THE HAND (손) de Choi Yun-ho (2020)

THE HAND

Titre Original : 손
2020 – Corée du Sud
Genre : Comédie Horrifique
Durée : 52 minutes
Réalisation : Choi Yun-ho
Scénario : Choi Yun-ho

Avec Lee Jae-won et Park Sang-wook

Synopsis : Une soirée comme les autres, entre une femme et son mari qui rentre tard alors qu’il avait promis d’arrêter l’alcool. Sauf qu’une main, qui semble bouger et donc vivante, sort des toilettes de leur appartement. La sécurité de l’appartement et même les ambulanciers arrivent sur place, mais l’horreur est déjà en marche.

The Hand, c’est un moyen métrage Coréen de 52 minutes qui me faisait de l’œil, déjà à cause de son concept totalement fou et improbable. Oui, une main qui sort des toilettes, tout simplement. Mais pas une main, genre, un bout de cadavre, non, une main qui bouge, et qui attaque ce qui passe à sa portée. Ça semble improbable ? Ça l’est, le film en a conscience et va jouer dessus, sans pour autant verser intégralement dans l’humour et la facilité. Le film bénéficie en plus d’un plutôt bon bouche à oreille, même s’il faut toujours s’en méfier en ce qui concerne le cinéma Coréen, encore récemment… Oui hein, The Call, nouvelle bombe du cinéma Coréen… non, un métrage bien moyen comme il faut qui s’enfonce et se perds dans son scénario. The Hand part de toute manière avec ce bon point pour lui, il est plutôt court forcément, et du coup, le scénario n’a pas le temps d’avoir la prétention d’être plus que ce qu’il est. Et ça, c’est toujours appréciable, un petit film sans prétentions. Pour autant, The Hand a bénéficié d’un certain soin, dans sa mise en scène et ce malgré les lieux très vite limités (90% du film se déroule dans une salle de bain), dans son ambiance, dans son ton. Et les acteurs semblent investis. Car oui, si The Hand part donc d’un concept difficile à prendre au sérieux, au début, il parvient néanmoins à instaurer une petite ambiance sympathique. Presque inquiétante même. Après tout, aussi improbable soit l’intrigue, qui ne serait pas inquiet et vite dubitatif en voyant une main en plutôt mauvais état dépasser de la cuvette de ces toilettes, et surtout, en voyant celle-ci bouger de manière peu rassurante dés que l’on s’en rapproche un peu trop ?

Le film navigue donc entre horreur bien réelle et humour absurde sans pour autant appuyer lourdement dessus, ce qui permet justement aux quelques moments résolument absurdes ou improbables de mieux fonctionner. Les personnages arrivent, les uns après les autres, dans cette salle de bain, que ce soit le couple vivant là, dont la femme s’évanouie dés le départ, puis la sécurité de l’immeuble, puis trois ambulanciers. Tous surpris, tous croyant au pire (que le mari est un tueur), ils vont tous se retrouver enfermés là, aux prises avec cette main, peu docile, et qui va rapidement étendre son emprise, en contaminant ceux qu’elle attaque, puis en étendant son emprise à la pièce, puis à l’appartement. Le film traite son intrigue et ses événements avec sérieux, tandis qu’il ironise ses personnages, entre les ambulanciers finalement peureux, et le mari, homme de base simple et sans histoire, imparfait, qui devient un héros par la force des choses, grâce au saint pouvoir du briquet et des déodorants, musique héroïque à l’appui. On pourra reprocher au métrage de trop souvent avoir recours à la musique pour indiquer le ton de tel ou tel élément, mais en soit, ça fonctionne plutôt bien. Et surtout, on se rend compte que les 52 minutes du métrage passent à une vitesse folle, ce qui est toujours bon signe pour un métrage horrifique, et qui l’est encore plus quand le lieu principal de l’action est une salle de bain de 5 mètres carrés. Généreux, rythmé, amusant, avec quelques plans qui ont de la gueule… Bien entendu, tout n’est pas parfait. Outre l’utilisation trop souvent de la musique pour souligner l’humour, on peut facilement dire que tous les effets spéciaux ne sont pas au top, certains sonnant tout simplement faux. Des défauts évidents, qui ne font pas trop de mal au film, qui permet de passer un très bon moment.