Titre Original : Cobweb
2023 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h28
Réalisation : Samuel Bodin
Musique : Drum & Lace
Scénario : Chris Thomas Devlin
Avec Woody Norman, Lizzy Caplan, Antony Starr, Cleopatra Coleman, Luke Busey, Aleksandra Dragova et Debra Wilson
Synopsis : Peter est un jeune garçon de 8 ans. À chaque fois qu’il se retrouve dans sa chambre, il entend bruit mystérieux et répétitif dans le mur. Alors que ses parents lui disent de ne pas s’inquiéter, Peter a de plus en plus peur. Face à l’inaction de ses parents, il se demande si ces derniers ne lui cache pas quelque chose de grave. Ce manque de confiance envers ses parents va alors accroître ses angoisses et sa peur.
Ça devient vraiment fréquent, mais bienvenue au coup de gueule 740 envers les distributeurs et autres gentilles personnes du marketing trouvant des titres pour les films qu’ils représentent. Car si j’ai vu Cobweb, c’est uniquement car je suis tombé par hasard dessus, sans savoir son titre Français. Car La Maison du Mal, en 2023, honnêtement, je n’aurais même pas tenté de le voir tant ça sentait la série B fauchée pleine de jumpscares. Et puis, outre le fait que ça fait du mal au film (à mon avis), on peut me dire comment on arrive de Cobweb (donc, toile d’araignée) à La Maison du Mal ? Bon, qu’importe, puisque Cobweb fut une belle surprise, et qu’en voyant par la suite que derrière le métrage se trouvent certains des producteurs de Barbarian, c’est même plutôt logique, tant les deux métrages partagent dans leur ADN même certains rouages et une certaine approche du cinéma de genre. Pas de jumpscares donc, pas de found footage, pas de caméra folle, pas de gros gore qui tâche non plus, mais plutôt un lieu simple (encore une maison), très peu de personnages, et une ambiance lourde qui s’installe tout doucement sur le récit, qui nous fait douter des personnages, de leurs buts et intentions. Avant de partir dans sa dernière partie dans une horreur plus frontale, et donc, forcément, un peu moins réussie. Comme dans Barbarian, même si pas forcément pour les mêmes raisons. Cobweb donc nous parle de Peter, un jeune enfant de 8 ans, qui vit dans une vieille maison avec son père et sa mère. Rien de véritablement surprenant jusque-là, sauf que la nuit, le jeune Peter entend quelque chose dans la pièce d’à côté. Des grattements, des sons comme si quelqu’un tapait contre le mur, et parfois, des voix. Et exactement comme sa mère qui semble adorable, on pourrait très facilement mettre tout ça sur les peurs enfantines, l’imagination grandissante, la classique peur du noir.
On y croit, car le film préfère poser une ambiance plutôt que d’appuyer lourdement sur ses effets. Et surtout car durant toute la première partie, le film a la bonne idée d’aérer son récit en plaçant une partie de son intrigue à l’école, pour nous parler d’un sujet vieux comme le monde, à savoir le harcèlement scolaire. Classique donc. On a en réalité l’impression parfois d’être devant un habile mélange entre Barbarian et Antlers (de Scott Cooper), deux bons représentants du genre. Et forcément, j’étais totalement séduis par cette proposition qui sait prendre son temps, par ce design sonore qui préfère jouer sur le silence lourd plutôt que sur la surabondance d’effets sonores parasites, et par cette caméra qui préfère filmer sagement l’obscurité plutôt que de partir dans tous les sens pour finalement révéler trop tôt ce qui pourrait bien se cacher dans l’obscurité. Pendant la moitié de sa durée, Cobweb fonctionne parfaitement, plaçant au cœur de son récit le harcèlement scolaire, mais aussi l’étrangeté qui se dégage de la famille de Peter, qui semble vouloir cacher des choses. Mais pourquoi ? Et quoi ? Je ne dirais rien bien entendu, mais le suspense fonctionne bien, la narration est fluide, tout se passe vite sans que cela semble précipité, et l’ambiance se fait de plus en plus lourde au fur et à mesure des petites révélations, et donc, des doutes de Peter sur ses parents, et donc, sur sa vie en elle-même, son environnement. Le film reste sobre, et à certains moments, il n’hésite pas à se faire plus frontal, non pas dans ce qu’il va vouloir nous raconter, mais dans sa manière de le faire. C’est plutôt bien vu, et par moment, on aurait presque l’impression de se retrouver devant une version dénuée de tout humour du Soul-Sol de la Peur.
Sauf que les apparences sont souvent trompeuses, et c’est également le cas de ce Cobweb, qui après une scène choc fort réussie, effectue un virage à 180 degrés pour aller dans une nouvelle direction. Une direction qui ne vient jamais contredire tout ce qui a précédé, mais qui redistribue les cartes pour un final que l’on pourrait presque par moment qualifier de jouissif. Il ne devient pas drôle évidemment, mais le film se lâche alors totalement dans l’horreur frontale. Ce qui est dommage par contre, c’est que cela se fait au détriment d’autres éléments. Par exemple, si jusque-là le film jouait très bien sur la suggestion, son final ne suggère plus, il nous explose ses concepts au visage, et aura parfois recourt à une imagerie numérique non pas mauvaise, mais beaucoup trop fluide, surréaliste pour paraitre tangible. Le résultat à l’écran manque totalement de naturel, ce qui retire alors de l’impact à certains éléments, et lui donnent à la place ce petit côté jouissif et over the top déjà mentionné plus haut. De même, avec sa très courte durée n’atteignant même pas 1h30, le film a alors recours à certaines facilités d’écriture, tout s’emboite parfois un peu facilement, ou plutôt les événements s’enchaînent pile au bon timing comme par magie. Pleins de petits défauts de ce genre qui abaissent le verdict d’un film pourtant très solide sur plus d’un point, mais qui ne l’empêchent jamais d’être attachant.
Les plus
Une excellente atmosphère
La première heure excellente
De bons acteurs
Quelques scènes chocs qui font mal
Les moins
Des effets perfectibles
Quelques heureux hasards
En bref : Excellente surprise que voilà. Même si Cobweb n’est pas parfait, notamment dans sa dernière partie, il demeure un métrage jouant admirablement sur l’ambiance et délivrant une première partie vraiment très convaincante.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ An excellent atmosphere ♥ The first hour is really good ♥ Good actors ♥ Some shocking scenes that work |
⊗ Some effects are far from perfection ⊗ Some easy choices and big coincidences |
Cobweb is an excellent surprise, even if not perfect, at least in its last part. But it remains a strong film playing well with its atmosphere, and delivering a very convincing first part. |