Titre Original : Biohazard: Death Island – バイオハザード:デスアイランド – Baiohazādo: Desuairando
2023 – Japon
Genre : Animation
Durée : 1h31
Réalisation : Hasumi Eiichirô
Musique : Kondô Rei
Scénario : Fukami Makoto
Avec les voix de Matthew Mercer, Nicole Tompkins, Kevin Dorman, Stephanie Panisello, Erin Cahill, Salli Saffioti, Daman Mills et Lucien Dodge
Synopsis : En 2015, l’agent Leon S. Kennedy est chargé de sauver le Dr Antonio Taylor qui a été kidnappé. Ses plans sont perturbés par l’arrivée d’une mystérieuse femme. De son côté, l’agent du BSAA Chris Redfield enquête sur une épidémie de zombies à San Francisco. La cause de l’infection est difficilement identifiable hormis un point commun : toutes les victimes avaient visité le pénitencier fédéral d’Alcatraz. Chris se rend alors sur l’île avec son équipe.
Resident Evil au cinéma, c’est compliqué ! Entre les carnages parfois plaisirs coupables mais aussi parfois honteux et gênants de Paul W.S. Anderson, le dernier métrage détesté de tous sauf moi (même si c’est blindé de défauts, évidemment), il faut dire que Resident Evil vu par les Américains, ça essaye souvent de presque tout faire pour se faire taper sur les doigts. Resident Evil vu par les Japonais, donc, Bio Hazard nous pouvons l’appeler, c’est tout aussi compliqué, mais déjà plus glorieux. Et pour cela, il faut se tourner exclusivement vers le cinéma d’animation, et ce dés 2008. Une saga qui commence, si l’on en croit les premiers avis mitigés de ce dernier métrage, à fatiguer les spectateurs, et dans le fond, on peut aussi les comprendre, car entre les films, l’animation, les jeux, les livres, et toujours un nouveau virus qui débarque avec toujours des méchants très méchants et les mêmes héros à chaque aventure, ça tourne tout de même méchamment en rond. Déjà donc, ce ne sera une surprise pour personne, mais ce Death Island, quatrième métrage d’animation, ne s’adresse qu’aux fans, de ceux qui verront quelques easter eggs cachés ci et là, et qui auront le kiki tout dur en voyant pour la première fois Jill Valentine, Leon S. Kennedy et les deux Redfield, côte à côte, avec en prime Rebecca Chambers. Mais voilà, comme rien n’est facile, et bien voilà, le tout a beau être un peu toujours la même chose, et bien je trouve malgré tout que la saga Resident Evil, en films d’animation, a réussi a atteindre une certaine qualité et à se stabiliser, alors que ça a commencé de manière peu glorieuse, en 2008, avec un premier métrage qui ressemblait à une vulgaire cinématique issue d’une Playstation 2 en fin de vie. Surtout lorsque l’on pense que Final Fantasy VII Advent Children était sorti deux ans plus tôt pour un résultat visuel bluffant.
Pour la mise en scène de ce quatrième opus, Capcom est allé chercher les services de Hasumi Eiichirô, un réalisateur qui alterne gros produits commerciaux et… non c’est tout en fait. On lui doit le récent Re/Membre pour Netflix, la série Resident Evil Infinite Darkness pour Netflix aussi, les adaptations live de Assassination Classroom, la suite d’une série populaire avec The Sun Does Not Move. Sa seule constance, c’est que sans être foncièrement mauvais, c’est quand même en général bien moyen. Ici, sans doute car devant s’inscrire dans un univers déjà existant, et car il s’agît d’animation, domaine dans lequel tout est possible avec l’imagination des artistes et animateurs, il s’en sort bien mieux. Il faut dire aussi que vu le nombre de dirigeants de Capcom que l’on trouve à la production, son travail devait être surveillé de près. Au scénario, on ne change pas une équipe qui gagne, Fukami Makoto reprend son poste après Resident Evil Vendetta en 2017. Et du coup, et bien oui, j’ai bien aimé ce nouveau Resident Evil, même s’il n’invente rien de neuf, même si la formule commence à sentir le zombie en putréfaction, même si on nous ressort encore une variation du virus T (sérieusement, encore !), et même si le méchant est très méchant et nous expliquera que son plan a du sens car blablabla. Le scénario, comme souvent avec la saga, n’est pas le point fort du film. Film qui par contre, ne dure que 1h30 et permet donc de faire passer la pilule. Au départ, nos héros sont tous séparés, mais leurs enquêtes diverses, entre l’enlèvement d’un génie informatique, des attaques de requins contenant des traces de virus et l’apparition de zombies dont les morsures ne transforment pas, vont se retrouver être liées, et tout ce bon monde va se retrouver à Alcatraz, QG de Ed Har… non, QG du grand méchant, qui justement est bien content d’avoir toute l’équipe des jeux Resident Evil réunie là.
Et on ne va pas se mentir, quand on connait Resident Evil et surtout que l’on y joue depuis 1996 (en réalité, 1998 pour moi, j’ai découvert avec le second jeu), c’est déjà vraiment sympathique de voir Jill, Leon, Chris, Claire et Rebecca tous réunis pour la même aventure. Surtout que Jill récupère son design du récent remake de Resident Evil 3, et que Rebecca, à part pour son intervention dans le long métrage précédent, est souvent aux abonnés absentes dans les jeux depuis Resident Evil 0, soit depuis le début des années 2000. Visuellement, ça semble être dans la moyenne de ce qui se fait en animation CG, c’est plutôt fluide (même si moins fou dans l’action comparé au précédent, dommage), assez généreux, quelques plans claquent bien, d’autres sont plus anecdotiques, mais rien de honteux, loin de là, techniquement c’est du beau boulot, pas parfait, mais néanmoins impressionnant, surtout lorsque l’on se rappelle d’où vient la saga en animation. Mais voilà, si techniquement c’est du tout bon, si le fan est forcément heureux de replonger dans cet univers, il faut aussi avouer que ce que le film propose, c’est uniquement de la redite pure et dure, sans gros enjeux, avec encore des zombies, encore des virus, encore de l’action, encore des headshots, encore un gros monstre mutant géant à la fin, et toujours aucune tension. Ce qui est bien dommage, vu qu’en plus, en livrant des remakes de certains de leurs jeux cultes (Resident Evil 2, 3 et 4), la peur et la tension étaient revenus dans la saga. Pas ici, sauf si quelques passages dans des égouts avec des personnages s’éclairant à la lampe torche vous fait stresser, mais moi il m’en faut plus.
Les plus
Visuellement réussi, et même parfois très beau
Un film qui parlera aux fans
Tant de personnages connus côte à côte
Rythmé, sans temps morts, plein d’action
Les moins
Scénaristiquement, il serait temps d’innover
Encore un virus, encore un gros méchant, encore un gros monstre
La formule est-elle dans une impasse ?
En bref : Resident Evil Death Island, c’est un peu toujours la même chose, mais heureusement, c’est toujours court, bien rodé, visuellement bien fichu, en plus de mettre pour la première fois en avant tous les personnages iconiques de la saga. Limité, prévisible, mais sympathique.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Visually well done, and even gorgeous at times ♥ A film for the fans ♥ So many well known characters next to each other ♥ Well paced, nothing boring, lots of action |
⊗ Storywise, it’s time to do something new maybe ⊗ Another virus, another big bad guy, another huge monster ⊗ The formula is in a dead end maybe? |
Resident Evil Death Island, it’s the same as always, and it’s still short, well made, visually great, and for the first time, you’ll have all the main characters on screen. Limited, predictable, but enjoyable. |