ARMY OF THE DEAD de Zack Snyder (2021)

ARMY OF THE DEAD

Titre Original : Army of the Dead
2021 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 2h28
Réalisation : Zack Snyder
Musique : Tom Holkenborg
Scénario : Zack Snyder, Shay Hatten et Joby Harold

Avec Dave Bautista, Ella Purnell, Omari Hardwick, Ana de la Reguera, Theo Rossi, Matthias Schweighöfern Bira Arnezeder, Sanada Hiroyuki et Garret Dillahunt

Synopsis : Profitant d’une attaque de zombies à Las Vegas, un groupe de mercenaires fait le pari fou de s’aventurer dans la zone de quarantaine pour tenter le braquage le plus spectaculaire de tous les temps.

Certains pourront dire que je m’obstine, vu que mes approches du cinéma de Zack Snyder s’avèrent souvent désastreuses. Acheté son Dawn of the Dead en DVD le jour de la sortie pour le refiler quelques jours après à un ami, ayant détesté le film, puis tenté 300 sans en arriver au bout, tenté Watchmen plusieurs fois tout en piquant du nez à chaque tentative après une vingtaine de minutes, vu en salles Sucker Punch qui fut une de mes pires expériences cinématographiques. Sucker Punch m’avait calmé, si bien que je n’avais jamais vu Man of Steel. Mais Zack Snyder, que l’on aime ou pas, c’est malgré tout un auteur, et un des rares auteurs dans le milieu du blockbuster Américain, aux côtés de Christopher Nolan et Denis Villeneuve. Du coup, une fois ses films digérés, j’y retourne malgré moi, en me disant qu’un jour, je tomberais forcément sur un film où son style colle au sujet. C’est là qu’arrive Army of the Dead et toute l’ironie de la situation. Car Army of the Dead (à ne pas confondre avec ce débile titre Français pour Dawn of the Dead, l’Armée des Morts…), c’est le retour de Snyder derrière une caméra après le suicide de sa fille adoptive, et du coup, le retour de Snyder après le désastre par la Warner sur Justice League (même si oui, entre 2017 et 2021, il y a eu le nouveau montage de Justice League). Un film dans lequel il en profite pour incorporer une relation père fille, sujet qui forcément le touche d’autant plus. Mais toute l’ironie de la chose, c’est que son précédent essai chez les zombies donc, je l’avais détesté, et donc n’étais pas en confiance. Surtout que pour son Army of the Dead, c’est chez Netflix que ça se passe, soit la boite qui s’empresse de rameuter des cinéastes pour avoir des noms prestigieux chez eux, mais qui ne livrent la plupart du temps que des pâles déclinaisons de leurs propres tics. En plus, ça dure 2h28 (bon on est loin des 4h02 de Justice League), et Snyder, dans un souci de contrôle après ses déboires chez la Warner, est également coscénariste et directeur de la photographie pour la première fois de sa carrière.

Etonnement, si Army of the Dead n’est pas un ratage complet (il est bien plus digeste qu’un Sucker Punch), il est malgré tout un ratage, mais un ratage assez fascinant à analyser, puisqu’il ne se plante pas du tout là où on l’attend. Enfin, presque pas. Snyder chez Netflix, avec une liberté donc totale, c’était la porte ouverte à tous les excès. Mais il faut croire qu’en livrant entre temps son propre montage de Justice League, Snyder a déjà pu voir ce que donnait son style sans contraintes. Car Army of the Dead ne ressemble pas à un film de Snyder. Vous aimiez les ralentis, les plans iconiques super stylisés, les personnages qui prennent la pose, les fonds dépressifs ? Oubliez tout ça, Army of the Dead est quasiment expurgé de tous ralentis, son concept est si con que malgré quelques thèmes durs on a du mal à prendre tout ça au sérieux, et les personnages quant à eux ne passent pas leur temps à tirer la tronche. Etonnant n’est-ce pas ? Du coup, 2h28 pour un film mélangeant film de casse et film de zombies, sans ralentis, et donc durant réellement 2h28 ! Qu’est ce qui pouvait mal tourner ? Et bien, le premier souci du film, c’est que c’est extrêmement long à se mettre en place. Si le générique, seul élément typé Snyder du métrage (ralentis, musique connue), pourra faire sourire puisqu’il annonce un métrage fun et barré, dans les faits, c’est une autre histoire, avec cette histoire de mercenaires embauchés par Sanada Hiroyuki décidemment partout depuis quelques temps, pour pénétrer à Las Vegas, ville fermée envahie par les zombies, et voler une grosse somme dans un casino avant que le gouvernement Américain ne se décide à bombarder la ville. Simple, direct. Sauf que non, et avant de pénétrer en ville, on devra se taper un recrutement bien long, un père en froid avec sa fille, et des premiers pas à Vegas peu intéressants. Déjà car Vegas finalement se résume à quelques intérieurs et une rue ensablée façon post apo, ensuite car on nous vend des zombies, avec en plus une hiérarchie, une reine, un roi, des animaux zombis, mais que tout cela semble peu intéresser Snyder pendant un bon 1h30, tant il les laisse en arrière-plan.

Il faut réellement attendre la fuite de nos personnages pour que ça se bouge réellement, et que les zombies s’invitent activement dans le récit, et donc que le spectateur y trouve quelques plans gentiment gore (rien de choc), des balles tirées dans tous les sens, des morts et autres actes héroïques. Pour un projet initialement prévu peu de temps après Dawn of the Dead (et au départ écrit par Snyder et prévu pour être réalisé par James Gunn… l’ironie continue), on a souvent l’impression de regarder une version filmée du premier jet du scénario, et non pas un projet murement réfléchi. Un peu comme si Snyder avait récupéré son scénario d’un film de 1h40 pour y greffer le personnage de la fille de Dave Bautista, ce qui a gonflé la durée, mais donné un gros coup au rythme bancal du métrage. Et pour le coup, c’est vraiment dommage. Dommage oui, car la relation entre Dave Bautista et sa fille est en réalité plutôt réussie, et que l’équipe de mercenaires les entourant l’est également, en particulier Lilly, interprété par Nora Arnezeder. Mais le rythme est beaucoup trop lent, le film beaucoup trop long pour ce qu’il raconte, et si on ajoute à ça que l’aspect visuel du métrage alterne le bon et le beaucoup moins bon, et on a de quoi pleurer du sang. Car Snyder s’occupe donc de la photographie. C’est tout à son honneur de contrôler chaque aspect créatif de son film. Mais abuser de la mise au point… à ce point-là, c’est dommage, car les flous, allié avec ce tournage en numérique et les couleurs délavées si chères à Snyder donnent un aspect totalement moche au métrage. Et avoir de bons acteurs, un arc narratif réussi et une dernière heure qui se bouge, ça ne suffit pas à faire d’Army of the Dead un bon film face à ses bien trop lourds défauts. Espérons que son prochain film, toujours pour Netflix, et avec un bien beau casting (Sofia Boutella, Anthony Hopkins, Cary Elwes, Jane Malone, Djimon Hounsou, Ray Fisher, Bae Doona) ne va pas refaire les mêmes erreurs. Je ne demande pas grand-chose. Juste une durée plus courte et un vrai directeur de la photo !

Les plus

Un bon casting
Ça se bouge sur les 45 dernières minutes
Des idées

Les moins

Beaucoup trop long
Une première partie laborieuse
Une photographie vraiment hideuse
Finalement trop sage, et trop sérieux

En bref : Zack Snyder est dans le fond surprenant, puisqu’après avoir affiné son style pour les gros studios et s’être fait manger, il revient par la petite porte en N rouge, avec un style bien plus simple et épuré. Ça aurait pu être un nouveau chemin, ou le film de la maturité, mais c’est finalement trop long, un peu ennuyeux, pas hyper beau visuellement. Reste des idées il est vrai, et une poignée de bonnes scènes, ainsi que des acteurs investis.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A good cast
♥ Action, finally, during the final 45 minutes
♥ Some ideas
⊗ Far too long
⊗ The first hour is not that good
⊗ The cinematography is awful
⊗ Finally, not that gory, and too serious
Zack Snyder is finally a surprising director, having his own style, being eaten by movie studios, then he comes back through the small door with the red N, with a more simple style. It could have been a new style, a new approach, but Army of the Dead is too long, too boring, not pretty to watch. A few ideas are there, that’s true, and a few good scenes too, as well as good actors.

7 réflexions sur « ARMY OF THE DEAD de Zack Snyder (2021) »

  1. On sent que tu veux le défendre mais que ce n’est tout de même pas satisfaisant pour autant. J’avais bien aimé son remake de « Zombie ». Je l’avais vu au ciné, il m’avait mis une claque et je l’ai racheté illico en dvd. Très sombre, très gore, terriblement fataliste, il relançait la vague des morts-vivants laissée moribonde par papy George (dont le « dernier » film est visiblement en cours de finalisation par ses ayants droits). Et puis, cette intro avec Johnny Cash ! je l’ai encore en tête. Par contre, je n’ai pas du tout l’impression qu’on soit dans le même univers avec « Army of the Dead ».
    Par contre mettre dans le même sac Snyder et Nolan/Villeneuve, c’est lui faire beaucoup d’honneur.

    1. C’est totalement ça, j’ai envie de le défendre, car je vois ce qu’il a voulu faire, mais ça marche pas. Beaucoup autour de moi avaient apprécié son remake de DAWN OF THE DEAD, perso je sais pas, j’ai fais un blocage, j’ai pas pu. Un dernier film en finalisation ???? Faut que je me renseigne j’ignorais totalement tout ça.
      Au delà de toute qualité, de leur filmographie et autres, et même si il y en a un que j’aime beaucoup beaucoup moins que les autres, pour moi ce sont tous les trois des réalisateurs avec un style où l’on reconnait leur patte en quelques plans seulement.

      1. Tu as raison. Et on pourrait en dire de même de Roland Emmerich, grand auteur injustement méprisé 😉😁
        Le film s’appellera « Twilight of the dead » a priori, fait à partir de notes laissées par Romero pour ce qui aurait dû être son ultime film. D’après le communiqué, il  « plongera dans la nature sombre de l’humanité du point de vue des derniers humains sur terre qui sont pris entre des factions de morts-vivants. Il s’agira en sous-texte d’un commentaire sociopolitique enveloppé dans une oeuvre de genre ».
        Voili voilou

        1. Sans oublier ton grand « chouchou », Michael Bay haha ! Que j’apprécie plus maintenant que le reste d’Hollywood est devenu family/gender/poisson rouge friendly.

          Hmmm, si Romero avait au moins achevé un scénario, je serais au moins un peu plus confiant, là si c’est un film fait à partir de ses notes, quand on sait le bordel aux Etats Unis et leur manie à faire réécrire un scénario 50 fois par 20 scénaristes différents, je le suis beaucoup moins. Même si le concept post apo avec encore moins d’humains et plus de zombies est logique dans l’évolution de sa saga, mais bon.

            1. Bon, ça ne veut pas dire que ce sera meilleur, vu les derniers métrages de Romero, mais si ça boucle le tout, au moins ce sera intéressant de voir sa vision, comment sur le papier en tout cas, ça se termine.

              1. Surtout « Survival » qui était aussi pourri que ses zomblards.
                C’est visiblement parce qu’il l’avait laissé insatisfait qu’il aurait envisagé un autre film. Tout dépendra aussi du budget, des acteurs, et surtout du réalisateur qui n’est pas connu à ce jour je crois.

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