HUGE SHARK (巨鲨之夺命鲨滩) de Huang Zhaosheng (2021)

HUGE SHARK

Titre Original : 巨鲨之夺命鲨滩
2021 – Chine
Genre : The Shallows bis
Durée : 1h07
Réalisation : Huang Zhaosheng
Scénario : Wang Bosong

Avec Zhao Yihuan, Huang Tao, Hong Shuang et Luan Mingyuan

Synopsis : Alors qu’elle est en voyage sur un bateau avec sa sœur, son petit ami et la patronne de celui-ci, Shen Xin et le groupe se retrouve rapidement à l’eau, en proie à un requin qui a une seule idée en tête, se faire un petit casse-croute.

Oui, les films de requins en Chine, c’est comme partout ailleurs, rarement bon. Escape from Shark (Escape from the Shark’s Mouth) aurait dû mettre un terme à cette quête pour espérer voir un métrage solide et sérieux dans le genre venant des DTV Chinois. Et pourtant, voilà que j’écris ces quelques modestes lignes pour vous parler de Huge Shark… si l’on en croit les posters, car dans le film et sur certains sites, c’est Red Water, mais après vision du métrage, on se dit que le film aurait aussi pu s’appeler Zhao Yihuan’s butt, c’était pareil, les trois ne sont pas mensongers. Comme d’habitude, il ne faudra en tout cas pas chercher une quelconque originalité dans le récit, dans les personnages, ou dans les emprunts. Une scène d’ouverture avec un couple de pécheur qui se retrouve aux prises avec super requin, et on pense à Piranha 3D d’Alexandre Aja, juste avec deux personnages au lieu d’un. Des crétins au milieu de l’océan sur un bateau qui sautent tous à l’eau avant de se rendre compte que mince, l’échelle n’est pas descendue et on ne peut pas remonter, et on pense immanquablement à Open Water, ou sa suite je ne sais plus. Avec une héroïne à l’aise dans l’eau, que l’on nous présente au début en train de faire du surf, et qui va rapidement devoir survivre seule face à un squale, là aussi impossible de ne pas penser à The Shallows (Instinct de Survie). Et Huge Shark, on ne va pas se mentir, ça aurait pu être bien pour une fois, si le film n’avait pas une formule assez étrange de deux en un. Simple, pendant 35 minutes, nous suivons quatre personnages comme le genre les accumule. Cons, détestables, avec des enjeux stupides et minimalistes, égoïstes. Une partie finalement assez pénible tant on a envie qu’ils se fassent tous bouffer les uns après les autres, en particulier la sœur de l’héroïne, dont le couple va mal, et qui poussera sa rivale dans l’eau, avant de sauter aussi pour demander à son « copain » de faire un choix car elle nage mal.

Oui, nous en sommes à ce niveau là encore en 2021. Des personnages qui irritent, et qui doivent sans doute irriter aussi le requin d’ailleurs, puisqu’à peine 15 minutes après le début de l’aventure, il se pointe déjà pour faire passer le casting de 4 à 3, puis quelques minutes après à 2. Et étonnement, à chaque fois qu’il bouffe (dans une alternance de gros plans, plans larges en CGI dégueulasses et plans de la mer pleine de sang), le film gagne en qualité. Tout en restant enfermé dans les clichés du genre bien entendu, Huge Shark ne deviendra jamais un concurrent aux Dents de la Mer, The Reef, The Shallows ou 47 Meters Down. En réalité, c’est lorsque l’héroïne finie par se retrouver seule, et que le film ressemblera donc encore un peu plus à The Shallows qu’il est à son meilleur, surtout qu’il a la bonne idée de nous supprimer cette satanée mouette, et donc que le film se fait alors intégralement silencieux, dénué de dialogues, et donc peut laisser totalement la place à l’intégralité de l’équipe, devant et derrière la caméra, pour s’exprimer. Et mention spéciale à Zhan Yihuan, car je crois bien que jamais, je dis bien jamais je n’avais autant vu le cul d’une actrice au premier plan, tout le long du film, si bien que ça en deviendrait presque parodique (ou un plaisir pour les yeux, au choix). En plus de se retrouver donc constamment à l’eau, à crier, à nager, à tenter de tuer un requin, elle se retrouve avec un caméraman focalisé sur son derrière, la pauvre. Bon, par contre, remettons quoi qu’il arrive les pendules à l’heure. Huge Shark, autant dans sa mauvaise première partie que dans sa très sympathique seconde partie, déborde de défauts. Personnages souvent irritants comme on l’a déjà vu, CGI ratés, quelques moments émotions qui tombent à côté de la plaque (sacrée Wendy), et des attaques au final beaucoup trop soft, le requin se contentant la plupart du temps d’emmener sa victime sous l’eau pour que l’on ne remarque même pas un petit membre tranché.

Mais à côté, le métrage sait se faire généreux dans sa proposition, a conscience également de ces limites (le requin, il sera souvent caché sous l’eau ou ne laissera paraître que son aileron), va souvent à 100 à l’heure (1h08 oblige en même temps, pas le temps de trainer), et multiplie à intervalle régulier les nombreuses attaques du squale, en alternance avec les magnifiques cadrages sur le popotin de Zhan Yihuan. Oui ça vous sauverait presque un film je vous le dis. La jeune femme s’avère même investie a bien des niveaux, et ce même si l’émotion voulue par le film est ratée. Malgré tout ça, et une seconde partie bien plus intéressante et palpitante, il faut aussi souligner que le métrage n’a pas toujours été piocher ses inspirations au bon endroit, comme le prouve ce requin sautant majestueusement hors de l’eau et passant au-dessus de notre héroïne, pouvant rappeler au choix Sauvez Willy si on a un cœur d’enfant, ou Crocodile de Tobe Hooper si on a été rodé par NU Image au début des années 2000. Mais c’est toujours mieux que la première partie du métrage, et en soit, Huge Shark n’est pas le bas du panier, autant pour les productions animalières un peu fauchées que pour le DTV Chinois. C’est parfois gros, parfois à la limite du ridicule (ou alors il l’a franchi), mais cela reste divertissant, et bien loin des précédents efforts Chinois, et encore plus éloigné des bouses made in The Asylum ou Syfy.

Les plus

Le charme de Zhang Yihuan
La seconde partie, mano a mano
Il y a pire comme influence principale (The Shallows)

Les moins

Des personnages énervants
La première partie, ratée
Toujours de gros efforts à faire en CGI

En bref : Huge Shark, c’est un grand pas en avant. Loin d’être parfait, la faute à ses personnages et sa première partie, mais quand il vire mi-parcours vers une copie bigger than life de The Shallows, le film devient alors plus intéressant et plus prenant, et donc plus réussi.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Zhang Yihuan is lovely
♥ The second part, mano a mano
♥ It looks a lot like The Shallows, it could be worse
⊗ Bad characters you want to see die
⊗ The first part, almost a torture
⊗ Still some bad digital effects
Huge Shark is a step in the right direction. Far from being perfect, because of its characters and the first part, but when after a while it becomes a copycat of the Shallows, the film becomes more interesting, and better.

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