SNIPER VENGEANCE (狙击手：逆战) de Vash Yan Jia (2023)

SNIPER VENGEANCE

Titre Original : 狙击手：逆战
2023 – Chine
Genre : Action
Durée : 1h22
Réalisation : Vash Yan Jia
Musique :
Scénario : Vash Yan Jia

Avec Yu Rong-Guang, Xing En, Hong Shuang, Yu Bolin, Patricia Hu, Guo Mingyu, Han Jianyi, Li Bingnan, Zhang Xun, Zhai Shenlong, Yan Desheng et Lu Dingyi

Synopsis : Une équipe militaire est anéantie lors d’une mission de routine, et le chef d’équipe est trahi, jugé responsable du carnage et considéré comme un traitre. Il prend la fuite et va tout faire pour sauver une équipe de scientifiques kidnappés et retenus prisonniers dans la jungle, alors qu’il a lui-même une équipe de soldats à ses trousses.

En 2023, alors que King of Snipers fut une sacrée douche froide malgré des avis positifs sur la toile, et que le DTV Chinois tournait sacrément en rond pour moi, je décidais, car j’ai grand cœur, de laisser une ultime chance aux films de snipers. Je me suis tourné vers d’autres conseils, et vers Sniper Vengeance donc. La bonne nouvelle, c’est que même si le spectacle, totalement décérébré, n’était pas un chef d’œuvre, le film était largement supérieur. Pas d’humour lourdingue tout du long, pas de personnages têtes à claques, de l’action assez fréquente et très violente, et en soit, une histoire très simple, et donc moins ambitieuse, mais qui correspondait bien plus aux moyens alloués au métrage, le tout avec une durée beaucoup plus proche des standards Chinois, avec seulement 1h22 au compteur. Ouf ! Sniper Vengeance ne fut pas une perte de temps ! Il est même dans une certaine moyenne de l’image que l’on peut se faire des divertissements DTV, fauchés mais généreux. Un sniper, chef d’équipe, joué par Yu Rong-Guang, qui est d’ailleurs pour beaucoup dans la réussite du film mais on y reviendra, est trahis lors d’une mission qui tourne mal. Dés l’ouverture, on ne perd pas une seconde, et toute son équipe se retrouve tuée. Les balles fusent, les lances grenades font exploser les véhicules, les corps sont criblés de balles, et les duels de sniper font mal. La scène d’ouverture met en confiance en quelques secondes, car même si l’on sent que l’imagerie numérique est parfois utilisée pour certaines explosions, notamment pour augmenter leur impact et leur taille, le gros de la scène a été réalisé en dur. Et puis oui, aucun humour ici, Sniper Vengeance est un film qui se veut totalement sérieux.

Ce côté sérieux, il se retrouve jusqu’aux scènes d’action en réalité, puisqu’il suffit de comparer King of Snipers, qui lui aussi faisait saigner ses ennemis, mais où tout cela était anecdotique, alors qu’ici, les balles font vraiment mal, le sang se remarque bien plus à l’écran, et le réalisateur insiste souvent sur la violence des affrontements, livrant même parfois quelques beaux plans inspirés (les cadavres à l’arrière du camion, éclairés par la lumière traversant les impacts de balles). M’enfin, tout ça pour dire, Sniper Vengeance ne perd pas de temps, et d’ailleurs, directement après cette scène d’ouverture, pas une seconde de perdue, notre sniper est déjà considéré comme un traitre, se retrouve en fuite, et l’histoire est en réalité déjà en route. Le rythme du film est endiablé, si bien d’ailleurs que l’on a souvent l’impression qu’il manque des scènes, qu’il manque du développement. Aucun personnage n’aura vraiment de réel développement, que ce soit les gentils (le sniper veut venger son équipe, ses poursuivants le prennent pour un traitre) ou les méchants qui sont très méchants, mais au niveau de l’intrigue, c’est pareil, on a parfois l’impression qu’il y a des ellipses énormes. Même parfois lors de l’action, lorsque Yu Rong-Guang viendra à la rescousse d’un autre chef d’escouade, en mauvaise posture, et qu’il lui suffira de franchir la porte et voilà, plus de poursuivants, et on les retrouve une seconde après dans la jungle en train de se soigner. Si je vous disais que Yu Rong-Guang était une des réussites du métrage, c’est tout simplement car l’acteur a une réelle présence à l’écran, il en impose, et il a bien de la chance vu que personne n’est développé. Le reste du casting donc n’a pas la même chance, il est invisible, oubliable.

Sans parler des acteurs étrangers, comme toujours diabolisés dans le cinéma Chinois, et qui semblent souvent peu à l’aise devant la caméra, comme récitant leur texte. Dommage pour un grand méchant général Américain censé menacer le monde. Mais comme tout va vite, qu’ils ne sont pas développés, et finalement, ne sont même pas tant présents que ça à l’écran, j’ai envie de dire, pas bien grave. Car c’est bien l’action qui est en avant, et là, Sniper Vengeance fait plutôt bien les choses. Pas d’abus du numérique (même s’ils devraient arrêter les scènes de parachutage en CGI, c’est un grand non), une sobriété de décors (souvent, une jungle ou le repaire de mercenaires), et une volonté, malgré quelques idées saugrenues (les mitrailleuses sur pattes) de rester sec et violent. On pensera parfois à Jason Bourne (l’assaut dans l’appartement du héros), les scènes de snipers sont bien présentes et n’en font jamais trop (pas de balles traversant en CGI une ville entière), on achève souvent ses ennemis en vidant des chargeurs sur leurs corps, les combats au corps à corps sont vifs et lisibles, et le film dans son ensemble est propre et divertissant, ce qui permet de passer 1h20 de plutôt bonnes tenues, pas exceptionnelles, pas inoubliables, mais pas honteuses, et c’est déjà un grand pas en avant.