X-Men Apocalypse. Qu’est ce qui aurait pu mal tourner ? Toujours Simon Kinberg au scénario, Bryan Singer qui rempile à la mise en scène, les années 80 après les années 70 de Days of Future Past, le casting du renouveau de la saga qui peut à nouveau briller à l’écran, privé de Wolverine.
Le souci, c’est que X-Men Apocalypse a le cul entre deux chaises. La première, c’est son manque de surprise via l’approche de Bryan Singer, qui a sans doute un peu fait le tour de la question. Dans ses grandes lignes, le métrage ne surprend pas. Pourrait-on carrément dire que l’on tourne en rond ? Un peu. Oui, Magneto va à nouveau retourner sa veste et s’allier au grand méchant pour être une menace pour les X-Men, super. Oui, Quicksilver est encore là, et comme sa scène culte dans Days of Future Past avait marqué les esprits, il a une scène similaire dans le métrage. Ce qui est dommage, car quelques bons éléments sont abordés, comme Magneto ayant une vie normale, en Pologne, avant d’être le témoin de la mort de sa femme et de sa fille. Ça c’était bien. Mais la finalité n’apporte aucune surprise. Pareil pour Quicksilver, sa scène est limite attendue, elle ne surprend pas, mais elle fait plaisir à voir malgré tout, par une certaine maitrise technique, et le côté cool qui en ressort. La preuve ultime de ce manque de surprises, cette absence de gros risques ? Wolverine qui viendra faire coucou le temps d’une scène, comme si X-Men ne pouvait pas exister sans lui. Et en soit, encore une fois, sa scène est bonne, violente (la plus violente dans l’univers pour l’époque), mais voilà, toujours cette sensation de redite. Le second gros souci, et donc, la deuxième chaise avec laquelle Apocalypse tente de jouer, c’est la carte du gros spectacle, au détriment du reste. Le propos est clairement en arrière plan, ce qui n’avait jusque là que très rarement été le cas (dans les mauvais opus oui, mais voilà, Singer ne nous avait pas habitué à ça). Comme si derrière, des producteurs effrayés par la concurrence forçaient quelque peu X-Men à devenir comme les autres productions du genre. Un peu vide, mais à grand spectacle. Ça se ressent par une avalanche d’effets visuels dans tous les sens. À la qualité variable, certains sont franchement réussis, d’autres moyennement finalisés et donc plutôt moches.
Deux gros soucis, deux tableaux différents, mais rien qui ne fasse d’Apocalypse un mauvais film. Juste un film peu marquant dans la saga. Car à côté, le métrage se fait rythmé, la mise en scène de Singer est toujours de très bonne facture, les acteurs toujours excellents, McAvoy et Fassbender en tête, quelques scènes font extrêmement plaisir à voir, tandis que d’autres laissent de marbre. Mais la sans doute plus grosse déception de ce Apocalypse viendra de ce qui lui donne son titre, le mutant Apocalypse donc, joué par Oscar Isaac. Je comprends parfaitement l’intention derrière le personnage, celui de faire tout ça en dur, sans CGI, éviter d’avoir un Thanos numérique comme pour les productions Marvel. Le souci, c’est que le résultat à l’écran n’est pas bien convaincant, et qu’Apocalypse ne représente du coup pas forcément une grande menace quand il est à l’écran. Peu convaincant, pas charismatique, et joué par un Oscar Isaac qui semble un peu paumé avec ses grosses couches de maquillage, c’est un ratage de plus pour le métrage. Un ratage pétri de bonnes intentions, mais qui n’en reste pas moins un ratage. Mais comme je le disais bien plus haut, je n’arrive malgré tout pas à détester X-Men Apocalypse. Il constitue un gros bon en arrière, reste le moins bon des opus signés Bryan Singer, mais n’est pas une purge pour autant. Il faut juste réussir à prendre le film pour le « petit » divertissement sans prétentions qu’il est. Un film de super héros un peu comme tous les autres au final. Un film en pleine crise d’identité même, et qui la fait sur grand écran avec un budget d’environ 170 millions, tout de même. Fait intéressant d’ailleurs, si Simon Kinberg est bel et bien le scénariste du film, les grandes lignes de l’histoire elles furent écrites à plusieurs, dont par un certain Michael Dougherty, pas encore réalisateur de Godzilla II, mais qui avait déjà touché au scénario d’X-Men 2. Un connaisseur donc, ce qui laisse bel et bien penser qu’il y a eu des demandes en coulisses pour que X-Men Apocalypse ai son lot de grand spectacle pour faire face à la concurrence.
Les plus
Un casting toujours au poil
Quelques scènes excellentes sortant du lot
Un métrage rythmé à grand spectacle
Les moins
Apocalypse raté
Le propos sacrifié
La formule vue par Bryan Singer un peu trop connue
En bref : X-Men Apocalypse est un opus assez faible de la saga. Pas mauvais pour autant, grâce à son casting, certains moments qui ont de la gueule et une certaine maitrise technique, mais tiraillée entre son envie de grand spectacle visant un large public, sa formule habituelle un peu trop connue, et sans doute intimidé par son grand méchant, qu’il rate d’ailleurs.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Still the same cast, and it’s a great one ♥ There are a few great scenes there ♥ A well paced blockbuster |
⊗ The bad guy is a failure ⊗ Less story and themes for more action ⊗ Bryan Singer did the same as always, so no real surprises here |
X-Men Apocalypse is a weak film in the saga. Not a bad one, thanks to its cast, a few moment and good visual moments, but between the formula we know too well, the fact the movie wants to be a big blockbuster to attract more people, and a failed bad guy, it’s just not that great. |